Lundi, septembre 29, 2025

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Un discours aux accents conservateurs devant le caucus

Le premier ministre François Legault a promis à ses députés réunis jeudi dernier de «trouver un peu d’argent pour le portefeuille des Québécois» et de «réduire la bureaucratie», selon une transcription de son allocution au caucus présessionnel obtenue par Pilule Rouge. Ces déclarations marquent un changement de ton notable pour un gouvernement qui a supervisé une expansion significative de l’appareil étatique depuis 2018.

S’adressant aux 83 élus caquistes réunis à Gatineau, Legault a défini quatre champs d’action prioritaires : l’économie, la santé, la sécurité et l’identité. Le premier ministre a particulièrement insisté sur la nécessité d’«enlever les postes qui donnent moins de services ou pas de services», une promesse qui contraste avec le bilan des dernières années.

Un contexte électoral difficile

Ces promesses d’allègement surviennent alors que la CAQ traverse une période difficile dans les sondages. Selon Léger, le parti ne récolte que 16% des intentions de vote, loin derrière le Parti québécois (38%). Cette situation précaire a même mené certains militants à contester ouvertement le leadership de Legault lors du récent congrès.

L’évolution des finances publiques sous la CAQ soulève des questions sur la faisabilité de ces nouvelles orientations. La taille de l’État québécois a augmenté de 22% depuis 2018, tandis que le déficit approche les 14 milliards de dollars. Des projets comme SAAQclic, Northvolt ou Recyclage Carbone Varennes ont représenté plus de 1,2 milliard en dépassements.

Des similitudes avec le programme conservateur

Les propositions évoquées par Legault – réduction de la bureaucratie, allègement fiscal, accent sur la loi et l’ordre – font écho au programme du Parti conservateur du Québec (PCQ) d’Éric Duhaime, défendu depuis 2021. Cette convergence programmatique survient dans un contexte où le PCQ gagne en popularité auprès d’un électorat qui souhaite une meilleure gestion de l’état.

Projets de loi sur l’identité et la Constitution

Legault a confirmé le dépôt d’une «deuxième loi sur la laïcité» et salué le travail de Simon Jolin-Barrette sur «la première Constitution québécoise». Cette deuxième loi fait référence au projet de loi 94 sur la laïcité dans le réseau de l’éducation, déjà déposé cette année, qui étend les restrictions de la loi 21 de 2019 au milieu scolaire.

Se définissant comme chef d’«un parti nationaliste», le premier ministre a déclaré qu’«il n’y a pas personne depuis René Lévesque qui en a fait plus que nous autres». Il a particulièrement insisté sur l’importance de «rester ce qu’on est», notamment «à Montréal».

Le projet de loi 94 interdit notamment le port de signes religieux à l’ensemble du personnel scolaire et limite les accommodements religieux dans les écoles. Plusieurs groupes de défense des droits, dont la Ligue des droits et libertés, ont exigé le retrait du projet qu’ils qualifient de discriminatoire.

Des défis persistants en santé

Le premier ministre a évoqué la «bataille avec les médecins» pour améliorer l’accès aux soins. Ce discours intervient alors que le nombre de patients sans médecin de famille est passé de 474 000 à 830 000 sous le gouvernement caquiste, malgré la promesse électorale de 2018 d’un médecin pour chaque Québécois.

Un troisième mandat en perspective

Malgré les difficultés actuelles, Legault a confirmé son intention de «se battre pour un troisième mandat». Les projections actuelles donnent entre zéro et six sièges à la CAQ, ce qui représenterait un effondrement historique pour un parti au pouvoir.

Cette promesse tardive d’allègement fiscal rappelle une déclaration révélatrice que Legault avait faite en 2018 lors d’une entrevue à l’émission de Benoît Dutrizac : «Au début, on fait ce qu’on veut et la 4e année on regarde ce que le monde veut». Cette citation illustre parfaitement l’approche politique du premier ministre, qui semble aujourd’hui appliquer sa propre stratégie en proposant des mesures populaires à l’approche des élections de 2026.

Pour les contribuables québécois qui ont assisté à l’expansion continue de l’État depuis sept ans, l’enjeu sera de déterminer si ces engagements tardifs constituent un véritable changement de cap ou l’application de la stratégie électorale avouée par Legault lui-même : gouverner selon ses priorités pendant trois ans, puis écouter la population la dernière année.

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Maxym Perron-Tellier
Maxym Perron-Tellier
Maxym Perron-Tellier est journaliste pour PiluleRouge.ca. Passionné de politique depuis plus de dix ans, il s'est impliqué à plusieurs reprises sur la scène provinciale. Entrepreneur en informatique, il allie rigueur journalistique et regard critique sur l’actualité. Son approche analytique et son sens de l’humour apportent une perspective unique aux sujets qu’il couvre.

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