Samedi, avril 26, 2025

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La mobilité sociale : la pilule rouge de mon parcours

Égalité ou mobilité ?

C’est une question qui m’a toujours intéressé et qui a guidé mon engagement politique dans le passé et sa réponse justifie ma vision actuelle du monde qui m’entoure et des priorités qui sont les miennes.

Le discours ambiant au Québec, mais aussi au Canada et ailleurs dans le monde, étant de diminuer au maximum les inégalités de richesses, les discours visant à faire la promotion de l’atteinte de cet objectif sont bien en vue et les discours qui apportent des points de vue différents se font rares. Il y a heureusement des alternatives qui se présentent à nous. Je vous recommande d’écouter l’épisode 114 du podcast du trio économique pour vous faire une tête d’un point de vue un peu plus théorique.

Mes expériences passées me laissent croire que l’objectif d’une société libre ne doit pas être l’égalité des résultats, mais l’égalité des opportunités et la mobilité sociale est selon moi la façon de la mesurer.

Laissez-moi vous partager un peu ma propre expérience afin de vous faire voir le processus de réflexion.

Fils d’une infirmière et d’un travailleur agricole

Ce n’est pas un secret, je viens d’une famille dont les revenus ont été modestes bien des années, ma mère ayant été infirmière pendant 35 ans, mais à temps plein seulement les 10 dernières années de sa carrière. La maladie l’ayant forcé à être à temps partiel une bonne partie de sa carrière. Ça a fait en sorte qu’il était difficile pour elle d’avoir accès à un poste à temps plein dans notre beau système syndical de l’ancienneté. Pour ce qui est de mon père, les difficultés financières dans les années 80 l’ont forcé à délaisser sa ferme pour travailler pour les autres ensuite. Il a pendant longtemps occupé 2 emplois à temps partiel pour joindre les deux bouts. Un comme contrôleur laitier et l’autre comme inséminateur bovin. (Oui, ceux avec le long gant jusqu’à l’épaule.)

Provenant de ce milieu, je n’ai pas eu toutes les opportunités que d’autres ont pu avoir quand j’étais jeune. J’allais en ski de fond dans le champ derrière de chez moi plutôt qu’en ski alpin au Mont Saint-Anne. J’allais au camp de jour du village plutôt qu’en voyage en Europe. Plutôt que de faire des sports de compétition, j’étais aux cadets parce que c’était gratuit. Il y avait même une allocation de quelques dizaines de dollars par semaine quand j’allais sur les camps d’été. Ces allocations avaient pour but de permettre à ceux de milieu modeste, et certains venaient de milieu beaucoup plus modeste que le mien, de payer les frais pour la lessive et un sac de chips de temps en temps à la cantine.

Ces expériences m’ont amené à ressentir une certaine envie envers mes collègues qui avaient l’opportunité d’aller en voyage chaque année. De l’envie est venu le désir d’avoir les mêmes opportunités qu’eux éventuellement, mais surtout, que mes futurs enfants puissent vivre une enfance meilleure que la mienne. L’argent ne fait pas tout, mais ça simplifie certaines choses, on ne se le cachera pas. Et comme dirait Jean-Jacques Rousseau, on veut toujours l’égalité avec ceux qui en ont plus que nous. En conséquence, je voulais en avoir plus, et avec mon DEP en mécanique automobile, un genou en compote et un emploi comme technicien de maintenance dans un garage de région, ce n’est pas mes conditions d’emploi qui allait me permettre d’en avoir plus.

C’est là que, comme bien des Québécois, j’ai succombé la tentation de prendre une bière avec Jack Layton. Le programme de son parti promettant de sortir de la pauvreté la terre entière. Cependant, je suis tombé un jour sur un post Facebook. Un post de quelqu’un qui allait devenir un ami et un conseiller occasionnel, un post de David Chabot. Je ne me souviens plus vraiment du contenu après autant d’années, mais je me rappelle que ça m’avait donné le goût de m’ouvrir mes horizons un peu. Son post avait mis en doute certaines convictions que j’avais. J’avais le goût d’être capable de discuter avec Chabz et d’être en mesure d’argumenter avec lui.

J’ai commencé à lire sur la politique et l’économie dans les journaux et à écouter la radio dans le camion de mon père quand j’allais travailler avec lui. Je suis tombé sur Germain Belzile qui parlait de Frédéric Bastiat dans une chronique à Radio-X. Ça avait piqué ma curiosité pour bien des raisons, mais surtout parce que c’était bien différents de ce que l’on entend habituellement. C’est plutôt rare sur les ondes publiques d’entendre que l’état est un système bâti autour de la spoliation légale du bien d’autrui.

