Lundi, juillet 21, 2025

Les Plus Populaires

À lire aussi

Un faux policier assassine une élue démocrate du Minnesota

Une attaque politique ciblée fait deux morts et deux blessés dans la banlieue de Minneapolis

Le Minnesota a été secoué ce samedi matin par ce que les autorités qualifient d’« assassinat à motivation politique ». Melissa Hortman, représentante démocrate de l’État et ancienne présidente de la Chambre, ainsi que son mari Mark, ont été abattus à leur domicile de Brooklyn Park. Dans une seconde attaque survenue environ 90 minutes plus tôt, le sénateur John Hoffman et sa femme Yvette ont été grièvement blessés par balles à leur domicile de Champlin, mais ont survécu après avoir été opérés d’urgence.

Un suspect déguisé en agent de police

L’assaillant présumé, identifié comme étant Vance Luther Boelter, 57 ans, a orchestré ses attaques en se faisant passer pour un policier. Équipé d’un véhicule ressemblant à une voiture de patrouille avec gyrophares et sirènes, portant un uniforme complet avec gilet pare-balles et badge, il a trompé les premières victimes.

« The shooter is still in the house », ont rapporté les premiers répondants dans les communications radio interceptées. Lorsque les véritables policiers sont arrivés sur les lieux vers 3h35, Boelter a immédiatement ouvert le feu avant de s’enfuir à pied après un échange de coups de feu.

Une tragédie qui frappe au cœur de la démocratie

Le gouverneur Tim Walz, visiblement ébranlé, a qualifié les événements d’« acte de violence politique ciblée ». « C’est une tragédie indescriptible qui s’est produite au Minnesota — ma chère amie et collègue, la présidente Melissa Hortman, et son mari Mark, ont été abattus tôt ce matin dans ce qui semble être un assassinat à motivation politique », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.

Melissa Hortman, élue pour la première fois en 2004 et en poste pour son 11e mandat, était une figure respectée de la politique minnesotaine. Elle avait récemment coparrainé plusieurs projets de loi sur les infrastructures d’eau potable et les systèmes de retraite des employés publics.

Un suspect aux connexions troublantes

L’enquête révèle des liens inquiétants entre Boelter et ses victimes. Documents à l’appui, il avait été nommé deux fois au Conseil de développement de la main-d’œuvre du gouverneur : d’abord en 2016 sous Mark Dayton, puis en 2019 sous Tim Walz.

Boelter dirigeait Praetorian Guard Security Services, une entreprise de sécurité privée armée dont le site web vantait l’utilisation de « la même marque et le même modèle de véhicules que ceux qu’utilisent de nombreux services de police ». Une ironie glaçante quand on sait comment il a utilisé cette expertise pour perpétrer ses crimes.

Une chasse à l’homme d’envergure

Les autorités ont lancé un avis de recherche pour Boelter, décrit comme mesurant 6 pieds 1 pouce, pesant environ 220 livres, avec cheveux et yeux bruns. Il a été aperçu pour la dernière fois à Minneapolis, portant un chapeau de cowboy clair, une chemise foncée à manches longues et un pantalon clair.

« Il doit être considéré comme “armé et dangereux” », a averti Drew Evans du Bureau d’enquête criminelle du Minnesota. Les enquêteurs croient que Boelter tente de quitter la région métropolitaine.

Une escalade préoccupante de la violence politique

Cette attaque s’inscrit dans un contexte troublant de polarisation politique aux États-Unis. Le président Donald Trump a été « informé de la terrible fusillade qui a eu lieu au Minnesota » et a promis que les responsables seraient poursuivis « dans toute la mesure permise par la loi ». « De tels actes horribles ne seront pas tolérés aux États-Unis d’Amérique », a-t-il déclaré.

La procureure générale Pam Bondi a confirmé la présence du FBI sur place, collaborant avec les forces de l’ordre locales et étatiques.

