Lundi, octobre 13, 2025

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Rachat d’armes: Guy Morin conteste la stratégie du gouvernement Carney

Le gouvernement Carney a mis en place une politique réglementaire sur les armes à feu : le rachat des armes légales. Guy Morin estime que le secteur de la possession d’armes est déjà très bien encadré et que les politiques libérales sont inutiles. Selon lui, on n’est pas en sol américain où c’est facile pour un individu de se procurer un fusil. M. Morin pense que le PLC fait cela seulement pour coincer les conservateurs pour qui c’est un sujet délicat.

Guy Morin est un porte-parole  connu dans le milieu des armes à feu au Québec.

Simon Leduc : Quelle est la réglementation canadienne concernant la possession d’une arme à feu?

Guy Morin : « Au Canada, il y a toujours eu un encadrement solide de l’acquisition des armes à feu. En 2016, il n’y avait aucune raison valable pour le gouvernement Trudeau d’en rajouter davantage.

Une personne qui veut obtenir légalement une arme à feu doit passer par plusieurs étapes. Tout d’abord, elle doit faire deux formations distinctes, une sur les armes de chasse et une sur les armes restreintes (pour les clubs de tirs). Ensuite, elle doit faire une demande pour obtenir un permis de possession et d’acquisition d’armes à feu à la GRC. Le processus prend entre trois et six mois. Mais, cela peut s’étirer jusqu’à un an. Après cela, la personne va avoir son permis de possession et d’acquisition d’armes à feu. Il faut le renouveler tous les cinq ans et refaire toute la démarche. Au Canada, les homicides par armes légales sont rares parce que c’est très bien réglementé.  

Le modèle américain est très différent du nôtre. En sol américain, un individu peut obtenir un fusil dans un délai de 48 à 72 heures. La démarche américaine est très expéditive. On vérifie seulement si l’individu n’a pas de dossier criminel ni de problèmes de santé mentale avant de lui vendre une arme. Alors, c’est bien plus facile pour un Américain d’en obtenir une qu’un Canadien. C’est pour cela qu’il y a plus d’accidents liés aux armes à feu chez nos voisins du sud, car l’entreposage n’est pas autant encadré qu’au Canada.

Il faut savoir que ce sont les agriculteurs, les chasseurs et les membres de clubs de tirs qui ont un permis de possession et d’acquisition d’armes à feu au Canada. »

Comment expliquer que le gouvernement libéral, au pouvoir depuis 2015, veut rajouter de la réglementation concernant les d’armes comme le rachat d’armes des particuliers?

Guy Morin : « Le tueur de la tuerie en Nouvelle-Écosse avait en sa possession une AR-15. Le criminel n’avait pas de permis légal de possession et d’acquisition d’armes à feu. Son arsenal a été acheté illégalement. Il s’est procuré son AR-15 aux États-Unis. Pour répondre à cet événement, le gouvernement Trudeau a décidé de bannir tous les semi-automatiques qui ressemblaient à l’arme du responsable de cette tuerie. Depuis 2020, Justin Trudeau a rajouté des politiques de réglementation des armes à feu. Donc, le fédéral veut racheter les armes légales.

Il n’y a aucune logique dans cette politique. Elle ne servira à rien et le ministre de la Sécurité publique l’a dit lui-même. La réglementation actuelle encadre bien la possession d’armes à feu. De toute façon, ce sont toujours des fusils illégaux qui sont utilisés lors de tueries. La politique libérale ne va pas faire baisser le risque de fusillades au Canada. Les libéraux veulent seulement faire mal paraître leurs adversaires conservateurs. Ils désirent forcer Pierre Poilievre de se mouiller sur ce sujet qui est très délicat pour lui et son parti.

Je pense que le gouvernement fédéral doit mettre plus de ressources dans la santé mentale et dans la lutte aux trafics d’armes illégales. Ottawa devrait se concentrer sur ces problèmes au lieu de légiférer dans un secteur qui est déjà très bien normalisé. »

Pourquoi les principales zones rurales québécoises votent pour un parti, le Bloc québécois, qui est pour la politique libérale en matière d’armes à feu?

Guy Morin : « Je pense que c’est un phénomène qui est dur à comprendre. Le Bloc québécois travaille contre le milieu rural et sa mentalité idéologique. Les électeurs ruraux soutiennent malgré tout ce parti progressiste. J’estime que c’est facile de voter pour le Bloc québécois, car il ne se sera jamais au pouvoir. Donc, les électeurs bloquistes ne sont pas obligés de se poser de questions, car ce parti n’aspire pas au pouvoir.  

Il faut aussi se poser cette question : Pourquoi les conservateurs sont incapables de faire une percée dans les régions du Québec (excepté la région de Québec et la Beauce)? Le caucus québécois du PCC devrait y réfléchir et changer de stratégie pour faire des gains en zone rurale québécoise. »

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Simon Leduc
Simon Leduc
Titulaire d'un Baccalauréat en science politique a l'Université de Montréal. Il est chroniqueur et journaliste pour Libre Média, le Podcast Ian et Frank et de Québec Nouvelles. Vous pouvez le suivre sur Facebook.

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