Le chef du Parti conservateur du Québec Éric Duhaime et le maire sortant de Victoriaville Antoine Tardif ont tenu une rencontre officielle hier, consolidant une relation de longue date autour d’enjeux qui transcendent les lignes partisanes traditionnelles.
Cette première rencontre formelle entre les deux hommes, qui se connaissent depuis plusieurs années, s’inscrit dans la campagne de Duhaime dans la circonscription d’Arthabaska-L’Érable. Au cœur des discussions : l’autonomie régionale, un thème qui résonne particulièrement dans une région où les décisions gouvernementales sont souvent perçues comme déconnectées des réalités locales.
L’autonomie régionale au premier plan
« On a discuté de l’autonomie des régions. On s’entend pour dire que trop de décisions sont prises à Québec sans tenir compte du pouls des régions. Les élus locaux, comme les maires et les préfets, devraient plus souvent avoir leur mot à dire », a déclaré Éric Duhaime.
Cette préoccupation trouve un écho particulier dans le dossier de la halte routière de Saint-Louis-de-Blandford, un projet qui a fait couler beaucoup d’encre dans la région pour son coût jugé excessif. Les deux hommes ont également abordé la question controversée de l’interdiction de vente de véhicules à essence après 2035, une mesure que plusieurs élus régionaux considèrent comme inadaptée aux réalités des territoires moins densément peuplés.
Un maire apprécié de tous
L’un des moments marquants de cette rencontre fut l’hommage rendu par Duhaime à Antoine Tardif, qui ne briguera pas un second mandat. « Antoine est un maire proche de ses citoyens, mais surtout un maire rassembleur. Lors du porte-à-porte, autant chez les libéraux, les conservateurs que les péquistes, tous s’accordent à dire que le prochain maire aura de grandes chaussures à remplir », a souligné le chef conservateur.
Cette reconnaissance transpartisane illustre bien le style de gouvernance de Tardif, qui a su maintenir un dialogue constructif avec différents paliers politiques tout au long de son mandat. Sa décision de ne pas se représenter laisse d’ailleurs un vide dans le paysage politique municipal victoriavillois.
Une collaboration qui se poursuit
Loin de se limiter à un simple exercice de relations publiques, cette rencontre semble avoir jeté les bases d’une collaboration concrète. Les deux hommes ont convenu de se retrouver rapidement après le 11 août pour faire avancer plusieurs dossiers locaux avant la fin du mandat de Tardif.
Cette approche pragmatique, axée sur les résultats plutôt que sur les étiquettes partisanes, cadre bien avec le positionnement du PCQ, qui mise sur un conservatisme pragmatique axé sur le concret et adapté aux réalités québécoises. La question du logement, également évoquée lors de la rencontre, demeure un enjeu pressant tant pour Victoriaville que pour l’ensemble de la région.
La rencontre Duhaime-Tardif illustre ainsi une tendance observable dans plusieurs régions du Québec : l’émergence d’un dialogue politique qui privilégie les solutions concrètes aux considérations partisanes, particulièrement sur les enjeux d’autonomie régionale et de décentralisation du pouvoir décisionnel.