Mercredi, août 27, 2025

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Mathieu Bock-Côté pris en flagrant délit de contradiction : « La droite est bienvenue, mais fermez-la »

L’entretien du 13 août dernier entre Mathieu Bock-Côté et Dominic Maurais à Radio X révèle un Bock-Côté en pleine contradiction intellectuelle. Tout en prétendant ouvrir grand les bras à la droite québécoise, l’essayiste franco-québécois multiplie les pirouettes rhétoriques qui trahissent une conception pour le moins restrictive de cette prétendue ouverture.

Le chèque en blanc déguisé en invitation

La contradiction la plus flagrante de Bock-Côté réside dans sa définition même de l’ouverture. D’un côté, il affirme : « centre-gauche comme centre-droite, si vous êtes brillant, si vous avez le Québec à cœur, si vous êtes d’abord loyal au Québec, le Parti québécois est pour vous ». De l’autre, il reconnaît candidement : « si tu me demandes si je suis d’accord avec tous les éléments de programme de ce parti-là, bien sûr que non ».

Cette admission involontaire révèle toute l’absurdité de sa position : comment peut-on inviter sincèrement des gens de droite à rejoindre un parti dont on désapprouve soi-même le programme ? Lorsque Dominic Maurais souligne cette incohérence en déclarant « je ne me sens pas bienvenu au PQ. Toutes les lignes du programme du PQ sont contre mes valeurs », Bock-Côté balaie l’objection d’un revers de main : « Mais c’est faux ».

L’intellectuel ou le militant ?

Face aux préoccupations légitimes exprimées par Maurais sur le développement économique du Québec, Bock-Côté révèle sa véritable nature de militant déguisé en penseur. Plutôt que d’engager le débat de fond sur la « révolution idéologique » qu’il appelait de ses vœux dans ses propres écrits, il se contente de formules creuses.

Quand Maurais évoque concrètement le développement gazier – « L’Europe a besoin de gaz. Au lieu qu’ils achètent du gaz de la Russie, pourquoi on ne leur enverrait pas du gaz ? » – Bock-Côté esquive : « si on nous prouve que le développement gazier […] est possible, que ça n’abîme pas complètement la vallée du Saint-Laurent. Je n’ai aucun problème à ce qu’on investisse là-dedans ». Une réponse de Ponce Pilate qui évite soigneusement de prendre position.

L’art de la promesse creuse

Le summum de la mauvaise foi intellectuelle atteint son paroxysme quand Bock-Côté tente de rassurer les inquiétudes de Maurais sur l’avenir d’un Québec indépendant. Il promet vaguement qu’« un Québec où l’avenir du peuple québécois est assuré » pourrait « avoir des politiques plus libérales », tout en précisant immédiatement : « Je serai pas ton allié là-dessus, je vais être contre toi ».

Cette promesse à double fond révèle toute l’hypocrisie du personnage : venez donc nous rejoindre, mais sachez que nous nous opposerons à vos idées une fois au pouvoir.

La fuite vers l’autorité

Confronté aux critiques concrètes du programme péquiste, Bock-Côté refuse systématiquement le débat de fond. Quand Maurais énumère les politiques qu’il juge problématiques – « définancer de manière progressive les écoles privées », « écofiscalité », « credo écologiste vert » – l’essayiste se contente de renvoyer vers Paul St-Pierre Plamondon : « Écoute un peu ce qu’il a dit ».

Cette fuite constante vers l’autorité trahit son incapacité à défendre les positions qu’il prétend pourtant soutenir. Un intellectuel digne de ce nom devrait pouvoir articuler une défense cohérente de ses idées, pas se contenter de citations d’autorité.

Le restaurant sans menu

L’analogie finale de l’entretien résume parfaitement la supercherie bock-côtéenne. Accusé de tenir « un restaurant qui invite les végétariens à venir manger, mais qui ne vend pas de légumes », Bock-Côté se défend mollement en affirmant que « en ce moment, ils rajoutent des éléments sur le menu ».

Problème : quand Maurais demande concrètement quels sont ces nouveaux éléments, Bock-Côté est incapable de les nommer. Sa seule réponse ? Faire confiance aux paroles du chef péquiste sans preuve tangible d’un quelconque changement programmatique.

La quadrature du cercle souverainiste

Au final, Mathieu Bock-Côté nous offre un cas d’école de l’intellectuel militant pris au piège de ses propres contradictions. Il veut l’indépendance mais refuse tout compromis programmatique. Il appelle à l’ouverture mais demande aux gens de droite de faire confiance aveuglément à un parti dont il désapprouve lui-même le programme. Il promet une future liberté tout en annonçant qu’il s’y opposera personnellement.

Cette performance de Radio X révèle un homme davantage préoccupé par sa posture d’intellectuel libre que par la cohérence de sa pensée politique. En tentant de concilier l’inconciliable, Bock-Côté démontre involontairement pourquoi le projet souverainiste peine tant à élargir sa base : comment convaincre des électeurs lorsqu’on méprise ouvertement leurs préoccupations tout en prétendant les accueillir à bras ouverts ?

L’art de dire « venez donc, mais fermez-la » n’a jamais été aussi brillamment illustré.

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Maxym Perron-Tellier
Maxym Perron-Tellier
Maxym Perron-Tellier est journaliste pour PiluleRouge.ca. Passionné de politique depuis plus de dix ans, il s'est impliqué à plusieurs reprises sur la scène provinciale. Entrepreneur en informatique, il allie rigueur journalistique et regard critique sur l’actualité. Son approche analytique et son sens de l’humour apportent une perspective unique aux sujets qu’il couvre.

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