Lorsque l’on découvre le récent sondage, qui indique que le Parti Québécois (PQ) est considéré comme le « meilleur » pour gérer les finances publiques, il est naturel de s’interroger. Comment se fait-il qu’un parti politique, dont le passé est jalonné de projets économiques controversés, puisse se retrouver en tête d’un tel classement ? À la lecture de ce sondage, on pourrait croire que le PQ possède un génie économique sans faille. Or, en examinant attentivement son histoire – notamment la longue série de « déviations » énumérées dans la seconde illustration rédigée par un internaute engagé – on constate que les Québécois méritent bien plus qu’une analyse aussi simpliste. En effet, au-delà de l’aspect attrayant des graphiques et d’un pourcentage séduisant, la réalité dément fermement l’idée d’une « bonne gestion » économique.
Retour aux origines d’une certaine légende populaire…
De nombreux partisans du Parti Québécois entretiennent l’idée que celui-ci agit comme un défenseur de la bonne gestion, toujours prêt à intervenir pour servir l’intérêt supérieur de la nation, tel un chevalier blanc. Pourtant, dès 1981, sous René Lévesque, la décision de nationaliser l’amiante fut prise ; il s’agissait d’une intervention symbolique dont les conséquences économiques s’apparentent davantage à un risque mal calculé qu’à une vision stratégique éclairée. On parle ici d’une industrie déjà entachée d’une réputation douteuse et dont la rentabilité semblait incertaine ; de nombreux pays commençaient d’ailleurs à l’interdire. Cette première « erreur » démontre que le parti n’a pas cherché à se moderniser ou à innover ; il a souvent privilégié l’intervention de l’État, avec tout ce que cela implique de lourdeur bureaucratique et de gaspillage des deniers publics.
Dans la même veine, la création de la Société Générale de financement, dont l’objectif était de stimuler l’entrepreneuriat québécois, s’est rapidement révélée une importante source de pertes financières. Entre des promesses irréalistes, l’absence de vision à long terme et une gestion inefficace, nous avons là l’exemple parfait d’un gouvernement s’improvisant entrepreneur. Le plus ironique, c’est que ce genre d’initiatives provoque des déficits récurrents, tout en nuisant à l’économie privée réelle, celle qui favorise l’innovation et l’investissement. Ainsi, tandis que le Parti Québécois se présente comme le champion de la responsabilité économique, ces projets laissent un grand vide dans les finances de l’État.
Le récit ne s’arrête pas là ! Le projet Gaspésia illustre parfaitement un désastre financier s’étendant de 1999 à 2004 : des centaines de millions de dollars se sont évaporés sans aucun avantage durable pour le Québec. Il est difficile de ne pas penser à la cimenterie de Port-Daniel supposée être un moteur de développement régional majeur, mais pour laquelle les contribuables continuent encore aujourd’hui à payer la facture. Une fois de plus, on nous avait promis de grandes réalisations ; nous découvrons plutôt un projet bancal, subventionné par l’argent public et dénué de fondements solides.
Une fixation fiscale
L’intervention du Parti Québécois ne se limite toutefois pas aux investissements mal calibrés. Une critique virulente à son égard cible sa fixation excessive sur les impôts. Dans la vision péquiste, hausser les taxes semble être la solution privilégiée pour renflouer les caisses de l’État, sans égard aux répercussions sur l’investissement privé ou la compétitivité des entreprises. En effet, plus on taxe les contribuables, plus on freine l’innovation et on incite les entrepreneurs à chercher ailleurs. C’est une leçon économique élémentaire : un excès d’imposition entrave l’initiative et mine la prospérité. Pourtant, le Parti Québécois semble vouer un culte quasi aveugle à cette approche fiscale. Les gouvernements successifs l’ont amplement démontré, notamment sous Pauline Marois, qui a alourdi le fardeau fiscal sans procéder à la moindre réforme structurelle dans le système de santé (à la fois imposant et inefficace) ni dans l’appareil d’État.
