À écouter les péquistes, faudrait que je fasse une profession de foi pour prouver que je ne suis pas « colonisé », que je ne suis pas un ethno-masochiste, que j’aime notre culture et que j’aime notre langue.
Je suis extrêmement critique du modèle québécois : ultra-sécuritaire, castrant, qui surréglemente, surtaxe et sur-subventionne. En quoi devrais-je prouver mon allégeance au « peuple québécois » pour mériter d’être entendu?
Les Québécois sont confus dans leurs choix électoraux parce qu’ils s’en câlissent. Ils s’en câlissent, parce qu’ils sont confortables et en sécurité. Comme bien des peuples occidentaux.
On profite de gains de productivité grâce à la technologie qui nous rendent pachas. On joue en dessous de notre réel potentiel. C’est exactement ce que je dénonce. On dépense trop, on se donne des idées de grandeur avec l’endettement et on n’arrête pas de sacrer des bâtons dans les roues des rares entrepreneurs qu’il nous reste au Québec.
C’est ça que je critique. Rien contre le peuple. On est comme tous les peuples occidentaux, embourgeoisés et anesthésiés. On est rendus aussi pire que les Européens socialistes qui se tournent vers l’État pour chaque petit bobo.
Je suis un libéral classique. C’est comme ça que je me définis. Les idées que je défends sont vieilles comme le monde, et plusieurs viennent de la tradition britannique.
Oui, notre culture britannique nous a légué de bonnes choses. Pareil pour nos influences américaines. Et il y a pas mal de trucs que les Français font qu’on devrait sacrer aux poubelles — notamment leur façon de gérer l’État. Par contre, leur couleur, leur fougue, leur sang latin, ça, ça a toujours été un plus pour nous.
Être Québécois, c’est exactement ça : un drôle de mélange entre la culture anglo-saxonne (surtout dans la tradition politique), la culture américaine et, évidemment, la culture française.
Si vous refusez d’embrasser tout ça et de le comprendre, je ne peux rien pour vous.
Mais évidemment, c’est tellement plus simple de monter une caricature de votre adversaire pour ensuite frapper sur ladite caricature. C’est ce que je reproche aux péquistes.
Je le sais, c’est plus facile de ridiculiser Denis Coderre, mais là, vous êtes pognés avec nous.
Chaque fois que vous attaquez ce que vous appelez la « droite pirate », vous vous faites ratioed ; c’est-à-dire que vos attaques reçoivent moins d’appui que les réponses qu’elles provoquent, preuve que le public ne vous suit pas.
Vous êtes de mauvais vendeurs. On ne crache pas au visage de son prospect en vente. Parce que oui, vous avez un projet à vendre. Nous, on ridiculise votre façon de le vendre.
Personnellement, je n’ai rien à vous vendre. Je ne veux pas vos votes. Je sais pertinemment que nos idées ne seront pas appliquées avant des décennies au Québec. Je ne suis pas cave.
Par contre, la culture du libéralisme intéresse des milliers de personnes ici. C’est à elles qu’on s’adresse chaque jour. Ce sont elles qui financent notre projet médiatique.
Vos petites émotions de gens frustrés de ne pas avoir leur pays et tous leurs pouvoirs, j’en ai rien à crisser.
Je vais continuer à m’adresser à ceux qui valorisent la liberté individuelle, la responsabilité individuelle et qui se méfient autant de l’État que des politiciens.
Ça fait 20 ans que vous me traitez de colonisé. Ça fait 20 ans que je vous ris en pleine face.
C’est à vous de vous raffiner pour mieux vendre votre projet. C’est vous qui avez besoin de convaincre 50 % +1.
Sacrament, je ne ferai pas la job à votre place.
J’aime assez le Québec pour critiquer son mode de gouvernance qui étouffe le potentiel des Québécois.
