Dans son texte sur l’élection partielle d’Arthabaska, Mathieu Bock-Côté tombe dans un piège qu’il dénonce lui-même souvent : la réduction idéologique. Son analyse, sous des airs de grande hauteur intellectuelle, repose sur trois raccourcis aussi paresseux que malhonnêtes.
« Antiréférendisme » et « droite de Québec » : une caricature facile
Bock-Côté prétend que le Parti conservateur du Québec « canalise le vote ultrafédéraliste » et que la « droite de Québec » est devenue la mouvance la plus antisouverainiste chez les francophones. C’est faux et malhonnête.
Le PCQ ne prône pas l’amour du drapeau canadien. Ce n’est pas du fédéralisme romantique, c’est du pragmatisme libertarien. Ce qu’on dénonce, ce n’est pas la souveraineté en soi, c’est le culte de l’État, le monopole idéologique, la vision autoritaire du pouvoir collectif. Le PCQ incarne une volonté de rupture avec le modèle québécois étatiste. Que ce soit dans un Canada ou dans un Québec indépendant, ça change peu de choses si c’est pour recréer le même mammouth.
La soi-disant « droite de Québec » que Bock-Côté méprise est bien plus diverse et moins dogmatique que ce qu’il croit. Elle n’est pas fédéraliste, elle est anti-centralisatrice, anti-gaspillage, pro-liberté. Et si elle est sceptique face au Parti Québécois, c’est parce que ce dernier traite tout désaccord comme une trahison nationale.
Le faux débat sur « l’unanimisme » à l’Assemblée nationale
Bock-Côté nie l’unanimisme idéologique à l’Assemblée nationale en listant des nuances cosmétiques qui existent, certes, entre les partis. Mais ce n’est pas ça, le fond du problème.
Le vrai unanimisme, c’est le statu quo bureaucratique. Tous les partis en place sont d’accord sur les grandes structures :
- L’État doit toujours être omniprésent et omnipotent.
- Les taxes, il n’y en a jamais assez.
- Le modèle centralisé est sacré.
- La critique du système est taboue.
Le PCQ, qu’on l’aime ou non, est le seul parti à remettre ce consensus en question. Oui, il dérange. Oui, il choque. Mais il brise l’unanimisme des nuances creuses entre QS, PQ, PLQ et CAQ. C’est pas une différence de drapeau, c’est une différence de rapport au pouvoir.
Les « fragiles »… vraiment ?
Le passage le plus méprisant de l’article, c’est celui où Bock-Côté accuse les militants du PCQ d’être des « Caliméros numériques ». Sérieusement?
Ce sont les militants péquistes, justement, qui vivent l’élection partielle d’Arthabaska comme une guerre sainte. Ce sont eux qui imputent à Eric Duhaime les pires étiquettes, 24/7. Ce sont eux qui passent leur temps à insulter, diffamer, diaboliser, puis à pleurnicher et se victimiser dès qu’on leur répond.
Et après, ils espèrent « rassembler le peuple québécois » pour un référendum? Quelle blague. Vous crachez sur des centaines de milliers de Québécois qui veulent juste plus de liberté, moins d’impôts, et un gouvernement qui les laisse vivre… puis vous vous demandez pourquoi ils ne veulent pas joindre votre camp? Réveillez-vous.
Conclusion
Mathieu Bock-Côté est capable d’une grande lucidité. Mais chaque fois que la question nationale entre en scène, il tombe dans la partisannerie émotive, la mauvaise foi rhétorique, et les étiquettes faciles. Ce texte ne fait pas exception.
Tu veux qu’on parle de souveraineté? Très bien.
Mais commence donc par respecter ceux que tu veux convaincre, au lieu de les caricaturer.
Cet article est en réaction à : Arthabaska: PCQ = PLQ? (Journal de Québec) de Mathieu Bock-Côté