Oui, j’ai encore de l’espoir malgré ce qui peut sembler être une défaite. Malgré une campagne kamikaze de Jagmeet Singh, les clowneries de Donald Trump, la quasi-absence de voix conservatrices sur les grandes chaînes médiatiques, les personnes âgées qui semblaient s’ennuyer de l’époque où elles levaient le coude (elbow up) et la défaite du chef dans son comté, le parti conservateur a réussi, selon toutes apparences, à avoir un appui intéressant chez les jeunes.
Il est rassurant de voir les jeunes délaisser le réflexe socialiste et prendre le goût de la liberté. Churchill aurait dit une phrase qui s’apparente à celle-ci : « Si tu n’es pas de gauche à 20 ans, tu n’as pas de cœur. Si tu l’es toujours à 40 ans, tu n’as pas de tête. » Cette citation était vraie jusqu’à maintenant et c’est une belle nouvelle. Après tout, c’est encourageant de voir les jeunes se détourner des fausses promesses du socialisme et regarder la perspective enthousiaste qu’apporte avec elle la liberté. Comme dirait le président argentin « Vive la liberté, Bordel! ».
Parce qu’après tout, l’Homme avec un grand H a besoin d’être libre pour s’épanouir. C’est vrai lorsque l’on est enfant et que l’on explore le boisé au bout de la rue. Vous savez, cet endroit où chaque branche d’arbre devient le bâton de Gandalf le blanc, une épée ou un fusil pour nous aider dans une guerre intergalactique contre les Klingons. C’est aussi vrai dans les études, qu’elles soient scientifiques ou plus ludiques. On a beau apprendre les techniques de composition musicale au conservatoire, ce n’est pas de là qu’est né le jazz, le blues ou le metal. Liberté rime avec Créativité, il est important de se le rappeler de temps à autre.
L’humain crée de grandes choses lorsqu’il est libre. Lorsque nous avons reçu Kevin Brookes au podcast des trois Afueras, il a mentionné les chefs-d’œuvre architecturaux qui ont été réalisés lors de la 3e République française. Celle-ci est probablement le moment de l’apogée libérale française et elle a laissé des traces indélébiles dans le paysage de Paris. La 3e République était bien différente de la vision centralisée et planifiée qu’a pu promouvoir un homme comme Le Corbusier…
L’Union des droites est-elle viable?
« Il s’en va où avec ses skis lui là?! » Je m’en vais dans un territoire qui diffère de l’échiquier politique actuel. Je m’en vais dans le monde des idées, là où la créativité est la bienvenue. C’est loin du pays des merveilles, mais c’est une belle aventure tout de même. Je vous partagerai dans les prochains paragraphes une vision politique qui diffère du discours d’un Eric Zemmour ou d’un Bock-Côté, bien loin de l’union de droites.
Tout d’abord, qu’est-ce que « L’union des droites « ? On parle ici de la droite libérale classique (à laquelle j’adhère), de la droite nationale (à laquelle un Rémi Villemure pourrait être associé dans une version plus contemporaine et modérée, Mathieu Bock-Côté dans une version décomplexée, mais respectable et finalement dans une version plus radicale, des personnages comme Alexandre Cormier-Denis) et finalement la droite morale (à laquelle on pourrait associer une femme comme Leslyn Lewis dans les personnages plus grand public canadiens). Ces droites ont pour point commun théorique un dédain pour le socialisme décomplexé et une certaine rigueur fiscale. Cependant, les réflexes autoritaires, ou illibéraux, de la droite nationale et de la droite morale sont selon moi irréconciliables avec l’amour de la liberté de la droite libérale. Et des tensions finissent inévitablement par se faire sentir.
Qu’ont en commun un hippie et un libertarien? Ils veulent tous les deux qu’on les laisse tranquilles! Le premier le dit en jouant du djembé nu-pieds dans un parc, et le second en brandissant Atlas Shrugged devant l’Agence du revenu! Au fond, est-ce que les libéraux auraient plus en commun avec les libertaires de gauche? Après tout, les deux ont un grand attachement à la liberté de choix. Une vision similaire de la fameuse maxime « Vivre et laisser vivre « . N’aurions-nous pas à tisser plus de liens avec eux? Il y a d’ailleurs des rapprochements entre les deux clans, il n’y a pas si longtemps lors d’une certaine pandémie. Nous aurions tout à fait avantage à le faire.
En fait, nous aurions avantage à proposer une vision libérale de la social-démocratie. C’est quoi ça? C’est une vision de la social-démocratie proposée par l’économiste Marcel Boyer. Je vous invite à lire son plus récent livre pour les plus intéressés ou à écouter son passage dans le 148e épisode du trio économique pour ceux qui aimeraient n’avoir que le résumé. Ce qu’il propose, c’est d’allier les forces du libéralisme (ou de capitalisme de concurrence comme il l’appelle) et celles de la social-démocratie. Autrement dit, d’utiliser les bienfaits du libre marché au service de la redistribution que l’on veut faire.
Ce compromis est selon moi une bien meilleure option que « L’union des droites ». Elle permet de s’éloigner des tendances autoritaires et du dirigisme économique tout en permettant d’offrir le fameux « panier de service ».
Liberté et espoir vont de concert
L’espoir ne vient pas de l’État. Il naît quand les gens sont libres. Libres de travailler fort, de garder ce qu’ils gagnent et ce qu’ils créent, de prendre leurs propres décisions et de faire leur propre chemin. C’était ça, la promesse canadienne : peu importe qui tu es, d’où tu viens, si tu travailles, tu peux avancer. Mais cette promesse ne tient que si on protège la liberté. Parce que sans liberté, il n’y a pas d’espoir — seulement des files d’attente et des excuses.
