Vendredi, mai 30, 2025

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100 degrés : le petit ministère subventionné de l’angoisse verte

Qui sont ces pompiers-pyromanes ?

En scrollant mollement sur Facebook, voilà ce que j’ai vu passer entre deux pubs de vermifuge et trois hashtags culpabilisants, or donc, je tombe sur ce bijou.… 100 degrés qui est la vitrine numérique d’un OBNL issu de « Québec en Forme ». Mission officielle : encourager les « saines habitudes de vie » chez les jeunes. Moyens réels : magazine en ligne, appels à projets, conférences, webinaires, tous gentiment irrigués de fonds publics et parapublics. Parce que croyez-le ou non, l’OBNL-mère de 100°, M361, a reçu, entre 2023-2024, plus ou moins 18 millions de dollars issus de contributions du gouvernement du Québec auxquelles s’ajoutent les subventions spécifiques du MAPAQ et de la SNAAQ…

En clair : un organisme à visage bienveillant, nourri à la subvention, dont la survie dépend d’un flux constant de « problématiques » ; nutrition hier, anxiété climatique aujourd’hui. Plus il y a de panique encadrée, plus il y a d’emplois protégés dans la panique. Si un projet tient debout, il trouve des partenaires privés ; s’il dépend d’un tuyau fiscal permanent, c’est qu’il sert d’abord ceux qui le gèrent. Bref : pour dorloter l’angoisse climatique des tout-petits, le Trésor public alimente déjà la machine avec presque 20 millions…

Si la société est vraiment « malade », pourquoi s’acharner à la rendre plus hypocondriaque? C’est la question que pose, voire hurle, le lecteur doté d’un minimum de gros bon sens devant cette chronique larmoyante sur l’« écoanxiété ». On nous décrit des adolescents pleurant sur le sort de l’ours polaire, des bambins insomniaques qui redoutent un volcan de CO₂ sous leur lit, et l’on conclut qu’il faut… institutionnaliser leur panique au nom de la bienveillance. Magnifique : l’enfant saigne du genou, on lui explique d’abord qu’il va devoir marcher à cloche-pied toute sa vie, puis on le colle à une ligne d’écoute psychologique. L’économie circulaire appliquée à la détresse.

La dernière livraison : « Écoanxiété » en lettres de néon

Sur Facebook, la maison 100 degrés diffuse une image d’enfant enlacé à un tronc, assortie d’un lien vers son dossier : « Écoanxiété : comment soutenir les jeunes inquiets de l’avenir de la planète? »
L’angle est vendeur : « Nos experts vous expliquent le phénomène, puis vous proposent des solutions. » Chouette : on crée l’incendie psychologique, on facture le casque et l’extincteur.

La première absurdité saute aux yeux : qui crée l’anxiété? Ce ne sont ni le CO₂, ni la fonte des glaces (« pas encore », soufflera le catastrophiste), mais la cascade d’images fin-du-monde diffusées à longueur de classe, de télé et de TikTok par la même clique de prophètes verts qui vient ensuite facturer des webinaires sur « comment respirer quand la planète suffoque ». Comme tout bon cartel, la filière éco-anxiogène maîtrise l’offre (dystopies graphiques) et la demande (protocoles de respiration, méditation, thérapies). C’est Big Pharma, version culpabilité carbone.

L’honnêteté intellectuelle commanderait de reconnaître qu’en surrégulant la moindre activité productive sous prétexte de sauver la Terre, on raréfie croissance, opportunités et, in fine, espoir ; d’où l’angoisse réelle : la pauvreté, pas le thermomètre. Mais non : l’article martèle la nécessité de « faire des choix écoresponsables » (comprendre : plus chers, moins pratiques) pour prouver qu’on aime ses enfants. Chantage moral, édition deluxe.

L’enfant-soldat climatique, nouvelle idole pédagogique

On nous exhorte à « partager l’indignation » des jeunes, à « se positionner en alliés », à leur offrir des « occasions de transformer leurs environnements » ; traduction : défiler derrière la banderole Extinction Rebellion plutôt que réviser son algèbre. La boucle est parfaite : on étoffe le curriculum scolaire de scénarios dignes de Roland Emmerich, on diabolise la moindre paille en plastique, puis on célèbre l’adolescent qui, terrorisé, se proclame Greta-wannabe et sèche les cours.

