Dimanche, novembre 16, 2025

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Ian & Frank reçoivent Poilievre : réaction au budget de 78 milliards

Le chef du Parti conservateur Pierre Poilievre s’est entretenu avec les animateurs de Ian & Frank lors d’une entrevue d’une heure diffusée le 10 novembre. Quelques jours après le dépôt du budget fédéral, il n’a pas ménagé ses critiques envers le gouvernement Carney et son déficit historique de 78 milliards de dollars.​​​

Son verdict est sans appel : Mark Carney, qui s’était présenté comme un banquier capable de mieux contrôler les dépenses que Justin Trudeau, a produit un déficit deux fois plus élevé que son prédécesseur. Ce budget représente le troisième déficit le plus important de l’histoire canadienne et le plus élevé jamais enregistré en période hors pandémie.​​

Une promesse électorale évaporée

Pendant la campagne électorale, Carney promettait un retour à l’équilibre budgétaire en trois ans. Aujourd’hui, aucun horizon d’équilibre n’apparaît dans les projections gouvernementales, qui prévoient plutôt des déficits de 57 milliards de dollars jusqu’en 2030.​​

Selon Poilievre, les chiffres du gouvernement indiquent qu’Ottawa ajoutera 314 milliards de dollars de dette d’ici cinq ans, ce qui équivaut à 20 000 dollars par famille canadienne. L’Institut économique de Montréal confirme que la dette nationale atteindrait 1 480 milliards de dollars, soit plus de 33 000 dollars par nouveau-né canadien.​​

Quand la TPS sert uniquement à payer des intérêts

Les chiffres sont éloquents : Ottawa paie maintenant autant en intérêts sur la dette qu’il ne perçoit en revenus de TPS. Concrètement, lorsqu’un Canadien paie 5 dollars de TPS sur une facture de 100 dollars, cet argent sert uniquement à payer des intérêts plutôt que des services publics.​

Les données le confirment : les paiements d’intérêts s’élèveront à 55,6 milliards de dollars cette année, dépassant les 54 milliards de dollars en transferts en santé aux provinces. D’ici 2030, le service de la dette atteindra 76,1 milliards de dollars, une hausse de 37%.​​

L’échec de la stratégie « Elbows Up »

Sur les relations canado-américaines, Poilievre questionne l’efficacité de l’approche gouvernementale. Après sept mois au pouvoir, la stratégie de Mark Carney face à Donald Trump demeure floue, selon lui. Le slogan « Elbows Up » n’a pas empêché les tarifs américains de doubler sur le bois d’œuvre depuis l’arrivée au pouvoir du premier ministre.​

Le contraste avec d’autres pays est notable. Le Mexique a réussi à augmenter ses exportations vers les États-Unis malgré l’administration Trump, tandis que le Canada peine à progresser. Poilievre rappelle également que Carney avait promis un accord commercial avant le 21 juillet 2025, sans résultat.​

Ressources naturelles : des milliards perdus

Le chef conservateur critique vivement les politiques énergétiques actuelles. Sans accès au marché asiatique, le Canada perd entre 10 et 15 dollars par baril sur un million de barils par jour. Selon lui, les Américains achètent le pétrole canadien sous le prix mondial et le revendent avec profit grâce à leurs infrastructures d’exportation.​

Pour le gaz naturel, l’écart de prix est tout aussi frappant : 3 dollars au Canada contre 10 dollars en Europe et en Asie. Poilievre souligne que l’Europe cherche activement des alternatives à la Russie, mais que les politiques environnementales bloquent les projets de liquéfaction sur la côte Est canadienne.​

Sa proposition? Accélérer les permis pour permettre aux entreprises de financer elles-mêmes les infrastructures nécessaires, notamment un pipeline de l’Alberta vers le Pacifique et des installations de liquéfaction au Saguenay et dans les Maritimes.​

Logement : réduire les obstacles plutôt que construire

Contrairement au programme « Bâtir maison Canada » qui propose une construction par l’État, Poilievre mise sur la réduction des obstacles réglementaires. Il note qu’en Ontario, les taxes représentent 30% du coût du logement et les délais bureaucratiques un autre 20%.​

L’exemple transfrontalier est révélateur : à Niagara, une maison coûte environ 700 000 dollars du côté canadien contre 250 000 dollars du côté américain, à seulement 15 minutes de distance. Le chef conservateur propose d’éliminer les taxes sur la construction et d’offrir les permis très rapidement.​

Bureaucratie : embaucher puis licencier

Le gouvernement a embauché 100 000 fonctionnaires ces dernières années, tout en annonçant maintenant une réduction potentielle de 44 000 postes. Parallèlement, le budget pour les consultants a plus que doublé, passant de 10 milliards à 26 milliards de dollars par année.​​

Poilievre exprime son scepticisme quant à la volonté réelle du gouvernement de réduire la bureaucratie, citant la pression des syndicats de la fonction publique. Le chef conservateur propose plutôt de couper dans la bureaucratie, les consultants et certains programmes pour réduire le déficit et améliorer l’abordabilité.​

Unité nationale fragilisée

Les mouvements souverainistes gagnent du terrain au Québec et en Alberta, une situation que Poilievre attribue à un manque de leadership fédéral. Son message aux jeunes Québécois tentés par l’indépendance reconnaît leur frustration face à un gouvernement qui a déclaré le Canada comme un État post-national sans identité.​

Il promet de restaurer les opportunités économiques et affirme que le nationalisme québécois fait partie intégrante de l’identité canadienne. Son objectif : démontrer que les ambitions des jeunes peuvent être comblées au sein d’un Canada uni.​

Défense et identité

Le budget prévoit 58 milliards de dollars sur cinq ans pour la défense, soit 40% des nouvelles dépenses. Le chef conservateur insiste sur la nécessité de convertir ces sommes en résultats concrets, citant l’exemple du gouvernement Harper qui avait acheté des équipements militaires avant l’échéancier prévu et sous le budget.​​

Son programme de défense inclut au moins deux bases militaires dans le Grand Nord et l’acquisition de sous-marins pour protéger la souveraineté canadienne et réduire la dépendance aux États-Unis.​

Sur l’identité canadienne, il rejette l’approche actuelle du gouvernement et les discours sur les terres non cédées, préférant mettre l’accent sur les accomplissements historiques du pays.​

Contrôler ce qui est contrôlable

Face à l’imprévisibilité de Donald Trump, Poilievre propose de se concentrer sur ce que le Canada peut maîtriser : les taux de taxes et d’impôts, les réglementations et l’exploitation des ressources naturelles. Plutôt que des stratégies de confrontation qui n’ont pas porté fruit, il mise sur la compétitivité économique et la réduction des obstacles internes.​

Son approche vise à libérer l’économie en éliminant les taxes qui nuisent à la construction, en accélérant les permis et en permettant aux entreprises privées d’investir dans les infrastructures énergétiques.​

Pour approfondir ces enjeux et découvrir tous les sujets abordés durant cette entrevue d’une heure, visionnez l’entrevue complète sur la chaîne YouTube de Ian & Frank.

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Maxym Perron-Tellier
Maxym Perron-Tellier
Maxym Perron-Tellier est journaliste pour PiluleRouge.ca. Passionné de politique depuis plus de dix ans, il s'est impliqué à plusieurs reprises sur la scène provinciale. Entrepreneur en informatique, il allie rigueur journalistique et regard critique sur l’actualité. Son approche analytique et son sens de l’humour apportent une perspective unique aux sujets qu’il couvre.

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