Il y a des semaines où j’ai honte de voir comment la droite se comporte. Pas à cause de ses idées, mais à cause de son attitude. Pendant que la gauche se serre les coudes, la droite, elle, se tire dans le pied.
Prenons la défection de Chris d’Entremont. Oui, c’est une trahison politique, mais ça arrive dans tous les partis. Le vrai problème, c’est la réaction. À peine l’histoire sortie, la gauche et les médias se jettent sur l’histoire comme des loups affamés : « Regardez, ça va mal pour Poilièvre, il est fini, les conservateurs s’effondrent. »
Et qu’est-ce qu’on a fait, du côté conservateur? Au lieu de repousser ce narratif, plusieurs ont pris le micro pour le répéter. On a littéralement nourri le discours de nos adversaires. Quand CBC appuie sur Play, il y a toujours une partie de la droite qui se met à danser.
C’est ça, notre plus grand problème.
Même chose avec la ferme d’autruches en Colombie-Britannique.
Une tragédie qui aurait dû mobiliser tout le monde contre l’abus bureaucratique et institutionnel du gouvernement libéral. Mais non.
Certains « influenceurs » conservateurs, tels que Viva Frei, ont préféré s’en servir pour taper sur Pierre Poilievre, parce qu’il n’en a pas parlé à leur goût. Comme si le chef du Parti conservateur devait commenter chaque dossier, chaque injustice, chaque tweet.
C’est du micromanagement politique, et ça tue un mouvement.
Quand tu es plus occupé à mesurer la pureté idéologique de ton chef qu’à combattre tes vrais adversaires, tu fais exactement ce que la gauche espère : tu t’autosabotes.
La gauche, elle, fait quelque chose que nous, trop souvent, on néglige de faire : elle s’unit. Les progressistes peuvent s’engueuler entre eux, mais en public, ils font bloc.
Ils savent que changer un pays, ça se fait sur une génération, pas sur un cycle électoral.
Nous, à la moindre bourrasque, on cherche un nouveau capitaine.
Pierre Poilièvre n’est pas parfait. Aucun chef ne l’est, mais il a livré la meilleure performance conservatrice aux dernières élections depuis Brian Mulroney.
Et malgré ça, certains préfèrent jouer les prophètes de malheur, dire qu’il aurait dû faire ci, dire ça, parler de telle cause au lieu d’une autre.
Ce n’est pas du militantisme, c’est du narcissisme politique.
Tant qu’on nourrira les narratifs de CBC, du Parti libéral et de leurs acolytes médiatiques, on ne méritera pas de gouverner.
Le mouvement conservateur doit mûrir. Arrêter de réagir de façon émotive et impulsive. Arrêter de jouer au pompier pyromane. Et surtout, arrêter de croire qu’un changement de chef va miraculeusement régler nos problèmes. Le vrai combat, il n’est pas entre nous. Il est dehors. Contre un système politique, médiatique et bureaucratique qui, lui, ne dort jamais.
Alors, à ceux qui passent leur temps à taper sur Poilièvre, j’ai juste un conseil : achetez-vous un miroir. Regardez-vous en face, demandez-vous si vous aidez vraiment la cause… ou si vous servez de carburant à nos ennemis. Parce que pendant qu’on se chicane, la gauche, elle, avance. Unie. Patiente. Disciplinée.
Et si on continue à se diviser comme des enfants immatures, on va encore être pris avec les libéraux au pouvoir et se demander pourquoi.
