Bon, toujours sur l’Iran, la situation continue d’évoluer selon un chemin prévisible. Après les frappes israéliennes qui affaiblissent les capacités aériennes de l’Iran, les États-Unis ont frappé les installations nucléaires cachées. L’Iran n’a que quelques leviers pour répliquer de façon significative — Parlons des deux les plus efficaces, qui sont en fait les seuls qu’ils ont.
Le premier, c’est la fermeture du détroit d’Ormuz. J’en ai parlé quelques fois déjà, mais en gros c’est le croche dans la sortie maritime du Golfe persique. C’est une petite place avec une immense importance pour la planète parce qu’environ 20 % de la production de pétrole mondiale passe par là.
Il y a des routes alternatives, mais pour l’Arabie Saoudite, le Koweït et les Émirats arabes unis, c’est pas mal le chemin le plus simple et le plus court. Ironiquement, c’est par là aussi que l’Iran sort son pétrole (destiné à 90 % vers la Chine, on en reparlera plus tard).
Ainsi, bloquer ce passage-là aurait un immense impact sur l’économie mondiale et l’Iran le sait très bien. Elle a menacé souvent de le faire sans jamais vraiment procéder formellement à l’opération. Par le passé, juste la menace a été suffisante pour faire bouger les choses selon leur point de vue et s’en est resté là.
Le Parlement iranien a voté pour autoriser l’opération maritime de fermeture durant la fin de semaine. Ce vote n’a pas déclenché l’opération encore, mais a donné au président Pezeshkian et à l’ayatollah Khamenei le pouvoir de le faire, selon les lois locales en vigueur.
Maintenant, est-ce que l’Iran a vraiment la capacité militaire de faire ça? Oui, mais non.
En fait, dans un monde de licorne où tout-le-monde-il-est-fin-il-est-gentil, oui l’Iran serait capable de faire ça si toute sa flotte navale était déployée. Avec 7 frégates, 5 corvettes, 20 bateaux d’attaque rapide et 19 sous-marins, c’est suffisant pour freiner les navires civils qui ne sont évidemment pas équipés pour contrer ça.
L’affaire c’est que les États-Unis, avec seulement le groupe tactique du porte-avion Nimitz, sont assez fort pour casser la marine iranienne au grand complet en 24h. En ajoutant toutes les forces aériennes américaines disponibles dans le secteur, il n’y a aucun doute que l’Iran enverrait ses marins au suicide en tentant de restreindre le secteur. Ce ne serait même pas proche.
Il y a une raison pourquoi le système de santé n’est pas gratuit aux États-Unis hein!
Donc d’un point de vue militaire, l’Iran n’a pas vraiment cette menace en réserve malgré ce qu’elle en dit. Au mieux, pendant quelques heures, elle créera la confusion avec ses drones et c’est tout. Est-ce que ça vaut la peine de perdre des milliers de marins?
Les États-Unis, par la bouche de Marco Rubio, ont lancé l’invitation à la Chine de mettre la pression sur l’Iran pour garder le détroit ouvert. C’est quand même savoureux comme paradoxe pareil.
Parce que Trump a autorisé les frappes sur les installations nucléaires, l’Iran menace de fermer la voie maritime. Les États-Unis se tournent ensuite vers la Chine pour qu’elle s’assure que l’Iran ne réplique pas. En bon français, le pompier pyromane qui appelle la victime pour lui demander d’éteindre le feu.
Donc, il y a ça comme première option à court terme. J’y crois zéro. Si l’Iran décide d’aller là, ça va barder, mais pas longtemps.
Je vais garder la deuxième option pour un autre article parce que c’est déjà long, mais la vraie menace pour les États-Unis, c’est le terrorisme et surtout les cellules dormantes chez eux, sur leur sol. On s’en reparle!
