Mardi, août 12, 2025

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Arthabaska-L’Érable : le PQ gagne, la CAQ s’effondre, le PCQ progresse

Alex Boissonneau (PQ) remporte l’élection partielle, mais Éric Duhaime et le Parti conservateur du Québec (PCQ) réalisent une percée historique en récoltant plus du tiers des voix dans cette circonscription rural du centre du Québec.

L’élection partielle dans Arthabaska-L’Érable s’est soldée lundi soir par une victoire du Parti québécois, mais c’est véritablement Éric Duhaime et le Parti conservateur du Québec qui sortent grands gagnants de ce scrutin. Avec 13 013 votes et 35,13% d’appui, le PCQ a réalisé une progression fulgurante qui bouleverse l’échiquier politique québécois.

Arthabaska-L'Érable : le PQ gagne, la CAQ s'effondre, le PCQ progresse
Source: QC125

Des résultats qui redessinent la carte politique

Alex Boissonneau du Parti québécois l’emporte avec 17 145 votes (46,29%), devançant de justesse Éric Duhaime qui termine deuxième avec ses 13 013 voix. Loin derrière suivent Chantale Marchand du Parti libéral du Québec avec 3 436 votes (9,28%) et Kevin Brasseur de la Coalition avenir Québec avec seulement 2 668 votes (7,20%).

La participation électorale a atteint 59,46%, soit 37 433 votes exprimés sur 62 960 électeurs inscrits. Un taux remarquable pour une élection partielle estivale, défiant les calculs de la CAQ qui espérait profiter de l’inattention des citoyens.

La progression spectaculaire du PCQ

« Aujourd’hui, je vais vous le révéler parce que je veux quand même que vous soyez optimistes par rapport à la progression qui a été faite dans les 6-7 derniers mois. Notre sondage nous mettait troisième à 20% », a révélé Éric Duhaime dans son discours, évoquant un sondage interne du PCQ réalisé en novembre dernier.

Cette progression spectaculaire témoigne d’un mouvement conservateur en pleine expansion. « On est le parti qui progresse tout le temps. Rappelez-vous qu’on est parti à presque 0% il y a à peine 4 ans. Et on progresse depuis des années, puis on va continuer à progresser pendant des années encore », a fait valoir le chef conservateur.

Le PCQ a non seulement dépassé ses propres prévisions, mais a réussi à imposer ses idées et ses thèmes dans cette campagne. Ce résultat élevé démontre que le parti attire un électorat de centre-droit plutôt qu’une base extrémiste, comme en témoigne sa percée dans cette circonscription rurale traditionnellement modérée. Ce qui contredit les propos de Ruba Ghazal et d’Olivier Primeau.

Une victoire péquiste teintée de conservatisme

Bien qu’Alex Boissonneau célèbre sa victoire, le discours de son chef emprunte curieusement plusieurs éléments du discours conservateur. « Je suis d’accord notamment avec la nécessité de redresser les finances publiques, la nécessité de lutter, de mettre fin à du gaspillage vraiment frustrant pour la population, de combattre la hausse démesurée de la bureaucratie », a déclaré le chef du PQ Paul St-Pierre Plamondon. « Je suis d’accord avec le fait d’arrêter la chute du pouvoir d’achat des gens, notamment les retraités », a-t-il ajouté, reprenant presque mot pour mot des thèmes chers au PCQ.

Le nouveau député péquiste s’est engagé à « être le député de tous les citoyens. Peu importe la couleur politique », promettant que « [sa] porte sera ouverte ». Une approche qui contraste avec le ton plus partisan habituel signe que la population était bien divisée lors du porte à porte.

La CAQ en déroute complète

La CAQ de François Legault subit une débâcle historique, terminant quatrième avec moins de 8% des voix. François Legault n’a pas tenté d’édulcorer la débâcle de son parti. « Je pense que les gens d’Artabasca-L’Érable ont été les porte-parole de l’ensemble des Québécois. Ils nous ont envoyé un message très clair, très direct. Ils sont déçus », a admis le premier ministre.

« J’assume l’entière responsabilité de la défaite d’aujourd’hui », a-t-il reconnu, citant notamment « les pertes dans le projet North Vault », « la saga de SAAQclic » et le fait que son gouvernement n’ait « pas fait assez pour améliorer l’efficacité des services publics ».

