IAN SÉNÉCHAL | Pourquoi Radio-Canada doit garder Jacinthe-Ève Arel en ondes
Jacinthe-Ève Arel est devenue une figure polarisante du paysage médiatique québécois. Ancienne candidate conservatrice pour le Parti conservateur du Québec (PCQ), elle occupe désormais des tribunes sur des plateformes variées comme Radio-Canada, Noovo et BLVD. Sa voix de droite, franche et assumée, fait grincer des dents dans un environnement médiatique souvent perçu comme homogène sur le plan idéologique. Et c’est précisément cette singularité qui fait d’elle une personnalité incontournable.
Ce qui agace encore plus, c’est son aisance à renverser la vapeur face à ses critiques, tant sur les tribunes qu’elle occupe que sur les réseaux sociaux. Prenez par exemple Olivier Niquet, qui semble avoir fait d’Arel l’un de ses sujets favoris dans son « observatoire de la bêtise médiatique ». Armé de courts extraits hors contexte, Niquet tente régulièrement de discréditer Arel, une stratégie bien connue dans certains cercles médiatiques qui préfèrent ridiculiser leurs opposants plutôt que d’engager un véritable débat d’idées.
Mais Jacinthe-Ève Arel n’est pas du genre à se laisser intimider. Sur X, elle répond avec une répartie décomplexée qui laisse parfois ses adversaires en position de faiblesse. Jérôme Landry et le « Marcheur de Montréal » en ont fait les frais récemment. Ces échanges, souvent accompagnés de ce qu’on appelle un « ratio » (quand une réponse attire plus de réactions qu’un tweet original), illustrent bien sa capacité à retourner la situation en sa faveur. Cette dynamique agace ses opposants tout en solidifiant son soutien auprès d’une audience en quête de diversité idéologique.
L’ironie, c’est que la polarisation qu’elle suscite reflète un malaise bien plus profond dans notre société : la difficulté à accepter une voix de droite – et qui plus est, une femme – dans le débat public québécois. Pour certains, elle est l’incarnation d’un discours « dangereux », une raison suffisante pour tenter de la faire taire. Les appels à sa censure, notamment sur Radio-Canada, se multiplient sous prétexte de « désinformation ». Mais au fond, c’est son existence même qui dérange : une femme articulée, intelligente, et capable de défendre un positionnement politique minoritaire au Québec. Au bas de l’article, vous trouverez des captures d’écran démontrant la difficulté de plusieurs auditeurs de Radio-Canada à tolérer le discours divergent d’Arel.
Ce n’est pas seulement une question d’équilibre idéologique. Jacinthe-Ève Arel force le débat, ce qui est fondamental dans une société démocratique. En tant que diffuseur public, Radio-Canada a la responsabilité de maintenir une diversité de voix et de perspectives, même – et surtout – celles qui dérangent. Permettre à des figures comme Arel de s’exprimer n’est pas un appui à ses idées, mais un engagement envers le pluralisme.
Enfin, ceux qui critiquent Arel, comme Olivier Niquet et d’autres, devraient peut-être se poser une question fondamentale : leur opposition ne fait-elle pas d’elle une figure encore plus légitime et nécessaire dans le débat public ? Si l’objectif est de décrédibiliser ses idées, alors engagez-la dans un dialogue respectueux et structuré, plutôt que de chercher à la réduire au silence par des tactiques de dérision et d’exclusion.
Jacinthe-Ève Arel dérange, c’est indéniable. Mais c’est précisément pour cette raison qu’elle doit rester. Parce que déranger, c’est souvent le premier pas vers une réflexion plus profonde et un débat plus riche.