Le virage libéral

C’est là que mon virage libéral a commencé, avec l’œuvre complète de Bastiat sur Kindle. Que ce soit ses pamphlets « ce que l’on voit, ce que l’on ne voit pas » ou la pétition des « fabricants de chandelles, bougies, lampes, chandeliers, réverbères, mouchettes, éteignoirs, et des producteurs de suif, huile, résine, alcool, et généralement de tout ce qui concerne l’éclairage » ou son classique petit livre « La loi », son œuvre a été l’élément déclencheur de mon virage libéral. Le moment où je suis passé d’un jeune socialiste à un jeune libéral.

C’est avec cette lecture que j’ai pris la pilule rouge et que j’ai vu les failles dans le faux modèle québécois. C’est là que j’ai réalisé que le socialisme à la québécoise ne m’en donnait pas plus, mais qu’il empêchait plutôt les créateurs de richesses de le faire à son plein potentiel. Comme le veut le dicton, on déshabille Paul pour habiller Jean.

En travaillant désormais dans le secteur manufacturier depuis quelques années, je comprends mieux l’importance de laisser plus d’argent dans les poches des entrepreneurs. Ça peut paraître simpliste, mais c’est difficile d’investir l’argent qu’on t’enlève pour le donner à Northvolt.

Le pire, c’est que ce n’est pas qu’une question de taxation et de redistribution. Non, la difficulté pour plusieurs entreprises, c’est plutôt l’encadrement réglementaire dans lequel elles doivent naviguer. Je vous épargne les détails, mais mon coanimateur au podcast Les 3 Afueras, Samuel Rasmussen, pourrait vous en raconter des vertes et des pas mûres sur le sujet. Imaginez la vie d’un entrepreneur comme celle d’un participant à un Spartan Race, mais qu’à chaque 300 m, l’arbitre décide d’un changement dans l’épreuve dans laquelle tu es déjà engagé.

La perte de productivité que l’ajustement réglementaire demande est énorme et freine le développement des entreprises. Pire, ça peut en décourager certains, comme moi, de se lancer en business trouvant que l’effort n’en vaut pas la peine tellement le risque réglementaire me fait ch**r. Et puisque l’entrepreneuriat est un accélérateur social au même titre que les études post-secondaires, je trouve déplorable qu’on le décourage de cette façon.

Qu’est-ce qu’une approche libérale de la mobilité sociale

Je n’ai pas la prétention de parler au nom de grands penseurs libéraux comme Bastiat, Hayek, Smith, Locke, Stuart Mill ou Montesquieu, mais je vais vous présenter ma vision.

Afin d’assurer la mobilité sociale, l’état se doit de protéger ton droit à jouir de tes biens. Comment voulez-vous monter les marches de l’escalier social si le gouvernement ne te protège pas contre la privation de tes biens, ou pire, qu’il est celui qui te dépouille de tes biens ? L’état doit, de façon générale, s’assurer que le cadre institutionnel dans lequel les individus évoluent respecte leurs droits et libertés et imposer des peines conséquentes à ceux qui les briment.

Une fois cette pierre d’assise bien ancrée au sol, l’état doit s’assurer que sa population soit en santé. Cela ne veut pas dire que l’état doit desservir les soins lui-même. Ça veut simplement dire que les soins soient accessibles et disponibles pour tous. La méthode importe peu au final.

Même chose pour l’éducation. L’état doit selon moi s’assurer que les citoyens aient accès à l’éducation. J’aime bien l’approche des bons d’éducation pour ce dossier, ça laisse une plus grande liberté de choix aux parents.

Redonner un peu d’espoir

Malgré toutes les limitations que l’état québécois peut imposer, il est encore possible de gravir les échelons dans notre société et en-dehors de certains cercles, les entrepreneurs ont la cote au Québec malgré l’envie que démontrent certains. Et pour être honnête, la Coalition Avenir Québec semble vouloir diminuer quelque peu le fardeau administratif des entreprises. Est-ce suffisant ? J’en doute. Il y a tellement à faire.

Aussi, faites le tour du nombre de podcast portant sur l’entrepreneuriat qu’il y a au Québec, c’est étourdissant.

Des milliers d’entreprises seront disponibles pour du repreneuriat bientôt, il est peut-être temps de s’y intéresser malgré les défis que ça représente.

L’épisode du Trio économique

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Francis Hamelin
Francis Hamelin
Francis Hamelin, #MakeThePLQLiberalAgain, est membre des Trois Afueras et écrivain amateur. Technicien en génie mécanique et industriel, il s'intéresse particulièrement aux politiques publiques, l'économie et à la productivité des entreprises et des individus.

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