Jeudi, avril 24, 2025

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Ukraine : toujours plus de morts, toujours pas de paix

Au moment où Donald Trump affirme être « très proche » d’un accord de paix avec la Russie, les frappes russes ont repris de plus belle sur Kiev, faisant au moins 9 morts et 63 blessés dans la nuit de mercredi à jeudi. Cette escalade survient dans un contexte de tensions diplomatiques accrues entre Washington et Kiev, le président américain accusant ouvertement son homologue ukrainien de saboter les efforts de paix.

Trump s’impatiente et met la pression sur Zelensky

« Je pense avoir un accord avec la Russie », a déclaré Donald Trump mercredi soir devant la presse à la Maison-Blanche. « Nous devons parvenir à un accord avec Zelensky », mais la discussion est « plus difficile » avec le chef d’état ukrainien, a-t-il ajouté.

Plus tôt dans la journée, le président américain s’en était pris violemment à Volodymyr Zelensky sur sa plateforme Truth Social, l’accusant d’entraver les pourparlers en cours. Il lui a notamment reproché d’avoir répété que l’Ukraine ne reconnaîtrait pas la souveraineté de la Russie sur la péninsule de Crimée, annexée par Moscou en 2014.

« Il peut avoir la paix ou il peut se battre encore trois ans avant de perdre tout le pays », a déclaré Donald Trump. « Nous sommes très près d’un accord, mais l’homme qui n’a “aucune carte en main” devrait maintenant, enfin, CONCLURE », a-t-il ajouté.

Le vice-président américain J.D. Vance a également sommé Moscou et Kiev de parvenir à un accord, sans quoi les États-Unis « se retireront » du processus. Il a suggéré de « geler les lignes territoriales à un niveau proche de ce qu’elles sont aujourd’hui ». « