Mercredi, octobre 22, 2025

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Santé : le Canada dépense plus que ses pairs du G7 mais livre des résultats parmi les pires

Le Canada fait partie du G7, ce groupe select des sept économies avancées les plus industrialisées au monde, mais son système de santé ne reflète pas ce statut privilégié. Un rapport publié ce mardi par le Fraser Institute révèle qu’en dépit de dépenses record, le pays affiche des performances inférieures à la moyenne des nations développées en matière d’accès aux soins et de disponibilité des ressources.

L’étude compare 31 pays à revenu élevé dotés d’un système de santé universel, incluant six des sept membres du G7 : le Canada, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, l’Italie et le Japon. Les résultats soulèvent une question troublante : comment un pays faisant partie de ce club d’élite peut-il obtenir des résultats aussi médiocres pour ses citoyens?

Des dépenses parmi les plus élevées au monde

Le Canada se classe au troisième rang sur 31 pays pour les dépenses en santé, consacrant 11,6% de son produit intérieur brut au système après ajustement pour l’âge de la population. Seuls la Nouvelle-Zélande (12,2%) et la Suisse (11,9%) dépensent davantage. À titre comparatif, la moyenne des pays de l’OCDE s’établit à 9,2%.

Parmi les membres du G7, le Canada devance le Royaume-Uni (11,4%), la France (11%), l’Allemagne (10,9%), l’Italie (7,4%) et le Japon (8,1%). Malgré ces investissements massifs, le système canadien peine à livrer la marchandise.

Des temps d’attente records

Les données sur l’accès aux soins dressent un portrait particulièrement sombre. Parmi neuf pays comparables, le Canada occupe la dernière position pour l’accès rapide aux rendez-vous : seulement 22% des patients peuvent voir un médecin le jour même ou le lendemain lorsqu’ils sont malades. En comparaison, 47% des Néerlandais et 45% des Allemands y parviennent.

Pour les chirurgies non urgentes, le Canada affiche également le pire résultat avec 58% des patients qui attendent deux mois ou plus, comparativement à une moyenne de 35%. Aux Pays-Bas et en Allemagne, environ 20% des patients subissent de tels délais. Le Royaume-Uni, souvent critiqué pour ses temps d’attente, fait légèrement mieux avec 49%.

L’accès aux spécialistes pose aussi problème : 65% des Canadiens patientent plus d’un mois, le huitième rang sur neuf. Seule la France fait légèrement moins bien à 65,3%.

Une pénurie généralisée de ressources

Le rapport documente des lacunes importantes en ressources humaines et matérielles. Avec 2,8 médecins par millier d’habitants, le Canada se classe au 27e rang sur 30 pays, bien en deçà de la moyenne de l’OCDE de 4,1 médecins par millier d’habitants. Parmi les membres du G7, tous les autres pays dotés d’un système universel font mieux : l’Italie compte 4,7 médecins par millier d’habitants, l’Allemagne 4,3, la France 3,7 et le Royaume-Uni 3,5. Seul le Japon (2 médecins par millier d’habitants) se situe sous le Canada.

Pour les infirmières, le Canada obtient un 13e rang sur 30 avec 10,4 infirmières par millier d’habitants, légèrement au-dessus de la moyenne de 9,9 infirmières par millier d’habitants. C’est l’un des rares indicateurs où le pays se positionne près de la moyenne, mais cela demeure insuffisant pour compenser les autres lacunes.

Le nombre de lits d’hôpitaux place le Canada au 25e rang avec 2,2 lits par millier d’habitants, comparativement à une moyenne de 3,8 lits par millier d’habitants. Le Japon, autre membre du G7, domine ce classement avec 7,5 lits par millier d’habitants, suivi de l’Allemagne avec 5,9 lits par millier d’habitants. Pour les lits psychiatriques, le Canada occupe le 27e rang avec seulement 0,4 lit par millier d’habitants, alors que le Japon en compte 1,9 par millier d’habitants.

Un retard technologique préoccupant

Les technologies médicales révèlent également des lacunes importantes. Le Canada se classe 27e sur 31 pour les appareils d’imagerie par résonance magnétique (IRM) avec 10,7 unités par million d’habitants, loin derrière le Japon (43,3 unités par million d’habitants), l’Allemagne (32,7 unités par million d’habitants) et l’Italie (28,8 unités par million d’habitants). Pour les tomodensitomètres, le pays occupe le 28e rang sur 31 avec 14,7 unités par million d’habitants, alors que le Japon en possède 87,3 par million d’habitants.

Les scanners TEP placent le Canada au 22e rang sur 28, et les mammographes au 13e rang sur 24. La seule exception positive concerne les caméras gamma, où le pays se classe 3e sur 26 avec 14,3 unités par million d’habitants.

Une méthodologie rigoureuse

L’étude du Fraser Institute utilise des données de 2023 ajustées selon l’âge de la population, un facteur crucial puisque les personnes âgées consomment davantage de soins. Au Canada, les 65 ans et plus représentent 18,8% de la population mais accaparent 46,9% des dépenses de santé provinciales et territoriales.

Les 31 pays étudiés sont tous membres de l’OCDE, classés à revenu élevé par la Banque mondiale, et dotés d’un système de santé universel ou quasi universel. Les États-Unis ont été exclus de l’analyse en raison de leur absence de couverture universelle.

Un déséquilibre flagrant

Mackenzie Moir, analyste principal au Fraser Institute et auteur du rapport, conclut qu’il existe un déséquilibre évident entre les sommes investies par les Canadiens et ce qu’ils reçoivent en retour. Le Canada dépense plus que l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l’Italie et le Japon, mais offre généralement moins de ressources et des délais d’attente plus longs que ces pays.

Pour un membre du G7, ces résultats soulèvent des questions sur l’efficacité du système et les réformes nécessaires pour améliorer la situation. Les données suggèrent que le problème ne réside pas dans le manque de financement, mais plutôt dans l’utilisation des ressources disponibles.

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Maxym Perron-Tellier
Maxym Perron-Tellier
Maxym Perron-Tellier est journaliste pour PiluleRouge.ca. Passionné de politique depuis plus de dix ans, il s'est impliqué à plusieurs reprises sur la scène provinciale. Entrepreneur en informatique, il allie rigueur journalistique et regard critique sur l’actualité. Son approche analytique et son sens de l’humour apportent une perspective unique aux sujets qu’il couvre.

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