Vendredi, juin 6, 2025

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Le gouvernement Legault se retrouve dans l’eau chaude après avoir dépensé un demi-million de dollars pour un rapport du comité de sages sur l’identité de genre qui ne débouche sur « rien de concret », selon les critiques qui fusent de toutes parts.

Un point de presse qui laisse sur sa faim

Lors d’un point de presse tenu le 3 juin 2025 à l’Assemblée nationale, la ministre de la Famille Suzanne Roy a tenté de défendre le rapport de 215 pages déposé vendredi dernier. Le comité, présidé par Diane Lavallée et composé du Dr Jean-Bernard Trudeau et du constitutionnaliste Patrick Taillon, a consulté une centaine d’organisations et rencontré 220 personnes pendant plus d’un an.

Pourtant, le résultat fait grincer des dents. « L’objectif du rapport n’était pas de prendre des décisions à la place du gouvernement, ce n’était pas non plus de prendre position et de donner raison à un groupe ou un autre groupe », a expliqué la ministre Roy. Le document ne contient que des « suggestions ouvertes » et des « avenues à explorer », sans recommandations fermes.

La ministre a annoncé que deux nouveaux mandats seraient confiés à l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux (INESS) et à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) pour « améliorer l’état des connaissances ». Autrement dit, encore plus de recherche et encore plus d’argent public.

Le Réseau féministe québécois sort ses griffes

Dans une réaction cinglante publiée le jour même du point de presse, le Réseau féministe québécois n’y va pas par quatre chemins. L’organisme dénonce un rapport « inquiétant pour les femmes » et accuse la ministre Roy de présenter le document comme étant « sans biais », alors qu’il penche clairement vers « le consensus actuel ».

« Toute critique de la notion même d’identité de genre est absente du rapport. Plus que cela, toute critique amenée par les représentantes des organismes de défense des droits des femmes n’est présentée que pour être mieux déboulonnée », fustige l’organisation.

Le réseau pointe du doigt trois enjeux majeurs soulevés lors du point de presse : la place accordée aux parents, le manque de connaissances sur les meilleures pratiques de soin, et les enjeux pesant sur les droits des femmes. Mais selon eux, seul le deuxième point débouche sur des actions concrètes avec les mandats à l’INESS et à l’INSPQ.

Des questions sans réponses sur les droits des femmes

Le Réseau féministe québécois soulève des interrogations particulièrement pointues sur les conséquences pratiques du rapport. « Qu’arrive-t-il à la terminologie servant à décrire les femmes ? À la sécurité et à l’équité dans les sports féminins, aux femmes dans les prisons forcées à cohabiter avec des détenus nés mâles ? », questionnent-ils.

L’organisme s’inquiète particulièrement des suggestions du comité concernant les prisons. « Le comité suggère qu’il faut mettre de l’avant l’autodétermination des criminels à choisir la prison de leur choix et d’évaluer le degré de sincérité des délinquants quant à leur désir de transitionner », dénoncent-ils.

Cette approche soulève des questions troublantes : « Qu’arrive-t-il […] aux femmes dans les prisons forcées à cohabiter avec des détenus nés mâles (et dont beaucoup conservent une anatomie mâle)? Qu’arrive-t-il du droit des femmes aux espaces non-mixtes, pour des questions de sécurité, d’intimité? »

Des interrogations légitimes qui demeurent sans réponse concrète de la part du gouvernement.

L’inaction gouvernementale pointée du doigt

Pour le Réseau féministe québécois, le constat est sans appel : « Le gouvernement a clairement choisi l’inaction et renvoie à chaque ministre le soin de faire quelque chose de ce rapport. On peut supposer donc qu’il ne se passera pas grand chose à moins d’une mobilisation exceptionnelle de la majorité silencieuse ».

L’organisation critique également l’approche du gouvernement face aux soins dits « transaffirmatifs » pour les mineurs. Malgré l’existence de rapports comme l’« excellent rapport Cass (R.U.) », qui font état de « sérieux problèmes en ce qui a trait à la dangerosité de certains soins par rapport aux bienfaits qu’ils procurent », le gouvernement refuse d’établir un moratoire.

« Nous n’en sommes plus aux recherches qui engloutissent des milliers de dollars publics. Nous en sommes à l’action, comme d’autres pays, tels que la Suède, la Finlande, le Royaume-Unis l’ont fait avant nous », martèle le réseau.

Un appel à la mobilisation

Face à ce qu’ils perçoivent comme une « complaisance idéologique », le Réseau féministe québécois lance un appel à l’action. « En tant qu’organisme féministe universaliste, nous devons retrousser nos manches et nous assurer que les droits des femmes ne seront pas oubliés. Nous devons nous assurer que les droits de la moitié de la population ne soient pas une fois de plus sacrifiés sur l’autel de la complaisance idéologique ».

Cette sortie du mouvement féministe s’ajoute aux critiques déjà formulées par la communauté LGBTQ+, qui dénonce l’absence de personnes trans dans le comité et se dit « trahie » par le processus. Le gouvernement Legault se retrouve ainsi pris entre deux feux, avec un rapport qui semble satisfaire peu de monde malgré son coût substantiel. Qu’arrivera-t-il à leur canisse à courage?

Avec un demi-million de dollars dépensés pour ce comité de sages, les attentes étaient élevées. Force est de constater que les réponses concrètes se font encore attendre, laissant plusieurs groupes sur leur appétit.

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Maxym Perron-Tellier
Maxym Perron-Tellier
Maxym Perron-Tellier est journaliste pour PiluleRouge.ca. Passionné de politique depuis plus de dix ans, il s'est impliqué à plusieurs reprises sur la scène provinciale. Entrepreneur en informatique, il allie rigueur journalistique et regard critique sur l’actualité. Son approche analytique et son sens de l’humour apportent une perspective unique aux sujets qu’il couvre.

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