En préparation du prochain budget provincial qui sera déposé mardi prochain, le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ), Éric Duhaime, a présenté hier ses attentes budgétaires en utilisant un geste symbolique fort : découper une carte de crédit représentant celle du gouvernement Legault.
« La carte de crédit au Québec est pleine, il n’y a pas le temps d’en rajouter. Au contraire, il est temps de couper », a déclaré Duhaime lors de son point de presse, avant de découper littéralement une carte de crédit devant les caméras.
Quatre attentes précises pour le budget
Le chef conservateur a formulé quatre attentes claires pour le prochain budget du gouvernement caquiste :
- Un retour rapide à l’équilibre budgétaire, avec respect de la loi sur l’équilibre budgétaire
- L’élimination graduelle des subventions aux entreprises
- Aucune hausse de taxes ou d’impôts
- Une baisse des taxes sur l’essence
Duhaime a particulièrement insisté sur la nécessité de réduire les subventions aux entreprises, citant plusieurs exemples qu’il considère comme du gaspillage : « Nord Volt avec 710 millions de dollars, ce qui représente 142 dollars par contribuable, Lion électrique 480 millions de dollars, 96 dollars par contribuable, les motoneiges électriques Taiga, un autre 20 millions, 4 dollars par contribuable, le panier bleu, 26 millions, 5 dollars par contribuable. »
Un gouvernement dépensier selon le PCQ
Le chef conservateur a dressé un portrait peu flatteur de la gestion financière du gouvernement Legault, soulignant que « si on cumule les six premiers budgets, l’augmentation des dépenses du gouvernement a été de 48 %, ce qui est extraordinairement élevé. »
Cette critique s’inscrit dans un contexte où le Québec fait face à un déficit historique. Le budget déposé par le ministre des Finances Eric Girard en mars 2024 prévoyait un déficit de 11 milliards de dollars, le plus important de l’histoire du Québec, avec un retour à l’équilibre budgétaire repoussé à 2029-2030, soit deux ans plus tard que prévu initialement.
Un plan conservateur pour l’équilibre budgétaire
Le PCQ se présente comme une alternative à cette gestion qu’il juge déficiente. Dans son cadre financier présenté en septembre 2022, le parti d’Éric Duhaime prévoyait non seulement un retour à l’équilibre budgétaire, mais un surplus de 934 millions de dollars dès 2024-2025, qui atteindrait 6 milliards en 2026-2027.
« On est le seul parti qui présente un budget équilibré sur la période observée », avait alors déclaré Duhaime.
Plus récemment, en mars 2025, le chef conservateur a proposé de couper 20 000 postes dans la fonction publique québécoise, s’appuyant sur un sondage Pallas Data qu’il avait commandé et qui suggérait que 72 % des Québécois croient que les dépenses gouvernementales sont gaspillées.
Critique de la gestion de la santé
Duhaime a également critiqué la gestion du système de santé par le gouvernement Legault : « On a embauché de plus en plus de fonctionnaires, de plus en plus de gestionnaires et de moins en moins de gens qui offrent les soins directement à la population. C’est exactement le contraire de ce que François Legault a promis pendant des années. »
Le chef conservateur a aussi rappelé la promesse non tenue de la CAQ concernant deux hôpitaux privés, qualifiant cela d’« une autre promesse reniée ».
Avec ce point de presse, Éric Duhaime continue de se positionner comme le défenseur d’une gestion plus rigoureuse des finances publiques, à l’approche d’un budget qui s’annonce crucial pour le gouvernement Legault.