Les chimères de l’équilibre budgétaire et la tolérance envers les syndicats
Sous les administrations de Parizeau et Landry (1994-1996 ou 2001-2003), l’illusion d’un équilibre budgétaire n’a pas non plus résolu les problèmes sous-jacents : au lieu d’entreprendre de véritables réformes structurelles (réduire la taille de l’État, repenser les programmes coûteux, s’attaquer à la bureaucratie), on a préféré maintenir le statu quo. Les conséquences ? Une pression fiscale qui perdure et un État toujours plus lourd à gérer, avec des dépenses en constante augmentation.
De surcroît, le soutien inconditionnel du Parti Québécois aux syndicats et aux monopoles agricoles, comme l’UPA, entrave la compétitivité économique en étouffant l’innovation indispensable dans le marché actuel. Bien que la protection des travailleurs soit importante, cela ne doit pas se faire au détriment du développement économique global. Le soutien du PQ au mouvement du Printemps érable n’a pas non plus ouvert la porte à une discussion sur la nécessaire modernisation du modèle en place ; il a plutôt illustré une attitude généralisée de complaisance : on évite de remettre en question la lourdeur de la machine, tout en clamant haut et fort son soutien au « peuple ». Pendant ce temps, on étouffe davantage les PME et les créateurs de richesse.
La CAQ n’est pas le parti de l’économie. Les derniers jours le démontrent bien.
Un modèle dépassé
Il est particulièrement ironique de voir le Parti Québécois publier fièrement – comme on le voit dans l’image – un graphique déclarant qu’il recueille 21 % d’appuis pour la « meilleure gestion des finances publiques ». Existe-t-il un décalage plus évident entre cette autosatisfaction et la liste concrète des échecs économiques énumérés par des citoyens (à l’instar de l’image) ? Nationalisations hasardeuses, subventions à outrance, projets dispendieux rebaptisés « projets structurants », réticence à combattre la bureaucratie ou à promouvoir la compétitivité : tels sont les piliers de l’héritage économique péquiste.
Si un parti a contribué à modeler un Québec ressemblant davantage à une version septentrionale de Cuba plutôt qu’à une Irlande de l’Ouest prospère et dynamique, c’est bien celui qui se proclame aujourd’hui « le parti de l’économie ». Il importe donc de revisiter ces pages d’histoire trop souvent négligées. Qu’il s’agisse de l’amiante, de la Gaspésia, de Port-Daniel ou encore de la dépendance énergétique envers Hydro-Québec (exacerbée par la construction excessive de barrages), le constat demeure : la multiplication des choix coûteux traduit un manque de vision à long terme et un retard en matière de compétitivité.
En conclusion…
Le Parti Québécois est-il réellement le mieux placé pour administrer les finances publiques ? Au vu des multiples échecs en matière de gestion, de l’alourdissement fiscal et de l’absence de réformes, il est légitime de douter. Les chiffres de certains sondages, sans analyse approfondie, peuvent se révéler trompeurs. Le PQ prétend être l’unique sauveur de l’économie québécoise ; pourtant, son historique de décisions discutables et son parti pris idéologique posent question quant à sa légitimité pour occuper un rôle clé dans la gestion économique du Québec. Au lieu de persister dans un interventionnisme excessif, mieux vaudrait encourager l’entrepreneuriat, la créativité et la compétitivité.
En attendant, il vaut mieux prendre ces graphiques flatteurs avec prudence. Pour évaluer la capacité d’un parti à gérer les finances publiques, il est plus avisé d’examiner ses antécédents. Les multiples exemples égrenés au fil des ans – tels qu’ils apparaissent dans ce recensement de projets ratés – prouvent que le PQ ne dispose pas de l’expertise économique qu’il revendique. En définitive, la réalité montrée par cette image est bien éloignée des belles promesses péquistes, et il est parfaitement sensé de remettre en question leur prétendue virtuosité en matière de gestion.