Il y a quelque chose de fascinant dans la posture actuelle du Parti Québécois. À chaque nouvelle proposition, on dirait qu’il se regarde dans le miroir et se dit : « Oui, absolument, nous sommes l’État, l’État c’est nous, et votre vie quotidienne n’attend que nos directives. »
Le problème, évidemment, c’est que ce n’est pas vrai. Et que même si ça l’était, personne n’a demandé à être gouverné comme un enfant de douze ans pris en flagrant délit sur TikTok.
La majorité numérique : le nouveau rêve humide des technocrates souverainistes
Commençons par leur projet-phare : interdire les réseaux sociaux aux moins de 14 ans. Rien que ça.
Le PQ, qui peine déjà à comprendre pourquoi la moitié des électeurs de 18 à 35 ans les considèrent comme un vestige muséal, se met maintenant en tête d’imposer une « majorité numérique » à 14 ans. Et, tant qu’à se prendre pour les shérifs du Far West numérique, ils veulent obliger les géants du web à vérifier l’âge de tout le monde.
On imagine déjà Québec solidaire applaudir timidement en coulisses : « Bon, ce n’est pas assez radical, mais c’est un début. »
Pendant que le citoyen moyen, lui, se demande toujours comment l’État, incapable de livrer un permis de conduire sans générer une nouvelle commission d’enquête, pourrait soudainement réguler la Silicon Valley.
Mais le plus drôle, c’est le ton paternaliste du PQ :
« Les parents? Ah non, trop simples mortels. Nous, par contre, on va sauver vos enfants malgré vous. »
Comme si le gouvernement devait remplacer la supervision parentale… parce qu’un député péquiste, un dimanche matin, a lu deux articles sur les ravages d’Instagram.
Un parti qui prétend incarner la souveraineté, mais qui ne fait confiance ni à ses citoyens, ni à leurs familles, ni à la société civile seulement à son propre réflexe de contrôle.
On a déjà vu ça. Ça s’appelle un gouvernement qui rêve d’être un gouvernement. Pas un parti qui veut libérer un peuple.
Liberté individuelle : la grande oubliée
Dans une société démocratique et libre, la règle de base est claire : ce n’est pas au gouvernement de décider comment chaque citoyen doit vivre, élever ses enfants ou consommer.
La liberté individuelle n’est pas un accessoire esthétique. C’est un principe fondateur.
Et quand un parti propose de criminaliser une activité banale consulter un réseau social pour une tranche d’âge entière, non seulement il outrepasse son rôle, mais il révèle une philosophie politique que les Québécois ont trop tolérée : le bon vieux paternalisme étatique qui croit mieux savoir que toi ce qui est bon pour toi.
Le PQ semble vouloir revenir à une époque où le gouvernement décidait qui devait lire quoi, à quel âge, et dans quelles circonstances.
Il manque seulement les sermons du curé pour compléter le tableau.
Contrôler l’épicerie : quand le PQ se prend pour le conseil du prix du pain en URSS
Et puisqu’on parle de paternalisme…
Le PQ a aussi eu la brillante idée d’« attaquer le coût de l’épicerie ». Rien de moins.
Comme si le prix du brocoli allait plier devant le regard sévère de Paul St-Pierre Plamondon.
Le Devoir nous apprenait récemment que les péquistes veulent forcer les grandes chaînes à « justifier » leurs prix, comme si l’inflation mondiale, les chaînes d’approvisionnement et le coût du transport n’étaient que des détails secondaires dans le grand plan péquiste de redressement moral des supermarchés.
Ça rappelle ces gouvernements qui gelaient les prix en croyant protéger les gens… et qui finissaient par créer des pénuries.
Le PQ joue exactement dans le même film, mais avec le sérieux d’un parti qui pense avoir découvert une vérité économique oubliée :
« Si on menace l’épicier, l’inflation va disparaître. »
S’il suffisait d’un projet de loi pour réduire le coût de la vie, tous les pays de la planète seraient déjà en train d’en imprimer par palettes.
Le PQ incarne le Gouvernement pas un projet politique
Ce qui ressort de tout ça, ce n’est pas un parti souverainiste moderne.
C’est un parti qui incarne le gouvernement dans sa forme la plus lourde : interventionniste,
paternaliste, et convaincu que chaque aspect de la vie privée nécessite l’encadrement vigilant du Politburo de Québec.
Ce n’est plus un parti politique : c’est une administration qui cherche désespérément un peuple à gérer.
Ils prétendent vouloir libérer la nation, mais ils commencent par vouloir encadrer tes enfants, tes réseaux sociaux, ton panier d’épicerie et, probablement, ton thermostat si jamais l’idée leur vient.
Et tout ça avec un sourire rassurant du genre :
« Ne vous inquiétez pas, nous savons ce que nous faisons. Nous sommes le PQ. »
Les Québécois avaient peut-être oublié à quoi ça ressemble, un parti qui se croit déjà au pouvoir.
Le PQ vient de leur offrir un rappel gratuit et franchement, c’est un peu effrayant.
Le parti du contrôle maximal
La gauche autoritaire a trouvé son champion nationaliste : un parti qui dit vouloir libérer le Québec… tout en rêvant de régenter chaque aspect de la vie quotidienne. Un parti qui ne fait pas confiance aux individus, aux parents, aux entreprises ou aux mécanismes naturels du marché.
Un parti qui, en 2025, croit encore qu’on peut régler des problèmes complexes avec la recette éprouvée : plus de lois, plus de règles, plus de formulaires, plus de pouvoir entre les mains de l’État.
Bref, un gouvernement sans gouvernement.
Le PQ incarne parfaitement un pouvoir politique persuadé que ta liberté est un inconvénient administratif avant même d’être élu le… prochain gouvernement.

