S’il y a une chose qu’on ne peut pas enlever à Trump, c’est sa créativité. Il a annoncé aujourd’hui un nouveau programme d’immigration qu’il a appellé « the Gold Card Program ». Il monétise ainsi la citoyenneté américaine.
En somme, un immigrant pourra payer 5M$ pour bénéficier instantanément du statut de la Green Card, l’équivalent de notre résidence permanente. Après quelques formalités, de ce qu’on en comprend, la personne obtiendra quelques semaines plus tard sa pleine citoyenneté américaine.
Trump vante les mérites de l’idée, notamment que ça attirera les gens ayant du succès et qui crééront des emplois aux USA. En somme il dit que ce nouveau programme permettra de faire immigrer des gens de qualité.
Y’a tellement de choses là-dedans…
Premièrement, il a fait ça par un décret sans vote au Congrès. Comme dans le retrait du droit à la citoyenneté par la naissance, il agit sans base constitutionnelle sur une question qui ne relève pas du président.
Aussi, il parle de vendre ce droit payant d’immigration à des gens à succès, mais il ouvre aussi la porte dans la même discussion aux oligarches russes. Je ne l’invente pas, il l’a dit lui-même.
Imaginons que si le critère est seulement monétaire, on pourra attirer les espions chinois ou les terroristes islamiques pour qui l’accès aux secrets américains n’a pas de prix. Un des critères pour travailler à la CIA ou ailleurs dans les jobs secrètes est d’être citoyen américain. Ce fast track est un plat de bonbon pour les ennemis de l’Amérique.
On peut aussi dire que la logique que les riches qui seront attirés comme ça viendront payer leurs impôts aux États-Unis est douteuse. Les USA est l’un des pays où les riches paient le moins de taxes par divers stratégies d’évitement. Pas certain que les nouveaux Gold Card en paieront plus.
Bref, pour un président ultranationaliste qui n’hésite pas à expulser des humains vers des pays dangereux pour préserver la pureté de l’immigration légale, ça lance un drôle de message. On te veut, mais seulement si tu peux payer pour.
Comme le dit l’adage « In God We Trust, All Others Pay Cash. »