Mercredi, mars 12, 2025

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Éric Caire démissionne : le « shérif » de La Peltrie tombe sous les balles du fiasco SAAQclic

Le ministre de la Cybersécurité et du Numérique, Éric Caire, a remis sa démission jeudi dans la foulée du fiasco SAAQclic, devenu selon ses propres mots « une distraction qui nuisait à [son] gouvernement et à [son] premier ministre ». Après 18 ans comme député de La Peltrie, celui qu’on surnommait le « shérif » quitte son poste ministériel, mais conserve pour l’instant son siège de député.

Le fiasco SAAQclic : la goutte qui fait déborder le vase

Le rapport explosif de la vérificatrice générale a révélé que le budget initial de 638 millions $ pour la transformation numérique de la SAAQ a explosé pour atteindre « minimalement » 1,1 milliard $. Alors que François Legault et ses ministres affirment avoir été « bernés » et « trompés », les révélations s’accumulent et pointent vers une tout autre réalité.

Selon les informations publiées par Le Devoir, le vice-président de l’expérience numérique de la SAAQ, Karl Malenfant, avait rencontré Éric Caire dès le 3 juin 2022 pour lui présenter le détail des dépassements de coûts associés à SAAQclic. Plus troublant encore, neuf jours après avoir été officiellement informé de ces dépassements, le ministre a signé un arrêté ministériel permettant à la SAAQ de contourner les règles du Conseil du trésor et de cacher à la population une facture supplémentaire de 222 millions $.

« M. Caire s’est fait prendre la main dans le sac »

Marc Tanguay, chef intérimaire du Parti libéral du Québec

Une carrière politique jalonnée de controverses

Le fiasco SAAQclic n’est que le dernier d’une longue série de faux pas qui ont marqué la carrière politique d’Éric Caire.

Lors du déploiement catastrophique de SAAQclic en février 2023, le ministre affirmait qu’il « aurait dû recevoir des éloges » pour sa partie du travail. Une déclaration qui sonne aujourd’hui comme une mauvaise blague.

En 2018, Caire s’était retrouvé au cœur d’une controverse éthique après avoir accepté un prêt personnel de 55 000 $ du maire de L’Ancienne-Lorette, Émile Loranger. La commissaire à l’éthique avait alors jugé qu’il s’était placé dans une situation « potentielle » de conflit d’intérêts, le forçant à rembourser le prêt. Jean-François Lisée, alors chef du Parti québécois, avait estimé que cette « faute d’origine » était irréversible et le « disqualifiait » pour être député ou ministre.

Des promesses en l’air

Le « shérif » de La Peltrie est également connu pour ses promesses non tenues. La plus mémorable reste sans doute celle où il avait mis son siège de député en jeu si son gouvernement ne réalisait pas une première pelletée de terre pour le 3e lien Québec-Lévis durant son premier mandat. Non seulement il n’a pas respecté cet engagement, mais il a continué à siéger comme si de rien n’était.

Il avait même renchéri avant l’élection de 2022, promettant de se battre jusqu’à sa « dernière goutte de sang » pour ce projet. Une promesse qui semble aujourd’hui bien loin.

Malgré ses coups de gueule lorsqu’il était dans l’opposition, Éric Caire n’a jamais réussi à faire le grand ménage dans « le bordel informatique » du gouvernement du Québec. Il avait promis de faire rouler des têtes, de mettre fin à la dépendance de l’État aux firmes privées, d’offrir de meilleurs salaires aux informaticiens et des bureaux comme au privé. Aucune de ces promesses n’a été tenue.

Un ministre qui n’assumait jamais ses responsabilités

« C’est triste, mais ça illustre combien le Éric Caire ultrapartisan n’a jamais réussi sa transition de shérif de l’opposition à membre du gouvernement et ministre imputable » a écrit le chroniqueur Nadeau dans Le Journal de Québec.

Même dans sa lettre de démission, Caire affirme qu’il n’a « rien à se reprocher, hormis de ne pas avoir été assez méfiant ». Une façon élégante de se déresponsabiliser, encore une fois.

Alors que François Legault dit avoir « toujours confiance en ses ministres » et être « ouvert » à « aller au fond des choses », cette démission ressemble davantage à un sacrifice nécessaire pour protéger le gouvernement qu’à une véritable prise de responsabilité.

La question demeure : combien d’autres ministres de la CAQ sont au courant de dépassements de coûts ou de fiascos qui n’ont pas encore éclaté au grand jour?

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Maxym Perron-Tellier
Maxym Perron-Tellier
Maxym Perron-Tellier est journaliste pour PiluleRouge.ca. Passionné de politique depuis plus de dix ans, il s'est impliqué à plusieurs reprises sur la scène provinciale. Entrepreneur en informatique, il allie rigueur journalistique et regard critique sur l’actualité. Son approche analytique et son sens de l’humour apportent une perspective unique aux sujets qu’il couvre.

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