Un manifeste révélateur

Les enquêteurs ont découvert dans le véhicule abandonné par Boelter des écrits mentionnant « de nombreux législateurs et autres responsables », incluant à la fois Hortman et Hoffman. Les enquêteurs ont retrouvé une liste d’environ 70 noms, incluant des élus et militants progressistes, des organisations pro-avortement et des responsables de programmes sociaux, ce qui laisse croire à une planification ciblée.

Parmi les éléments retrouvés dans le véhicule abandonné de Boelter figuraient plusieurs tracts portant le slogan « No Kings ». Hérité de la Révolution américaine, ce mot d’ordre exprime un rejet de toute forme de pouvoir perçu comme abusif, autoritaire ou concentré entre les mains de quelques-uns. Utilisé aussi bien à gauche qu’à droite de l’échiquier politique, il ne renvoie à aucun mouvement précis, mais sert plutôt de cri de ralliement pour des groupes ou individus défiants envers les institutions, qu’ils jugent trop centralisées ou déconnectées de la population. Pour les enquêteurs, la présence de ces tracts contribue à éclairer le cadre idéologique dans lequel l’assaillant aurait inscrit ses actions.

Les autorités du Brooklyn Park ont émis un ordre de confinement dans un rayon de trois milles autour du terrain de golf d’Édimbourg pendant les recherches. Cette mesure témoigne du danger que représente encore le fugitif.

L’impact sur la communauté politique

« Notre État a perdu une dirigeante exceptionnelle », a déclaré le gouverneur Tim Walz en évoquant la mort de Melissa Hortman. Mais au-delà de l’émotion, c’est toute la classe politique du Minnesota qui se retrouve ébranlée.

Aux États-Unis comme ailleurs, le débat public est souvent vif, tendu, polarisé. C’est sain, jusqu’à un certain point. Ce qui ne l’est pas, c’est lorsque la contestation glisse vers la menace, l’intimidation ou, pire, la violence armée. On ne défend pas une idée politique en braquant une arme sur ceux qui la contestent — on la défend par la parole, la persuasion, le vote.

Ce drame rappelle une vérité fondamentale : la violence n’est pas une opinion. Elle ne résout rien, elle détruit. Et ceux qui l’utilisent, peu importe leur cause, ne servent ni la démocratie ni la liberté, mais s’en prennent directement à leur fondement même.

La liberté d’expression doit rester entière — y compris celle de critiquer vigoureusement les élus, les lois ou les institutions. Mais elle ne doit jamais être confondue avec le droit de nuire physiquement ou de faire peur pour faire taire l’adversaire. Le jour où la peur remplace le débat, c’est la démocratie elle-même qui recule.

YouTube
Rejoignez notre communauté !

Ne manquez aucune de nos vidéos et plongez dans nos podcasts captivants ! Abonnez-vous dès maintenant à notre chaîne YouTube et activez la cloche pour rester informé des dernières sorties.

Patreon
Contenu exclusif pour vous !

Accédez à des épisodes inédits, des coulisses et des bonus exclusifs en rejoignant notre communauté sur Patreon. Votre soutien nous aide à créer encore plus de contenu de qualité !

PayPal
Soutenez-nous avec un don !

Aidez-nous à continuer à produire du contenu de qualité en faisant un don via PayPal. Chaque contribution, grande ou petite, fait une énorme différence pour notre projet !

PROMOTION DE L'ÉTÉ

Profitez de 50 % de rabais ce mois-ci avec le code : SUMMER50.

Maxym Perron-Tellier
Maxym Perron-Tellier
Maxym Perron-Tellier est journaliste pour PiluleRouge.ca. Passionné de politique depuis plus de dix ans, il s'est impliqué à plusieurs reprises sur la scène provinciale. Entrepreneur en informatique, il allie rigueur journalistique et regard critique sur l’actualité. Son approche analytique et son sens de l’humour apportent une perspective unique aux sujets qu’il couvre.

Du Même Auteur