Benjamin Nétanyahou a manqué une belle opportunité de se fermer la boîte le 19 juin 2025. En visite devant l’hôpital Soroka à Tel-Aviv, qui a été lourdement endommagée par des missiles iraniens, il a fait une déclaration pas pire déconnectée.
Dans un point de presse officiel, il a évoqué que la guerre avait un coût personnel pour lui puisque sa famille a dû reporter le mariage de son fils, prévu la fin de semaine précédente. Évidemment, avec la nouvelle guerre avec l’Iran, Israël en entier est un peu moins en mode festif. Bibi, attristé, évoque ce report comme un coup dur pour sa famille.
Dans le genre, on a difficilement vu pire. Alors que des milliers de civils meurent de faim ou tué par balle à Gaza, que des missiles balistiques tombent sur Tel-Aviv et que des centaines de soldats israéliens sont morts dans les combats partout dans là région, il a l’air passablement cave de parler avec tristesse des sandwiches-pas-de-croute promis à son fiston.
Je n’en fais pas une simple critique gratuite. Ce genre de déclaration heurte son image autant à l’international qu’en Israël. Ça sonne narcissique ou égocentrique alors que son pays souffre des guerres qui n’ont pas de finalité prévisible. Ce n’est pas aussi pire que pour les Palestiniens ou les Iraniens, mais ce n’est pas jojo non plus pour les Israéliens.
À terme, il doit être prudent pour éviter de perdre sa légitimité. Un leader qui perd l’appui de sa population peut devenir rapidement toxique sur la scène internationale et Israël a beaucoup besoin de l’aide militaire et économique de ses alliés en ce moment. Ils consomment largement plus d’armement qu’ils peuvent construire localement.
Je crois qu’il doit se calmer en Palestine pour aider cette image. Ça devient difficile de défendre ce qui ressemble de plus en plus à un nettoyage ethnique.
Cette exagération meurtrière, qui était justifiée après le 7 octobre, mais qui ne l’est plus vraiment maintenant que Gaza est un parking, heurte son message contre l’Iran et les autres acteurs déstabilisants de la région. Attaquer Téhéran était risqué, mais peu de pays s’y opposent pour freiner le programme nucléaire. Par contre, avec Gaza, c’est impossible d’applaudir l’action israélienne dans son ensemble.
Ça va vite, très vite dans la vie de Bibi et il doit faire bien attention à ses relations publiques. Après tout, marcher sur l’eau c’est bien le fun, mais il ne faut jamais oublier que sans pouvoirs magiques, on finit par couler dans le fond et se noyer.
