L’ancien ministre libéral met de côté la partisanerie pour défendre la représentativité démocratique
Dans un geste qui a fait l’effet d’une bombe dans le paysage politique québécois, Denis Coderre a annoncé aujourd’hui qu’il invite les libéraux et les fédéralistes d’Arthabaska à voter pour Éric Duhaime lors de la prochaine élection partielle.
Un appel à la démocratie qui dépasse les lignes de parti
Cette sortie inattendue de l’ancien ministre libéral et ex-maire de Montréal démontre qu’il y a encore des politiciens capables de regarder au-delà des couleurs partisanes. Coderre ne mâche pas ses mots : « il m’apparaît essentiel que l’on permette à Éric Duhaime de faire son entrée à l’Assemblée nationale et que cette voix puisse elle aussi être entendue ».
Le constat est troublant et mérite qu’on s’y attarde. En 2022, le Parti libéral du Québec a récolté 591 000 votes pour décrocher 21 sièges, tandis que le Parti conservateur du Québec d’Éric Duhaime a obtenu 530 000 votes… pour zéro député. Une aberration démocratique que Coderre qualifie justement de problématique pour « l’avenir de notre démocratie et du respect des institutions de notre nation québécoise ».
Des idées qui méritent d’être entendues
Au-delà des considérations purement démocratiques, Coderre reconnaît la pertinence de certaines propositions conservatrices. Il souligne notamment qu’« Éric Duhaime est le seul à défendre les contribuables et les agriculteurs qui paient injustement la taxe carbone ». Une position qui, avouons-le, trouve écho chez bien des Québécois qui voient leurs factures grimper sans comprendre l’utilité réelle de cette mesure.
La classe politique québécoise a besoin d’un électrochoc
Dans un contexte où le cynisme envers la classe politique atteint des sommets, l’initiative de Coderre tombe à point. Son geste rappelle qu’il existe encore des élus capables de prioriser l’intérêt démocratique plutôt que les calculs partisans mesquins.
Éric Duhaime n’a d’ailleurs pas manqué de saluer cette ouverture d’esprit : « Denis Coderre nous démontre qu’avant d’être un politicien chevronné, il est d’abord et avant tout un ardent défenseur de la démocratie. Il est capable de s’élever au-dessus de la partisanerie pour reconnaître qu’il est anti-démocratique que les 530 000 Québécoises et Québécois qui ont voté pour le Parti conservateur du Québec aux dernières élections générales ne soient pas représentés à l’Assemblée nationale. »
Un moment charnière pour Arthabaska
Cette élection partielle dans Arthabaska pourrait bien marquer un tournant. Si les électeurs suivent l’exemple de Denis Coderre en votant selon leurs convictions plutôt que par automatisme partisan, Éric Duhaime pourrait enfin obtenir le siège qui lui permettra de porter la voix de ses centaines de milliers d’électeurs à l’Assemblée nationale.
Car au final, la démocratie québécoise ne peut que gagner à avoir une représentation plus fidèle de l’éventail des opinions politiques.
L’élection partielle d’Arthabaska devrait se tenir dans les prochaines semaines.