Donald Trump a bel et bien acheté une Tesla, comme il l’avait promis sur son réseau social Truth Social. Le 11 mars, le président américain a transformé la pelouse sud de la Maison-Blanche en concession automobile, où il a présenté avec fierté sa nouvelle acquisition: une Tesla Model S rouge.
Trump a déclaré qu’il paierait le véhicule par chèque, précisant toutefois qu’il ne conduirait pas lui-même la voiture. L’événement, qui s’est déroulé en présence d’Elon Musk et de son fils, a mis en vedette cinq véhicules Tesla, dont le très reconnaissable Cybertruck.
« C’est un très bon produit, » a affirmé le président, ajoutant qu’Elon Musk avait été « traité de manière très injuste ».
Un geste politique en réponse aux difficultés de Tesla
Cette mise en scène survient dans un contexte particulièrement difficile pour Tesla. L’action du constructeur automobile a chuté de plus de 15% à la Bourse de New York lundi, portant sa perte pour 2025 à 45%. La valorisation boursière de l’entreprise a été divisée par deux depuis décembre.
Trump a justifié son achat comme un geste de « confiance et de soutien » envers Elon Musk. « Il ne peut pas être puni pour être un patriote, » a-t-il déclaré lors de l’événement.
Le président a vivement critiqué ce qu’il considère comme un boycott orchestré contre Tesla: « Les fous de la gauche radicale, comme ils le font souvent, essaient de boycotter illégalement Tesla, l’un des plus grands constructeurs automobiles du monde et le ‘bébé’ d’Elon, afin d’attaquer et de faire du mal à Elon à tout ce qu’il représente ».
Une relation controversée
Cette démonstration publique de soutien soulève des questions éthiques. Le sénateur démocrate Chris Murphy a qualifié l’événement de « corruption », même si celle-ci se déroule au grand jour. Il est en effet inhabituel qu’un président en exercice fasse la promotion aussi explicite d’un produit commercial.
Just because the corruption plays out in public doesn’t mean it’s not corruption.
Elon Musk, devenu conseiller de Trump, joue un rôle crucial dans l’administration américaine en dirigeant le Doge.
La situation est paradoxale puisque Trump s’est longtemps montré sceptique envers les véhicules électriques, souvent associés à des politiques environnementales qu’il critique. Ce revirement témoigne de l’évolution de sa relation avec Musk, qu’il qualifie désormais de figure faisant « un TRAVAIL FANTASTIQUE » pour la nation.
Des conséquences tangibles
L’impact de ce soutien présidentiel sur les ventes de Tesla reste à déterminer. Profitant de cette tribune exceptionnelle, Elon Musk a annoncé que Tesla allait « doubler sa production aux États-Unis dans les deux prochaines années », une promesse ambitieuse alors que les ventes du constructeur ralentissent.
Pendant ce temps, les manifestations anti-Tesla se multiplient aux États-Unis et en Europe. En France, un collectif anarchiste a revendiqué l’incendie de douze voitures Tesla début mars à Toulouse. Aux États-Unis, des bornes de recharge ont été incendiées à Boston et quatre véhicules ont été la cible d’un incendie à Seattle le 9 mars.
Cette mise en scène à la Maison-Blanche illustre parfaitement la fusion entre politique et business qui caractérise l’administration Trump. Reste à voir si ce coup d’éclat suffira à redresser la barre pour Tesla ou s’il ne fera qu’accentuer la polarisation autour de la marque.