Dans une annonce qui rappelle étrangement la stratégie de son prédécesseur Justin Trudeau, le chef libéral Mark Carney a promis vendredi dernier une augmentation substantielle du financement de CBC/Radio-Canada. Cette promesse de 150 millions de dollars supplémentaires par an soulève des questions sur les motivations derrière cette générosité soudaine envers le diffuseur public.
Un financement controversé
Carney a déclaré que cette injection de fonds vise à « protéger l’identité canadienne » et à lutter contre la désinformation. Cependant, des critiques y voient une tentative à peine voilée d’influencer la couverture médiatique en faveur des libéraux à l’approche des élections.
Nous ne pouvons pas continuer à dépenser l’argent que nous n’avons pas pour des choses dont nous n’avons pas besoin, sinon notre peuple va se retrouver avec une inflation encore plus brutale
Pierre Poilievre, chef du Parti conservateur
Un parallèle troublant avec 2021
Il est difficile de ne pas faire le parallèle avec la campagne de 2021, où Justin Trudeau avait fait une promesse similaire. Suite à cette annonce, certains observateurs avaient noté un changement dans la couverture de Radio-Canada, devenue plus favorable aux libéraux.
Ce qui est vraiment effrayant, c’est que si Carney double le financement de Radio-Canada et lui permet de continuer à vendre de la publicité, il pourrait aussi bien aligner les radiodiffuseurs et les éditeurs de journaux du secteur privé du pays contre le mur et ouvrir le feu.
Peter Menzies, ancien vice-président du CRTC
Un enjeu électoral majeur
Avec 44 % des intentions de vote, selon un récent sondage Léger, Carney semble en bonne position. Mais cette promesse pourrait-elle être perçue comme une tentative d’acheter les élections?
Dans un contexte où 36 % des Canadiens pensent que Donald Trump tente d’influencer l’élection canadienne, la promesse de Carney pourrait être vue comme une manœuvre similaire, mais de l’intérieur.
En fin de compte, c’est aux électeurs de décider si cette promesse de financement est une protection nécessaire de l’identité canadienne ou une tentative de manipulation médiatique. Une chose est sûre : le débat sur le rôle et le financement de Radio-Canada est loin d’être terminé.