Le libéral que je suis y voit une instrumentalisation des mineurs à des fins politiques. Tocqueville l’annonçait : le despotisme doux commence par « une armée d’instituteurs » paternalistes. Ici, l’instituteur est vert fluo, subventionné, et manie la psyché adolescente comme un bâton de majorette.

Définition inflationniste et diagnostic sur mesure

La même plateforme publie depuis deux ans des articles où l’écoanxiété est dépeinte comme un « trouble pouvant mimer l’anxiété généralisée ». 100º
Curieusement, le DSM-5 n’a toujours pas consacré la chose ; qu’à cela ne tienne, on propage le concept jusqu’à ce qu’il devienne incontournable ; puis remboursable. Logique de « pathologie par répétition » : si vous répétez à un ado qu’il ne verra jamais de gazelle vivante, l’ado finit par mal dormir, et le cercle vertueux (pour l’OBNL) se referme.

L’article déplore que le DSM-5 n’inclue pas encore l’écoanxiété. Rassurez-vous : la demande de diagnostic est déjà prête ; la pathologisation des réactions humaines est la porte d’entrée rêvée pour de nouvelles couches réglementaires. Car si l’enfant souffre de la pollution, le législateur devra bien interdire la voiture du voisin, voire le voisin lui-même. L’externalité négative sert d’alibi à l’extension indéfinie de l’État. À chaque larme juvénile, un crédit carbone naît quelque part.

Le business model éco-pastoral

L’étape suivante? Webinaires payants (ou presque) pour éducateurs et parents, promettant de « renouer avec son pouvoir d’agir ».
Exactement comme les vendeurs de filtres à eau après vous avoir parlé quatre heures de parasites invisibles. Sauf qu’ici, la facture passe souvent par la ligne « formation » des budgets scolaires ou municipaux : privatisation des revenus, socialisation des coûts.

Le libéral parle : responsabilité vs thérapie de masse

On peut partir d’un constat simple : l’autonomie, la propriété, l’échange volontaire sont de loin les meilleurs anxiolytiques sociaux. Transformer l’école en cellule de soutien émotionnel permanent, c’est confondre la cause et le symptôme : l’angoisse naît moins du réchauffement que de la sensation d’impuissance qu’on instille à longueur de classe.

Plutôt que d’expliquer à un collégien comment breveter une nouvelle membrane de dessalement ; activité éminemment « empower-isante » ; on lui apprend à compter ses « écoémotions ». Résultat : un marché de la plainte sous perfusion étatique.

Le grand absent : la responsabilité individuelle (et ses corollaires : innovation et prospérité)

Pas une ligne pour rappeler que la meilleure thérapie anti-angoisse s’appelle capacité d’agir ; pas la pseudo-agency d’un compost obligatoire, mais l’autonomie procurée par le savoir, l’épargne, la liberté entrepreneuriale. On fait mine d’encourager les jeunes à « développer leur sentiment d’efficacité », mais toujours dans le cadre d’actions militantes, jamais productives.

Or, l’histoire économique montre que les sociétés libres et riches deviennent plus propres, pas l’inverse. Si notre ado dort mal, qu’il lise Simon Kuznets et sa fameuse courbe : la pollution augmente jusqu’à un certain niveau de revenu, puis décroît grâce à l’innovation financée par la croissance. Cette réalité empirique pulvérise l’idée que la planète est condamnée à mesure que le PIB grimpe.

Le coût d’opportunité oublié

Chaque heure passée à « accueillir son éco-tristesse » est une heure non investie à comprendre la thermodynamique ou la finance carbone. Pire : la rhétorique « effondriste » décourage les carrières scientifiques ; or ce sont les ingénieurs ; pas les consultants en pleine conscience ; qui découpleront la croissance de l’empreinte matérielle.

À long terme, l’hyper-sensibilisation fabrique un électorat qui réclame toujours plus d’État-nounou au lieu d’exiger des cadres institutionnels propices à l’innovation (brevets clairs, fiscalité neutre, marché de l’énergie concurrentiel).

