Alors que le président américain Donald Trump s’apprête à discuter cette semaine avec son homologue russe Vladimir Poutine d’une proposition de cessez-le-feu en Ukraine, Moscou durcit sa position en exigeant des garanties « inflexibles » concernant la neutralité ukrainienne et son exclusion de l’OTAN.
Une proposition américaine en suspens
Une proposition américaine de cessez-le-feu immédiat de 30 jours est actuellement sur la table suite aux négociations menées en Arabie Saoudite. Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a déjà accepté ce plan, mais la Russie n’a pas encore donné son accord définitif.
Steve Witkoff, envoyé spécial américain, se montre optimiste quant à la conversation à venir entre les deux présidents, déclarant que « les deux présidents auront une discussion très constructive et positive cette semaine ».
Les exigences russes se précisent
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexander Grushko, a clairement défini les conditions de Moscou dans une déclaration publiée lundi : « Nous insisterons pour que des garanties de sécurité inflexibles soient incluses dans cet accord. Parmi ces assurances devraient figurer le statut neutre de l’Ukraine et l’engagement des pays de l’OTAN à ne pas l’admettre dans l’alliance ».
Le terme « ironclad » (inflexible) utilisé par les responsables russes souligne la fermeté de Moscou sur ces points non négociables.
Poutine temporise, Zelenskyy s’impatiente
Vladimir Poutine, bien qu’ayant indiqué un accord de principe sur le cessez-le-feu, estime que cette initiative profiterait principalement à l’Ukraine plutôt qu’aux forces russes qui, selon lui, « progressent » sur plusieurs fronts.
De son côté, Zelenskyy accuse le Kremlin de manquer de volonté pour mettre fin au conflit, affirmant que Moscou cherche d’abord à « améliorer sa position sur le champ de bataille » avant d’accepter un cessez-le-feu. Il a également suggéré que le refus de Poutine d’accepter la trêve va à l’encontre des intérêts de Trump.
La situation sur le front : avantage russe
Sur le terrain, les forces russes maintiennent leur contrôle sur d’importantes portions du sud et de l’est de l’Ukraine et ont connu quelques succès le long des lignes de front. Elles ont notamment repoussé les troupes ukrainiennes hors de certaines parties de la région de Kursk, où Kyiv cherche à conserver du territoire comme levier dans de futures négociations.
Dans l’oblast de Kharkiv, les forces russes poursuivent leurs opérations offensives sans avancées confirmées le 16 mars. La situation semble similaire dans les directions de Kupyansk, Chasiv Yar et Pokrovsk, où les attaques russes se poursuivent sans gains territoriaux significatifs.
Le porte-parole du groupe de forces ukrainien Khortytsia, le major Viktor Trehubov, a déclaré le 16 mars que les forces ukrainiennes ont stabilisé la situation dans la direction de Pokrovsk et que les forces russes ont trop étendu leurs lignes de communication terrestres dans la région.
Pendant ce temps, les forces ukrainiennes semblent mener une campagne de frappes tactiques contre les systèmes de défense aérienne russes le long de la ligne de front en Russie et dans l’Ukraine occupée, créant des « trous » dans le parapluie de défense aérienne russe.
Alors que les discussions diplomatiques se poursuivent, la guerre entre dans sa quatrième année avec peu de signes d’une résolution imminente, malgré les efforts de médiation américains.