Mercredi, mars 12, 2025

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Andrew Furey démissionne : quelles conséquences pour le Québec et le Canada?

Andrew Furey, premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador depuis août 2020, a créé la surprise en annonçant sa démission mardi après-midi lors d’une conférence de presse à St. John’s. Cette décision inattendue survient à peine trois mois après la signature d’une entente historique avec le Québec concernant la centrale hydroélectrique de Churchill Falls.

Un départ qui étonne

« C’est avec le cœur plein de fierté et une confiance solide dans l’avenir de Terre-Neuve-et-Labrador que je dois maintenant passer à autre chose », a déclaré Furey, visiblement ému, lors de son annonce. Le chirurgien orthopédiste de formation a expliqué que son poste avait été « comme un quart de travail de cinq ans » et qu’il souhaitait désormais retourner à sa carrière médicale et consacrer plus de temps à sa famille.

Cette démission a pris de court même ses plus proches collaborateurs, la vice-première ministre Siobhan Coady ayant confié avoir été informée juste avant l’annonce publique. Alex Marland, politologue de l’Université Acadia, a qualifié ce départ de « bombe politique » qui pourrait avoir des répercussions dans tout le Canada.

« Nous avons ici un premier ministre généralement apprécié qui avait de bonnes chances d’obtenir une majorité aux prochaines élections, ayant tout juste finalisé un accord énergétique majeur avec le Québec pour résoudre les problèmes de longue date liés à Churchill Falls », a commenté Marland.

L’entente avec le Québec préservée?

La démission de Furey intervient trois mois après la conclusion d’un protocole d’entente avec le Québec concernant l’hydroélectricité de Churchill Falls. Cet accord, que Furey a qualifié « d’historique » et de « fondation solide pour l’avenir de la province », prévoit de remplacer le contrat controversé de 1969 seize ans avant son échéance.

Selon les estimations des deux gouvernements, cette nouvelle entente générerait 200 milliards de dollars en valeur pour chaque province sur sa durée. Malgré le départ de Furey, les experts estiment que l’accord devrait se poursuivre, la province visant à finaliser un contrat contraignant d’ici avril 2026.

Un contexte économique incertain

La démission de Furey survient dans un contexte économique particulièrement tendu pour le Canada. Le pays fait face à la menace de tarifs douaniers de 25% imposés par le président américain Donald Trump sur les produits canadiens.

Furey, qui s’est montré très vocal sur la scène nationale concernant cette question, a qualifié Trump de président « erratique, fou et déjanté ». Bien qu’il ait précisé que cette menace commerciale n’était pas la raison principale de son départ, il a reconnu que « la perspective de quatre années d’incertitude alimentée par Trump a rendu sa décision plus facile ».

« Je voudrais pouvoir vous dire qu’il s’agit d’une préoccupation à court terme. Malheureusement, c’est la réalité non seulement des quatre prochaines semaines ou des quatre prochains mois, mais des quatre prochaines années », a-t-il déclaré.

Un bilan contrasté

Âgé de 49 ans, Andrew Furey a accédé au poste de premier ministre en août 2020, en pleine pandémie de COVID-19. Son mandat a été marqué par plusieurs controverses, notamment concernant le recours aux infirmières itinérantes, une manifestation de pêcheurs qui a perturbé un budget provincial, et une enquête sur un conflit d’intérêts concernant une partie de pêche avec un milliardaire – dans cette dernière affaire, il a finalement été blanchi.

Parmi ses réalisations, Furey a cité le protocole d’entente avec le Québec, un accord de plusieurs milliards de dollars avec le gouvernement fédéral pour atténuer les tarifs, et le rapatriement d’un soldat inconnu de France.

Avant d’entrer en politique, Furey était chirurgien traumatologue orthopédique et enseignant à l’école de médecine de l’Université Memorial. En 2010, il a fondé Team Broken Earth pour fournir une aide médicale après le tremblement de terre dévastateur en Haïti, ce qui lui a valu d’être nommé humanitaire de l’année par la Croix-Rouge canadienne.

Quelles conséquences?

Pour l’instant, Furey restera en poste jusqu’à ce qu’un nouveau chef libéral soit choisi. Sa démission fait de lui le deuxième premier ministre de la région atlantique à quitter ses fonctions en moins d’une semaine, après Dennis King de l’Île-du-Prince-Édouard.

Selon les experts, ce départ crée une période d’incertitude politique à un moment où la stabilité serait nécessaire face aux défis économiques. « Nous avons besoin de quelqu’un qui peut garder son sang-froid pendant les périodes turbulentes. Le premier ministre Furey remplissait efficacement ce rôle », a souligné Alex Marland.

Néanmoins, les fondamentaux économiques de la province, notamment ses ressources naturelles, devraient lui permettre de traverser cette période d’incertitude. Comme l’a affirmé Furey lui-même : « Nous avons survécu à bien pire ».

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Maxym Perron-Tellier
Maxym Perron-Tellier
Maxym Perron-Tellier est journaliste pour PiluleRouge.ca. Passionné de politique depuis plus de dix ans, il s'est impliqué à plusieurs reprises sur la scène provinciale. Entrepreneur en informatique, il allie rigueur journalistique et regard critique sur l’actualité. Son approche analytique et son sens de l’humour apportent une perspective unique aux sujets qu’il couvre.

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