Le ministre de l’Éducation Bernard Drainville songe à élargir l’interdiction du port de signes religieux à d’autres membres du personnel scolaire, suite à un rapport révélant des « manquements à la laïcité » dans 17 écoles québécoises. Une proposition qui risque de faire des vagues et de raviver le débat sur la laïcité au Québec.
Mettons ceci en perspective, il y a des manquements dans 17 écoles sur près de 3000 écoles québécoise. On parle donc ici d’une minorité d’établissement problématique.
Des constats qui font sourciller
Le rapport, rendu public vendredi, met en lumière plusieurs situations pour le moins surprenantes. Dans certaines écoles, des élèves se présentent le visage complètement couvert, au point où un enseignant avoue ne pas pouvoir distinguer ses élèves voilées. On parle même d’une école où l’obligation d’avoir le visage découvert est contournée par le port d’un voile doublé d’un masque médical.
Imaginez : des élèves à visage complètement couvert, des profs incapables de distinguer qui est qui, et des congés religieux qui font disparaître le quart du personnel d’un coup. On se croirait presque dans une version québécoise, payé par nos taxes, de « L’école c’est secondaire (High School High) »!
Drainville monte au créneau
Face à ces constats, Bernard Drainville ne mâche pas ses mots : « Le niqab, le voile intégral, dans une salle de classe au Québec, je trouve ça inacceptable. C’est comme une ligne à ne pas franchir ». Le ministre réfléchit sérieusement à étendre l’interdiction du port de signes religieux aux éducatrices en service de garde, aux aides à la classe, et même aux intervenants comme les psychoéducateurs ou les orthophonistes.
« On veut une école laïque à l’abri des pressions religieuses, car on veut protéger les enfants! », martèle Drainville. Une déclaration qui sonne comme un slogan de campagne et qui risque de faire grincer des dents dans certains milieux.
Des implications potentiellement explosives
L’élargissement de la loi 21 pourrait avoir des conséquences importantes sur le personnel scolaire. Frédéric Brun, président de la Fédération des employées et employés de services publics, met en garde : « Ça peut vouloir impliquer de fermer des services de garde au complet, étant donné que les personnes portent des signes religieux ».
De plus, cette extension de la loi risque d’aggraver la pénurie de main-d’œuvre déjà criante dans le milieu scolaire. On peut se demander si le remède ne serait pas pire que le mal.
Par ailleurs, si le projet de loi voit le jour, on peut s’attendre à des débats houleux. Les opposants à la Loi 21 sont déjà sur le pied de guerre, prêts à crier à la discrimination. Et avec la Cour suprême qui s’apprête à se pencher sur la question, ça promet d’être un vrai feu d’artifice juridique.
Une application déjà problématique
Certains se demandent si tout ce branle-bas de combat est vraiment nécessaire. Après tout, la loi actuelle interdit déjà le visage couvert. Ne serait-il pas plus simple de… l’appliquer? Le rapport souligne que la loi actuelle n’est déjà pas appliquée uniformément. Mais non, ça ferait moins les gros-titres pour nos ministres caquistes… (Probablement pour cacher d’autres gros-titres… Tel que SAAQclic par exemple… Surtout que ce rapport a pratiquement 2 mois maintenant…)
Une opposition qui monte au créneau
Les critiques ne tardent pas à se faire entendre. Certains groupes contestent déjà la constitutionnalité de la loi 21 devant les tribunaux. L’élargissement proposé par Drainville risque d’attiser encore davantage ces contestations.
En fin de compte, la proposition de Drainville soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. Entre la protection de la laïcité et le respect des libertés individuelles, le débat est loin d’être clos au Québec. Une chose est sûre : la rentrée scolaire 2025 risque d’être haute en couleur…