Article un peu geek dans la lignée de la rencontre Trump-Poutine
À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, la planète est essoufflée. L’Allemagne et le Japon ne sont que des tas de cendres, les Alliés sont surtout focalisés sur la démobilisation des millions de soldats au front maintenant paisible et généralement, après un peu plus de 6 ans d’atrocité, on regarde ailleurs.
Il y a un gars qui n’avait pas perdu son appétit à ce moment, Iosif Vissarionovitch Djougachvili. Probablement que vous le connaissez plus sous son surnom de l’homme de fer, ou Joseph Staline. Ce fidèle moustachu a vu en la chute du 3e Reich non pas un repos bien mérité, mais une opportunité de littéralement conquérir la planète.
Il faut dire qu’avec 12M de soldats (c’est 3M de personnes en uniforme de plus que la population du Québec aujourd’hui!), Staline pouvait se sentir badass. Il avait vaincu en grande partie Hitler en solo, avait agrandi son territoire en reconquérant des pays nazifiés par la force et étendu son pouvoir politique là où il pouvait.
Beaucoup, beaucoup de gens faisaient l’autruche face à ce monstre en progression constante. On ne voulait pas d’un nouveau conflit meurtrier, surtout pas contre la plus grande armée jamais assemblée dans l’histoire!
Y’a un gars de 5’9″, 165 livres mouillées qui a vu clair dans tout ça malgré le contexte d’épuisement collectif. Alors que la majorité des politiciens américains criaient haut et fort qu’il fallait revenir à des politiques isolationnistes, Harry S. Truman, l’un des présidents les plus injustement malmenés par son époque, voulait se tenir debout, en équipe.
Il a développé ce qu’on appelle aujourd’hui la Doctrine Truman pour faire opposition à l’appétit sans fin de Staline. Avec le « containment », il avait pour politique d’aller appuyer directement tout pays ou nation qui serait en danger face à l’URSS. Par les armes, la diplomatie ou l’économie, les États-Unis allaient défendre ouvertement ses alliés et la démocratie.
Sous cette doctrine, on a vu la création de l’ONU et de ce qui deviendra l’OTAN. L’axe « du bien » (évidemment tout est toujours relatif) allait s’opposer à l’empire soviétique, malgré l’épuisement et la fatigue. Les États-Unis prenaient le sort de la liberté en main, une immense différence de ce qui existait au pays précédemment.
Jusque là, les Américains se gouvernaient sous la doctrine du Père fondateur, George Washington. Pour lui, il était impératif de se sortir des guerres de l’Europe. Les États-Unis allaient être autonomes, isolationnistes et engagés seulement en leur intérêt direct.
Truman est l’homme de son temps et il a bien vu que c’est par les alliances qu’on gagne. La force du groupe allié a tué Hitler et la force des porteurs du libéralisme allait tuer le communisme si menaçant.
Tous les présidents, démocrates (comme Truman) ou républicains, allaient suivre cette lignée jusqu’à Trump. C’est le premier président qui recule autant face à la planète en 80 ans. Bien sûr, chaque président avait sa vision, mais tous s’engageaient contre le communisme et, éventuellement, tout groupe s’attaquant au mode de vie occidental.
J’en parle parce que je digère encore le sommet de Poutine et Trump en Alaska. C’est frappant de voir comment Trump se fout des alliances et de l’opinion des autres. Je continue de croire qu’il est très mauvais en géopolitique, mais il a le mérite de la faire à sa façon.
Je ne sais pas si on parlera de la Doctrine Trump dans un trop long message d’un geek comme Chabot dans 80 ans. Le grand mystère est de voir comment l’héritage de Trump va se déployer dans le futur. Est-ce qu’on assiste à l’Amérique 2.0 en ce moment ou l’héritage Trump va mourir avec lui éventuellement?
Je vais vous revenir sur Truman dans les prochains jours comme je lis une de ses biographies. On s’en reparle, mais son époque ressemble drôlement à la nôtre!
