L’Assemblée nationale a annoncé aujourd’hui des changements dans la composition de ses commissions parlementaires, effectifs depuis le 22 septembre. Ces nominations soulèvent des questions sur la gestion des dossiers cruciaux du Québec, particulièrement dans un contexte où la CAQ fait face à une série de déboires financiers qui ont coûté des centaines de millions aux contribuables.
Mario Laframboise aux finances : un défi de taille
Mario Laframboise accède à la présidence de la Commission des finances publiques, un poste névralgique considérant les enjeux budgétaires actuels. Cette nomination intervient dans un contexte financier particulièrement délicat pour l’État québécois.
Le gouvernement fait actuellement face à une série de déboires coûteux : SAAQclic, dont les coûts ont explosé pour atteindre 1,1 milliard $, soit 500 millions $ de plus que prévu selon le Vérificateur général. Le projet Northvolt s’est soldé par une perte de 510 millions $ en fonds publics lorsque Québec a tiré la plogue en septembre 2025. Recyclage Carbone Varennes représente quant à lui une perte potentielle de près de 650 millions $ en fonds publics, l’usine étant maintenant en voie d’être vendue pour une fraction de sa valeur.
Le notaire de Blainville, député depuis 2014, devra superviser l’examen des finances publiques dans ce contexte difficile. Ancien député fédéral du Bloc québécois de 2000 à 2011, il aura la responsabilité de scruter les prévisions budgétaires alors que plusieurs projets gouvernementaux font l’objet d’enquêtes et de critiques.
François Bonnardel : changement de cap
François Bonnardel, ancien ministre des Transports puis de la Sécurité publique, occupera désormais la vice-présidence de la Commission de l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles. Élu pour la première fois en 2007 sous la bannière de l’ADQ, le député de Granby quitte ses fonctions ministérielles pour ce nouveau rôle.
Ce changement marque une transition importante pour l’ancien entrepreneur, qui avait dirigé le ministère des Transports pendant quatre ans avant d’être nommé ministre de la Sécurité publique en octobre 2022.
Les nouvelles responsabilités
Audrey Bogemans accède à la vice-présidence de la Commission de la culture et de l’éducation. Cette députée de 36 ans, élue pour la première fois en 2022, se voit confier des responsabilités dans un secteur névralgique. Son expérience parlementaire se limite principalement à sa participation à la commission spéciale sur l’impact des écrans chez les jeunes.
Suzanne Roy, nommée vice-présidente de la Commission de l’administration publique, présente un profil particulier. Cette ancienne mairesse de Sainte-Julie a annoncé en septembre qu’elle ne se représenterait pas aux élections de 2026, ce qui soulève des questions sur la durée de son engagement dans ce nouveau rôle.
Un remaniement en contexte difficile
Ces changements interviennent alors que la CAQ traverse une période difficile. Le parti de François Legault fait face à une « insatisfaction historique » selon les sondages récents. Lors du congrès national de la CAQ en septembre, des tensions internes se sont manifestées lorsqu’un militant a réclamé la démission du premier ministre.
La composition des commissions parlementaires revêt une importance particulière dans le contexte actuel. Ces instances sont chargées d’étudier les projets de loi, de scruter l’activité gouvernementale et d’examiner les prévisions budgétaires. L’opposition dénonce une « détérioration accélérée de l’État québécois » sous la gouverne caquiste.
Ces nominations, entérinées par la Commission de l’Assemblée nationale et en vigueur depuis le 22 septembre, interviennent possiblement en prévision de la session parlementaire d’automne. Il reste à voir comment ces nouveaux responsables aborderont les défis considérables auxquels fait face l’administration publique québécoise.