DAVID CHABOT | Pièce vue dimanche, je vous en offre mes impressions deux jours en retard. Je suis sûr que vous étiez déchirés dans l’attente.
Je ne savais pas trop à quoi m’attendre de cette pièce basée sur la descendance familiale de l’excellente auteure Marie-Josée Bastien. Le synopsis parle d’une famille descendante d’Huron-Wendat, un sujet parfois sensible, souvent surfait.
Au final, c’est un excellent deux heures qui suit, de génération en génération, l’évolution du droit et de la reconnaissance des Premières Nations. De la Loi sur les sauvages, du désir de « faire comme les Blancs, voire mieux », jusqu’au métissage qui rend l’identité difficile à établir, chaque décennie est dépeinte avec justesse et transparence.
J’ai eu le motton particulièrement quand Adèle berce une Elizabeth inconsolable jusqu’au moment où elle lui chante une berceuse en Wendat. J’ai aussi eu un pincement au cœur quand la génération moderne, représentée par la jeune Yandicha, délaisse l’influence numérique pour reprendre en main la danse et les traditions du peuple ancestral en vivant dans le présent.
La mise en scène est assez simple, mais les comédiens sont excellents, particulièrement Marie-Josée Bastien, Océane Kitura Bohémier-Tootoo et le bourru-mais-sensible Marco Poulin.
Coup de cœur, par contre, pour Andrée Lévesque Sioui qui chante et parle en Wendat tout en incarnant parfaitement la femme des années 1960 déchirée par tous ses conflits intérieurs.
Bref, on est sortis, Véro et moi, avec le cœur un peu lourd du message de la pièce. En somme, il faut se connaître comme peuple pour éviter de se perdre comme personne.
J’ai adoré.