Kevin Brasseur, le candidat caquiste, était pourtant décrit par Legault comme « le candidat idéal », « un grand nationaliste » de 29 ans « qui fait partie de la relève politique pour longtemps ».

Le PLQ mise sur la continuité

Pablo Rodriguez a tenté de faire bonne figure malgré la quatrième place de sa candidate. « On avait de loin la meilleure candidate, une femme d’ici, enracinée d’ici avec des valeurs profondes », a-t-il affirmé au sujet de Chantale Marchand.

Le chef libéral a néanmoins reconnu l’ampleur du défi : « La dernière fois qu’un député libéral avait gagné ici, c’était… Mario Dumont était encore en politique. Moi, j’avais les cheveux noirs », a-t-il lancé avec humour. Il a confirmé que Marchand sera « la candidate pour le Parti libéral du Québec en 2026 ».

Une campagne de proximité payante

Duhaime a mené une campagne de terrain intensive qui a visiblement porté ses fruits. « On a fait des assemblées de cuisine. On a fait du porte-à-porte comme on n’en avait jamais fait. On a sillonné le comté de long en large », a-t-il expliqué.

Cette stratégie de proximité contraste avec les approches plus traditionnelles des autres partis et semble avoir trouvé un écho particulier auprès des électeurs ruraux. « J’ai fait 17 campagnes électorales dans ma vie. Ça a été la plus belle », a confié le chef du PCQ.

Un message qui résonne

Au-delà des tactiques, c’est le message conservateur qui semble avoir trouvé preneur dans cette circonscription agricole. Duhaime a martelé des thèmes qui touchent directement les préoccupations locales : l’abolition de la taxe carbone, l’opposition à l’interdiction des véhicules à essence, l’exploitation des ressources naturelles et le recours au privé en santé.

« On est 61% des gens à penser que ça n’a pas de sens d’interdire la vente des véhicules à essence au Québec à compter de 2030 ou 2035. Il n’y en a pas un à l’Assemblée nationale sur 125 qui va défendre la majorité », a-t-il dénoncé dans son discours post-électoral.

Les autres partis en déroute

Si le PQ célèbre sa victoire, les autres formations traditionnelles accusent le coup.

Pour sa part, Paul St-Pierre Plamondon du PQ a tenté de minimiser la performance conservatrice, mais a dû reconnaître que « ça a été une lutte serrée ». Pablo Rodriguez du PLQ a également félicité les candidats tout en soulignant l’ampleur du défi pour son parti dans cette circonscription.

Vers 2026 : un nouveau joueur majeur?

Cette performance du PCQ dans Arthabaska pourrait annoncer un redécoupage majeur de la carte politique québécoise pour les élections générales de 2026. Duhaime ne s’y trompe pas : « Il faut reproduire ça dans 124 autres circonscriptions en octobre 2026 ».

Paul St-Pierre Plamondon du PQ a dû reconnaître que « ça a été une lutte serrée », mais mise sur sa capacité à « former le prochain gouvernement en 2026 » avec « un objectif de plus en plus tangible, réaliste, possible ».

Une machine électorale qui prend forme

« Les gens disaient que le Parti conservateur n’avait pas de machine. Aujourd’hui, je pense qu’il y a des partis qui vont commencer à craindre la machine conservatrice », a lancé Duhaime avec confiance. Cette élection partielle aura démontré que le PCQ peut désormais rivaliser avec les formations traditionnelles sur le terrain organisationnel.

Malgré la défaite, l’optimisme règne chez les conservateurs. « Aujourd’hui, c’était juste une bataille. Oui, on a perdu une bataille, mais il y a une guerre qui s’en vient. La guerre, c’est octobre 2026 », a conclu Duhaime.

Dans cette perspective, Arthabaska-L’Érable pourrait bien marquer le début d’une nouvelle ère politique au Québec, où le PCQ s’impose comme un acteur incontournable du paysage partisan québécois, forçant même ses adversaires à adopter une partie de son programme.

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Maxym Perron-Tellier
Maxym Perron-Tellier
Maxym Perron-Tellier est journaliste pour PiluleRouge.ca. Passionné de politique depuis plus de dix ans, il s'est impliqué à plusieurs reprises sur la scène provinciale. Entrepreneur en informatique, il allie rigueur journalistique et regard critique sur l’actualité. Son approche analytique et son sens de l’humour apportent une perspective unique aux sujets qu’il couvre.

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