Lundi, octobre 13, 2025

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Gaza : premier souffle après deux ans d’enfer

Israël et le Hamas ont conclu mercredi soir un accord de cessez-le-feu à Gaza, selon l’annonce du Qatar. L’accord devait être signé officiellement jeudi à midi (heure d’Israël), soit 5 h du matin heure du Québec.

Ce qui a été convenu

L’accord couvre toutes les conditions de la première phase du cessez-le-feu, qui devrait mener à la fin de la guerre, à la libération des otages israéliens et des prisonniers palestiniens, et à l’entrée de l’aide humanitaire, selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, Majed Al-Ansari.

Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que c’était « un grand jour pour Israël » et a prévu réunir son gouvernement jeudi pour approuver l’accord. Le cabinet de sécurité israélien devait se réunir à 17 h (heure d’Israël), soit 10 h du matin au Québec.

Selon les médias israéliens, le cessez-le-feu devrait entrer en vigueur immédiatement après la signature officielle en Égypte.

Les termes de la première phase

Le Hamas doit libérer 20 otages israéliens considérés comme vivants (sur 47 encore à Gaza). En échange, Israël doit libérer près de 2 000 détenus palestiniens : 250 qui purgent des peines de prison à vie et 1 700 autres arrêtés depuis octobre 2023.

L’échange doit avoir lieu dans les 72 heures suivant la signature de l’accord. Le président américain Donald Trump a déclaré sur Fox News que la libération des otages israéliens pourrait avoir lieu dès lundi. Sur son réseau Truth Social, il a affirmé que « TOUS les otages seront libérés très bientôt » et qu’« Israël retirera ses troupes jusqu’à une ligne convenue ».

Au moins 400 camions d’aide humanitaire devront entrer chaque jour dans Gaza pendant les cinq premiers jours du cessez-le-feu, avec une augmentation les jours suivants.

Le Hamas a confirmé l’accord dans un communiqué, affirmant qu’il « prévoit la fin de la guerre à Gaza, le retrait israélien du territoire, la libération (des otages) et l’entrée des aides humanitaires ».

Le bilan humain

Selon les autorités de Gaza, plus de 67 000 personnes sont mortes depuis le début de l’offensive militaire israélienne le 7 octobre 2023. Du côté israélien, l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023 a tué 1 219 personnes, en majorité des civils. Le Hamas a enlevé 251 personnes à Gaza ce jour-là.

Réaction des Nations unies

Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a publié une déclaration : « Je salue l’annonce d’un accord visant à obtenir un cessez-le-feu et la libération d’otages à Gaza, fondé sur la proposition présentée par le président Donald J. Trump ».

Il a ajouté : « J’exhorte toutes les parties concernées à respecter pleinement les termes de l’accord. Tous les otages doivent être libérés dans la dignité. Un cessez-le-feu permanent doit être garanti. Les combats doivent cesser une fois pour toutes. L’entrée immédiate et sans entrave de l’aide humanitaire et des biens commerciaux essentiels à Gaza doit être assurée. La souffrance doit cesser ».

L’ONU est chargée, selon le plan américain, de superviser avec le Croissant-Rouge l’entrée et la distribution de l’aide humanitaire.

Les célébrations

L’annonce a provoqué des célébrations en Israël et à Gaza. À Khan Younès, dans le sud de Gaza, des Palestiniens ont applaudi, chanté et dansé. Ayman al-Najjar, un résident, a déclaré : « Dieu Merci! Malgré tous les morts et la perte d’êtres chers, nous sommes heureux aujourd’hui après le cessez-le-feu. Malgré la tristesse et malgré tout, nous sommes heureux ».

À Khan Younis, Khaled Shaat a affirmé : « Ce sont des moments que les citoyens palestiniens attendent depuis longtemps, après deux ans de violence et de tragédie ».

Maje Jaddbo, aussi de Khan Younis, a dit : « Merci à Dieu pour le cessez-le-feu, l’arrêt de l’effusion de sang et des tueries. Je ne suis pas le seul à être ravi ; toute la bande de Gaza se réjouit, tout comme les peuples arabes et même le monde dans son ensemble en raison du cessez-le-feu et de la fin de la violence. ».

Toutefois, peu après l’annonce, des explosions se faisaient encore entendre à Gaza, selon la Défense civile locale.

Les enjeux humanitaires

Le Norwegian Refugee Council, une organisation humanitaire, a déclaré : « L’annonce aujourd’hui d’un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas offre une lueur d’espoir après deux ans de morts, de destructions et de déplacements incessants à Gaza. Les deux parties doivent agir de bonne foi et tout faire pour que la trêve tienne ».

L’organisation a ajouté : « Cesser les bombardements ne mettra pas fin à lui seul aux souffrances des survivants. Les déplacements sont généralisés. La famine continue de se propager. Les infrastructures essentielles ont été détruites ». L’ONU a officiellement déclaré l’état de famine dans une partie de Gaza.

Le Norwegian Refugee Council indique avoir « des centaines de camions d’aide prêts à entrer à Gaza avec des matériaux d’abris d’urgence, des fournitures éducatives et des trousses d’hygiène ».

Les phases suivantes et les obstacles

Le plan en 20 points présenté par Trump le 29 septembre prévoit à terme le retrait complet de l’armée israélienne de Gaza et le désarmement du Hamas.

Mais des obstacles demeurent. Le Hamas a accepté de libérer les otages et réclame le retrait total israélien de Gaza, sans mentionner son propre désarmement. Netanyahu a souligné que son armée resterait dans la majeure partie de Gaza et a répété que le Hamas devait être désarmé.

Bezalel Smotrich, ministre israélien des Finances favorable à l’annexion de la Cisjordanie, a dit qu’il ne voterait pas en faveur de l’accord après avoir rejeté le plan Trump. Certains ministres de la coalition gouvernementale, opposés à un arrêt de la guerre avant la défaite du Hamas, avaient menacé de quitter le gouvernement Netanyahu si la guerre s’arrêtait.

Deux autres trêves en novembre 2023 et début 2025 avaient permis le retour d’otages en échange de prisonniers palestiniens, avant de s’effondrer.

Si l’accord tient, ce serait « le plus près où les deux parties soient jamais parvenues pour mettre fin à un conflit » qui s’est transformé en crise touchant aussi l’Iran, le Yémen et le Liban. Pour Gaza, c’est un premier souffle après deux ans d’asphyxie, mais personne n’ose encore respirer librement.

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Maxym Perron-Tellier
Maxym Perron-Tellier
Maxym Perron-Tellier est journaliste pour PiluleRouge.ca. Passionné de politique depuis plus de dix ans, il s'est impliqué à plusieurs reprises sur la scène provinciale. Entrepreneur en informatique, il allie rigueur journalistique et regard critique sur l’actualité. Son approche analytique et son sens de l’humour apportent une perspective unique aux sujets qu’il couvre.

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