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Jeudi, avril 10, 2025

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Grève dans les CPE : Entre grèves et lois restrictives, les familles québécoises au pied du mur

Les parents québécois doivent composer avec une nouvelle vague de perturbations dans les services de garde alors que les Centres de la petite enfance (CPE) affiliés à la CSN poursuivent leur mouvement de grève. Initialement prévue sur trois jours, du 2 au 4 avril, la grève vient d’être prolongée aux 7 et 8 avril, touchant plus de 400 CPE à travers la province et affectant des milliers de familles.

Un mouvement de grève qui s’intensifie

Les quelque 13 000 travailleuses et travailleurs des CPE affiliés à la CSN ont entamé mercredi dernier une séquence de trois jours de débrayage. Cette mobilisation, soutenue par un mandat de grève voté à 91 %, pourrait éventuellement mener à une grève générale illimitée si les négociations avec le gouvernement Legault n’aboutissent pas. Cependant, aucune mention sur le taux de participation au vote de grève n’a été dévoilée.

La CSN, qui représente plus de 80 % des travailleuses syndiquées dans les CPE, a annoncé jeudi dernier lors d’une manifestation nationale devant l’Assemblée nationale que deux nouvelles journées de grève s’ajouteraient les 7 et 8 avril.

« Chaque journée de grève supplémentaire met la pression nécessaire pour que la négociation chemine avant de se rendre à la grève générale illimitée », a déclaré Lucie Longchamp, vice-présidente responsable des secteurs privés de la FSSS-CSN.

Cependant, ces pressions sont surtout dirigées vers les parents plutôt que vers l’employeur étatique et nuisent à l’ensemble de la productivité économique de la province.

Des revendications centrées sur les conditions de travail

Les travailleuses des CPE, dont la convention collective est échue depuis avril 2023, revendiquent principalement :

  • Une réduction de la charge de travail
  • Une meilleure rémunération pour favoriser l’attraction et la rétention du personnel
  • Des primes de disparité régionale pour les régions éloignées
  • Des mesures concrètes pour améliorer la qualité des services aux enfants, incluant un meilleur soutien aux enfants à besoins particuliers

En prenant la rue aujourd’hui, les travailleuses des CPE veulent que le gouvernement comprenne qu’elles sont déterminées à bonifier leurs conditions de travail. Pendant qu’on lui parle de la pénurie qui frappe notre secteur et des cohortes qui sont vides dans les cégeps, le gouvernement veut nous faire travailler encore plus.

Stéphanie Vachon, représentante des CPE de la Fédération de la santé et des services sociaux

La disparition programmée des services de garde non reconnus

Parallèlement à cette crise, un changement législatif majeur se profile à l’horizon : à partir du 1er septembre 2026, il sera illégal d’offrir des services de garde en milieu familial non reconnus au Québec, sauf pour un maximum de deux enfants ou pour des enfants habitant ordinairement ensemble.

Cette mesure, adoptée dans le cadre de la Loi modifiant la Loi sur les services de garde éducatifs à l’enfance en avril 2022, vise à éliminer progressivement les services de garde non reconnus. Selon les données du ministère, en 2019, environ 8 207 personnes non reconnues offraient des services à 36 758 enfants.

Cette réglementation plus stricte pourrait paradoxalement aggraver la pénurie de places en services de garde, alors même que le gouvernement s’est engagé à créer 37 000 nouvelles places dans le réseau des CPE d’ici cinq ans.

Un réseau sous pression

La situation actuelle met en lumière les tensions qui traversent le réseau des services de garde au Québec. D’un côté, les travailleuses des CPE demandent de meilleures conditions pour attirer et retenir le personnel dans un contexte de pénurie. De l’autre, la réglementation plus stricte concernant les services de garde en milieu familial pourrait réduire l’offre globale de places disponibles.

Alors que le gouvernement Legault tente de développer le réseau des CPE avec son « Grand chantier pour les familles », la question se pose : la réglementation accrue des services de garde ne risque-t-elle pas de compliquer davantage l’accès à des places pour les parents québécois?

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Maxym Perron-Tellier
Maxym Perron-Tellier
Maxym Perron-Tellier est journaliste pour PiluleRouge.ca. Passionné de politique depuis plus de dix ans, il s'est impliqué à plusieurs reprises sur la scène provinciale. Entrepreneur en informatique, il allie rigueur journalistique et regard critique sur l’actualité. Son approche analytique et son sens de l’humour apportent une perspective unique aux sujets qu’il couvre.

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