Depuis 2006, le Canada a ajouté trois millions de nouvelles adresses à mesure que la population a augmenté. Postes Canada doit les servir toutes en vertu de son monopole. Mais elle leur livre plus de trois milliards de lettres en moins, internet oblige. L’inadéquation des revenus et des dépenses est maintenant si mauvaise qu’elle suscite des descriptions comme « crise existentielle ».
Pour les colis, elle se fait battre à plate couture par la concurrence. En 2019, elle a livré 62 % des colis au Canada. En 2023, seulement 29 %, un chiffre qui continue de s’effriter. Postes Canada dit qu’une partie de la raison pour laquelle elle ne peut pas rivaliser est qu’elle ne livre pas le week-end, alors que de nombreuses entreprises privées le font. Elle veut embaucher plus de personnel à temps partiel pour travailler ces jours-là, mais le syndicat refuse parce que ce ne sont que des emplois à temps partiel.
Jusqu’à récemment, Postes Canada finançait ses opérations sans l’argent des contribuables. Mais cela a changé en janvier, lorsque le gouvernement fédéral lui a prêté 1 milliard de dollars pour rester à flot. D’ici 2026, elle aura besoin d’un milliard de dollars par an de la part du gouvernement juste pour faire face à ses obligations financières.
D’autres pays ont éliminé le monopole public et privatisé leur société d’État avec succès.
Pensons à Deutsche Post, privatisée en 2000 qui est depuis devenu un leader mondial de la logistique, maintenant des normes de service élevées tout en s’adaptant aux demandes du commerce électronique. L’Union postale universelle (UPU) classe l’Allemagne haut pour l’efficacité postale, reflétant l’adaptation réussie du marché et l’innovation.
Le Royal Mail a été entièrement privatisé en 2013. Le Royaume-Uni se classe 7e dans le classement 2020 des services postaux de l’UPU pour la fiabilité et la portée, indiquant une qualité de service soutenue.
PostNL est devenu une société privée. Alors que l’ancien opérateur néerlandais a réduit ses propres bureaux de poste, la concurrence dans les services de livraison de colis et de commerce électronique a prospéré. Les Pays-Bas se classent haut en termes d’efficacité postale, PostNL s’est adapté en se concentrant sur la logistique et les services numériques, en maintenant la rentabilité malgré les suppressions d’emplois.
CTT Correios de Portugal a été entièrement privatisée en 2013. CTT s’est étendu aux services financiers et à la logistique du commerce électronique. Le service postal portugais est connu pour son adaptabilité, ce qui contribue à son classement élevé dans les mesures d’efficacité postale européenne.
Swiss Post, bien qu’elle ne soit pas entièrement privatisée, fonctionne comme une entité corporative avec une liberté commerciale significative. Elle est en tête du classement postal de l’UPU depuis huit années consécutives en raison de sa fiabilité, de son intégration du commerce électronique et de ses services innovants comme les services bancaires. La libéralisation a permis à Swiss Post de rivaliser efficacement tout en maintenant le service universel, avec des investissements dans la transformation numérique et l’efficacité de la livraison du dernier kilomètre.
Le succès de la libéralisation postale dépend souvent de l’équilibre entre la concurrence et les obligations de service universel. Les exemples ci-dessus démontrent que c’est possible tout en maintenant une forte performance globale.
Le Syndicat des employés de Postes Canada veut conserver son monopole et continuer de vivre en 2006 quand Postes Canada livrait 5,5 milliards de lettres — on comprend tous ça — mais c’est aussi inutile que ceux qui ont voulu protéger l’industrie des allumeurs de réverbères.