Mercredi, juin 18, 2025

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Trump quitte le G7 de Calgary : mise en scène ou stratégie militaire ?

Donald Trump quitte le G7 de Calgary en catastrophe. Dans un message sur son compte TruthSocial (ça m’écœure d’écrire ça chaque fois!), il dit que la priorité est l’Amérique et que la situation en Iran requiert sa présence immédiate à la Maison-Blanche.

Personnellement, je crois qu’il avait prévu de partir comme ça avant même d’arriver à Calgary. Ça sert parfaitement son agenda politique interne et il se fout éperdument des forums à plusieurs pays comme le G7 de toute façon. Il agite sa base protectionniste et nationaliste avec ça, surtout dans un contexte où il se fait challenger sur ses décisions en lien avec Los Angeles et l’armée et, bien sûr, son défilé-flop de samedi.

Pour ce qui est de l’Iran, les États-Unis sont très actifs sur le plan militaire vers le Moyen-Orient depuis quelques jours.

Il y a eu une couverture quand même extensive du déploiement vers des bases en Afrique et au Moyen-Orient d’une quinzaine d’avions ravitailleurs KC-135 en fin de semaine, ce qui est très rare tout d’un coup. Ce sont des avions faits pour remplir d’essence les jets et autres bombardiers à haute altitude, ce qui permet évidemment d’allonger presque à l’infini leur rayon d’action.

Normalement, les KC-135 sont déployés en masse soit en zone de guerre pour ravitailler les actifs aériens de combat ou sur le trajet des bombardiers stratégiques comme les B-52 ou les B-2 qui partent souvent des États-Unis et font des missions de 12 h ou plus.

Leur déploiement n’est pas une garantie que ça va brasser en Iran, mais leur prépositionnement donne des cartes dans le jeu de Donald.

Il a aussi repositionné un groupe de porte-avion pour le rapprocher de l’Iran et lancer un message. La puissance aérienne d’un groupe comme ça dépasse largement les forces de nombreux pays en entier. Je serais prêt à mettre de l’argent qu’un porte-avion clanche l’Iran au complet.

Encore une fois, cette décision va ouvrir les options de Trump dans le secteur.

Ma lecture c’est que les États-Unis veulent éviter à tout prix la fermeture du détroit d’Hormutz qui est hautement stratégique pour sortir le pétrole des pays limitrophes comme l’Arabie Saoudite ou le Koweït. L’Iran a déjà menacé de le faire pour réagir aux frappes d’Israël et c’est une menace qui fait mal pour vrai parce que l’impact économique est intense. Les moves récents vont les faire réfléchir.

Je ne crois pas une seconde que les États-Unis vont utiliser leur armée pour attaquer l’Iran sans provocation. Au mieux, ils auront des navires avec des capacités d’interception des missiles balistiques ou conventionnels de l’Iran sur le trajet vers Israël, mais je ne vois pas Trump autoriser de se mêler de ce conflit directement. Il y aurait un gain politique modeste, mais des conséquences potentielles vraiment plates comme l’activation du terrorisme anti-américain partout dans la région.

En tout cas, c’est une grosse différence avec Trump 1, alors qu’il disait être pacifiste et a refusé pratiquement toutes les occasions d’utiliser son armée à travers le monde. On lui reprochera bien des choses, mais le Trump de 2018ish était contre la guerre et la violence armée.

En somme, je vois une pièce de théâtre opportuniste pour tirer profit de la situation sur le plan politique. America First et protéger Israël est toujours payant pour un président, pas mal plus qu’un sommet du G7 en tout cas.

Vous m’accuserez d’être conspirationniste ou cynique, mais un gars a le droit de se divertir de temps en temps tsé!

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David Chabot
David Chabot
David Chabot, professionnel des relations publiques et de la gestion politique, a d’abord été restaurateur avant de se réorienter vers la politique municipale, sa passion. Aujourd’hui Chef des communications et Directeur du bureau du président d’une grande entreprise immobilière, il collabore avec des décideurs politiques et économiques. Titulaire d’un baccalauréat en science politique, il complète une maîtrise en affaires publiques et un MBA en gestion immobilière à l’Université Laval. Pragmatique et stratège, il excelle en négociation, planification et influence.

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