Un sondage Léger révèle que 51% des Québécois préfèrent combattre la contrebande d’armes illégales plutôt que de dépenser des centaines de millions pour retirer des fusils à des citoyens détenteurs de permis valides. La Fédération canadienne des contribuables publie ces résultats alors qu’Ottawa lance son controversé programme pilote de confiscation au Cap-Breton.
Un sondage qui remet les pendules à l’heure
Le sondage Léger, mené du 3 au 5 octobre 2025 auprès de 1 010 Québécois, pose une question simple : quelle est la meilleure façon de réduire la criminalité liée aux armes à feu? Les résultats sont sans équivoque : 51% des répondants privilégient des mesures plus strictes contre la contrebande d’armes en provenance des États-Unis, tandis que seulement 37% appuient l’interdiction et le programme de rachat gouvernemental. Les Québécois de 55 ans et plus sont particulièrement en faveur de cette approche, avec 57% d’appui pour la lutte contre la contrebande.
Un programme qui a triplé de coût
Le programme fédéral lancé en mai 2020 visait initialement à confisquer plus de 1 500 modèles d’armes dites « de style d’assaut ». Le coût estimé? 200 millions de dollars au départ. Mais le directeur parlementaire du budget a depuis revu ses calculs : le simple dédommagement des propriétaires pourrait atteindre 756 millions de dollars, sans même compter les coûts administratifs. Une facture qui fait sourciller quand on sait que le syndicat de la GRC affirme que ce programme « détourne un personnel, des ressources et des fonds extrêmement importants des véritables menaces immédiates que représentent les armes illégales utilisées par des criminels ».
Le ministre pris la main dans le sac
En septembre dernier, un enregistrement audio embarrassant du ministre fédéral de la Sécurité publique, Gary Anandasangaree, a fait surface. Dans cette conversation privée avec l’un de ses locataires, le ministre admet que le programme sert essentiellement à plaire à l’électorat québécois. Plus croustillant encore : il doute que les services policiers locaux disposent des ressources nécessaires pour l’appliquer. « C’est très important pour une grande partie de l’électorat québécois qui a voté pour nous. C’est l’un des principaux éléments », déclare-t-il dans l’enregistrement.
Un projet pilote au Cap-Breton
Ottawa a lancé en septembre un projet pilote au Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse, pour entamer la saisie des armes auprès de particuliers. Ce projet devait durer six semaines et viser à collecter un nombre initial de 200 armes à feu. La période de déclaration a débuté le 1er octobre 2025, avec une date limite d’inscription au 15 octobre. Le programme a suscité une forte opposition locale, avec des rassemblements publics organisés pour dénoncer cette initiative.
Les provinces se rebiffent
L’Alberta et la Saskatchewan ont publiquement annoncé qu’elles ne collaboreraient pas avec Ottawa pour mettre en œuvre cette interdiction. Pendant ce temps, François Legault reste muet sur le sujet. « Legault doit défendre les contribuables québécois et refuser de participer à la mise en œuvre de ce programme coûteux et inefficace », martèle Nicolas Gagnon, directeur Québec pour la Fédération canadienne des contribuables.
Une facture pour rien
« Il est absurde de dépenser des centaines de millions de dollars pour retirer des armes à des honnêtes propriétaires détenteurs d’un permis valide », déplore Nicolas Gagnon. Les experts en sécurité publique et les organisations policières répètent depuis des années que le véritable enjeu, ce sont les armes illégales qui franchissent la frontière américaine. « Les Québécois sont clairs : le vrai problème, c’est la contrebande d’armes illégales, pas les propriétaires respectueux des lois », souligne M. Gagnon. « Les policiers eux-mêmes disent que cette confiscation gaspillerait des fonds publics au lieu de le consacrer à la lutte contre le crime ».
Un message clair à Ottawa
Le sondage Léger envoie un message sans équivoque au gouvernement fédéral : les Québécois veulent des mesures concrètes contre le crime organisé et la contrebande, pas une opération de relations publiques qui vide les coffres de l’État. « De son côté, le gouvernement fédéral doit abandonner ce plan et concentrer ses ressources sur l’interception des armes illégales à la frontière. C’est ainsi qu’on rend réellement nos communautés plus sécuritaires », conclut Nicolas Gagnon.