Vendredi, juillet 11, 2025

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Il y a des indicateurs économiques très connus, comme le PIB par habitant ou l’inflation, qu’on utilise chaque jour. C’est super utile d’un point de vue macroéconomique, mais on en perd parfois le sens de ce que ça représente. C’est quoi, au fonds, 1,2 % de croissance du PIB?

Il y a aussi des indicateurs moins traditionnels et qui parlent beaucoup. On connait l’indice Bigmac qui permet de comparer sommairement le coût de la vie entre deux pays. Il y a aussi l’index des sous-vêtements qui nous dit qu’en temps de croissance, les gens achètent des boxers pour se « gâter » puisqu’ils sont optimistes pour l’avenir, au lieu de tougher leurs Fruit of the Loom troués.

Une industrie qui parle beaucoup sur la santé économique, c’est celle de la vente de voitures. Quand tout va bien, on va chez le concessionnaire parce que « c’est le temps de changer la minoune ». Quand ça va moins bien, on ne changera certainement pas l’auto et on vire nos boxers de bord.

Donc, le site Edmund, spécialisé dans le domaine auto, a sorti de nouvelles statistiques sur les ventes dans l’industrie ce matin et c’est bien intéressant. C’est une pas pire soupe de chiffres, mais quelques trucs plus en évidence parlent beaucoup. L’étude est pour le marché américain, faut-il le souligner.

Par exemple, on apprend que ce sont maintenant près de 20 % des clients qui paient plus de 1 000 $ par mois pour payer leur voiture, une hausse de 2 % par rapport à l’an dernier. La moyenne des paiements d’auto n’est pas beaucoup plus basse par ailleurs, à 756 $ par mois, ou une moyenne de 42 000 $ par véhicule.

Quand on sait que le salaire moyen aux États-Unis est d’environ 40 000 $, un paiement entre 9 000 $ et 12 000 $ par année, sans compter l’essence et l’entretien, est une grosse portion du budget.

On apprend aussi que presque le quart des achats sont amortis sur 84 mois (7 ans) ou plus. C’est presque 5 % de plus qu’à pareille date l’an dernier qui sont financés sur une aussi longue période, une tendance quand même lourde.

Certains seront tentés de blâmer les tarifs de Trump pour ces données qui font tourner la tête, mais c’est encore trop tôt pour en voir l’impact. C’est surtout la hausse des taux d’intérêt et l’effritement des revenus disponibles (ce qui reste après impôt principalement) qui pousse tout ça vers le haut. Si on peut payer la même voiture sur plus longtemps pour se donner de l’air quand c’est plus serré, ça devient « presque » un choix logique.

Il y a bien sûr l’effet de l’inflation et aussi que les voitures sont de plus en plus sophistiquées et luxueuses dans tout ça. Évidemment, on pourrait tous s’acheter une Tercel 92 et se rendre du point A au point B. Ce n’est pas le cas par contre puisqu’il s’est vendu 16M de nouveaux véhicules aux États-Unis en 2024, une nouvelle voiture par 21 habitants. C’est quand même beaucoup quand on y pense.

C’est inquiétant parce que si la portion des revenus attribués aux voitures augmente, pour les bonnes ou les mauvaises raisons, c’est que d’autres dépenses diminuent forcément dans le budget familial. Est-ce que ce sont des besoins essentiels ou encore des dépenses discrétionnaires qui n’auront pas lieu?

Je crois qu’on approche d’un moment économique plate parce que les fondamentaux fonctionnent de moins en moins. Le salaire réel ne peut pas stagner en contrepartie d’une augmentation violente des coûts de base comme l’alimentation, la mobilité ou le logement sans conséquence.

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David Chabot
David Chabot
David Chabot, professionnel des relations publiques et de la gestion politique, a d’abord été restaurateur avant de se réorienter vers la politique municipale, sa passion. Aujourd’hui Chef des communications et Directeur du bureau du président d’une grande entreprise immobilière, il collabore avec des décideurs politiques et économiques. Titulaire d’un baccalauréat en science politique, il complète une maîtrise en affaires publiques et un MBA en gestion immobilière à l’Université Laval. Pragmatique et stratège, il excelle en négociation, planification et influence.

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