Le fiasco SAAQclic continue de faire des vagues au Québec, forçant le premier ministre François Legault à déclencher une enquête publique sur ce qui s’annonce comme le plus gros scandale financier de l’histoire politique québécoise. Après la démission du ministre Éric Caire, c’est maintenant au tour de plusieurs autres ministres caquistes de se retrouver sur la sellette.
Pour mieux comprendre:
- https://pilulerouge.ca/saaqclic-une-catastrophe-numerique-et-financiere/
- https://pilulerouge.ca/eric-caire-demissionne-sous-le-fiasco-saaqclic/
Un demi-milliard parti en fumée
Le rapport de la vérificatrice générale a révélé que le budget initial de 638 millions $ pour la transformation numérique de la SAAQ a explosé pour atteindre « minimalement » 1,1 milliard $. Un dépassement de coûts qui fait passer le scandale des commandites pour de la petite bière, selon le chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon.
« Juste en comparaison, le scandale des commandites, la commission Gomery, c’était 330 millions dont il était question. Norbourg, comme comparaison, c’est 100 millions. On est devant potentiellement le plus gros scandale, sur le plan financier, de notre histoire politique. »
Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti Québécois
Des ministres qui jouent à l’autruche
Alors que le gouvernement Legault affirme avoir été « berné » et « trompé », les révélations s’accumulent et pointent vers une tout autre réalité. Selon les informations publiées, le ministre Éric Caire, la ministre des Transports Geneviève Guilbault, et même le ministère de François Legault auraient été avisés des problèmes bien avant le déploiement catastrophique de SAAQclic.
« Ce fiasco est signé François Legault », a lancé Marc Tanguay, chef intérimaire du Parti libéral du Québec, en reprochant au premier ministre de protéger ses ministres.
Une enquête publique… enfin!
Après une semaine de pression de l’opposition, François Legault a finalement cédé en annonçant la tenue d’une enquête publique et indépendante. « Comment a-t-on pu en arriver à lancer un projet aussi mal préparé? On doit comprendre pourquoi et comment c’est arrivé pour ne pas répéter les mêmes erreurs dans l’avenir », a-t-il écrit sur X.
Bonjour tout le monde, Ces temps-ci, vous comprendrez que je veuille concentrer toute mon attention aux menaces de l’administration Trump et à la meilleure façon de protéger les Québécois. Il y a des dizaines de milliers d’emplois qui sont en jeu. Des régions entières sont…
Malgré ses tentatives de défense, Éric Caire n’a pas résisté à la tempête. Mis en cause pour son rôle dans la gestion du projet, il a fini par remettre sa démission, laissant derrière lui un ministère en crise. Une sortie brutale pour celui qui s’était longtemps présenté comme le champion de la transformation numérique au Québec.
Ironiquement, c’est le même Éric Caire qui, en 2015, réclamait une commission d’enquête sur les dérives des contrats publics en informatique. Comme quoi, l’arroseur s’est fait arroser!
Un gouvernement qui perd le contrôle?
Ce scandale soulève des questions sur la capacité du gouvernement Legault à gérer les grands projets informatiques.
Pendant ce temps, le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, en a profité pour réclamer qu’on libère la circonscription de La Peltrie, où il aurait des chances d’être élu. Une façon subtile de positionner son parti comme l’alternative crédible au gouvernement Legault?
En attendant les conclusions de l’enquête, une chose est sûre : le gouvernement Legault aura du mal à se sortir de ce bourbier informatique.