L’externalité inversée

On nous répète que l’écoanxiété est une « réaction normale à une menace réelle » ; fort bien. Mais lorsque la menace est amplifiée, condensée, scénarisée 24/7 pour booster l’engagement sur les réseaux, l’externalité psychologique est créée par le diffuseur, pas par le dioxyde de carbone.

Un libéral cohérent demanderait donc que 100 degrés internalise le coût de la panique qu’il vend : campagne de rectification proportionnelle, transparence sur les financements, mesure de l’impact réellement anxiogène de ses visuels. On prend les paris?

La checklist digne d’une secte, c’est absolument ésotérique

Les « 10 pistes d’action » relèvent plus du manuel de conditionnement que du conseil parental :

  1. Adoptez les gestes approuvés par le clergé vert (sinon honte à vous).
  2. Accueillez la souffrance sans la remettre en cause (le doute est péché).
  3. Sport et nature (indispensables, certes, mais présentés comme lénifiants rituels).
  4. Hygiène de vie (l’ascèse pour racheter vos émissions).
  5. Accompagnement humble (discours pieux sur l’humilité, jamais sur la responsabilité).
  6. Bonnes nouvelles (sélectionnées, évidemment, par les gardiens du temple).
  7. Engagement militant (l’enfant-figure de proue).
  8. Pleine conscience (lotus position, carbone neutre).
  9. Psychiatres à la rescousse (case départ du marketing anxiogène).

Petite leçon d’économie des émotions

Au lieu d’un manuel de respiration, rappelons trois faits empiriques :

  1. Courbe de Kuznets environnementale : plus une société s’enrichit, plus elle dépollue.
  2. Indice d’adaptation : la mortalité liée aux catastrophes naturelles a chuté de plus de 90 % en un siècle grâce à la technologie et à la croissance.
  3. Prix-signal : quand une ressource se raréfie, son prix grimpe, et l’innovation fait le reste.

Transmettez ces données à vos ados ; vous verrez leur pouls descendre plus vite qu’avec un cours de yoga subventionné.

Réhabilitation de la liberté et de la rationalité

In fine, la vraie prophylaxie mentale consiste à faire confiance à la liberté humaine. Loin de nier les défis climatiques, l’idéal libéral insiste sur qui y répond le mieux : pas l’État-psychiatre, mais l’entrepreneur, l’ingénieur, le consommateur éclairé ; bref, l’ensemble de la société civile dotée de droits solides et de règles du jeu prévisibles.

L’enfant qui code, qui jardine pour vendre ses tomates, qui investit ses économies dans une start-up de captage direct du carbone, dort mieux que celui qu’on berce de récits apocalyptiques entre deux sophrologies sous néon.

Enfin donc : coupe-circuit pour le thermostat hystérique

100 degrés, en brandissant son dossier « santé mentale des jeunes », prétend soigner une blessure qu’il amplifie lui-même à coups de campagnes choc. Que l’organisme veuille « prendre soin de la planète » est louable ; qu’il capitalise sur la culpabilité juvénile pour sécuriser budgets, clics et parts de marché l’est beaucoup moins. Ces idéologies, ou plutôt ces fausses couches du judéo-christianisme, ont toutes en commun la morale de la victime, la culture du ressentiment et le culte de la mauvaise conscience.

Message de gros bon sens : svp arrêtez de vendre la panique sous blister pédagogique. Laissez les enfants grimper aux arbres parce qu’ils aiment ça, pas parce qu’ils redoutent l’Armageddon climatique. Et si vraiment l’angoisse persiste, enseignez-leur la propriété privée, la comptabilité carbone par les prix et la vertu de l’innovation libre ; c’est infiniment plus efficace et, soit dit en passant, totalement décarboné.

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Samuel Rasmussen
Samuel Rasmussen
Samuel Rasmussen, alias Le Blond Modéré, est membre des Trois Afueras et collaborateur du podcast Ian & Frank. Titulaire d'une formation en relations internationales à l'Université de Sherbrooke, il s'intéresse particulièrement à la géopolitique, aux zones d'influence et aux différentes formes de pouvoir.

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