À peine un mois après son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump affiche un taux d’approbation de 52 % selon les résultats du Harvard Harris Poll mené du 19 au 20 février 2025 auprès de 2 443 électeurs américains inscrits. L’étude met en lumière une nation divisée mais aussi des points d’accord inattendus entre Républicains et Démocrates sur plusieurs axes de sa politique.
Trump divise, mais performe
Selon le sondage, 58 % des électeurs estiment que Trump fait un meilleur travail que Joe Biden. Toutefois, la polarisation est forte :
- 93 % des Républicains approuvent son action,
- Contre 18 % seulement des Démocrates,
- 45 % des Indépendants lui accordent un crédit positif.
Sur le plan économique, 38 % des Américains considèrent que l’économie est sur la bonne voie, un bond de +10 points par rapport au mois précédent. Près d’un électeur sur deux (47 %) juge l’économie « forte », un niveau inédit depuis 2021.
Un large soutien pour réduire la dette et lutter contre le gaspillage
Si Trump est critiqué sur certains aspects, ses propositions de réduction des dépenses publiques font consensus :
✅ 76 % des électeurs exigent un budget équilibré,
✅ 72 % préfèrent couper les dépenses gouvernementales plutôt qu’augmenter les impôts,
✅ 69 % approuvent une réduction de 1 000 milliards de dollars des dépenses publiques.
Le Department of Government Efficiency (DOGE), une initiative de l’administration Trump dirigée par Elon Musk, bénéficie d’un soutien de 72 % des Américains. Ce ministère chargé d’identifier les gaspillages budgétaires est perçu positivement par 60 % des sondés, bien que 40 % jugent son impact encore limité.
Cependant, les avis sont partagés sur l’accès du DOGE aux données gouvernementales sensibles :
- 52 % des Américains souhaitent qu’il ait un accès complet aux dépenses publiques,
- Mais 58 % refusent qu’il puisse consulter les données privées des bénéficiaires de programmes sociaux.
Immigration : un consensus partiel sur les expulsions
L’immigration reste un des sujets les plus polarisants du débat national.
- 52 % des électeurs estiment que les Démocrates ont « délibérément » laissé la frontière sud ouverte.
- 55 % s’opposent à la naturalisation automatique des enfants d’immigrés illégaux nés sur le sol américain.
- En revanche, 92 % des Républicains et 70 % des Démocrates soutiennent la déportation des criminels illégaux.
Fin des politiques DEI : un électorat divisé
Les programmes de Diversity, Equity & Inclusion (DEI) sont dans la ligne de mire de l’administration Trump.
🗳️ 51 % des électeurs veulent leur suppression, contre 49 % qui souhaitent leur maintien.
🔴 70 % des Républicains soutiennent leur suppression,
🔵 78 % des Démocrates veulent les conserver,
⚖️ 54 % des Indépendants soutiennent leur suppression.
Sur la question du recrutement, 70 % des électeurs pensent que les embauches gouvernementales doivent se faire sur la base du mérite, et 79 % estiment que le gouvernement doit prévenir activement les discriminations.
Politique étrangère : Israël et l’Iran au cœur des préoccupations
Le conflit au Moyen-Orient divise également l’opinion publique.
- 77 % des Américains soutiennent Israël contre le Hamas.
- 74 % pensent que le Hamas ne devrait pas gouverner Gaza.
- 72 % souhaitent la destruction des infrastructures nucléaires iraniennes.
- 61 % des électeurs veulent que les États-Unis soutiennent Israël dans d’éventuelles frappes aériennes contre l’Iran.
Sur la gestion de la crise, 54 % des électeurs approuvent la politique de Trump vis-à-vis du conflit.
Une majorité sceptique sur les tarifs douaniers
La politique commerciale de Trump ne fait pas l’unanimité.
- 57 % des Américains pensent que les tarifs sont un outil économique efficace,
- Mais 62 % estiment qu’ils vont entraîner une hausse des prix des biens courants.
- 72 % des Démocrates pensent que la politique tarifaire de Trump aura un impact négatif sur l’économie américaine, tandis que 23 % des Républicains partagent cette inquiétude.
Conclusion : Trump s’impose, mais continue de diviser
Si Donald Trump bénéficie d’un soutien majoritaire sur des sujets clés (économie, immigration, dépenses publiques), l’Amérique reste profondément divisée. Lui et son administration parviennent à rallier certaines franges démocrates sur des questions budgétaires et sécuritaires, mais les divisions persistent sur le commerce, la diversité et la politique étrangère.
Le Harvard Harris Poll montre ainsi une Amérique en transition, où le pragmatisme économique peut parfois dépasser l’idéologie, mais où les débats restent féroces sur l’identité nationale et la place des États-Unis dans le monde.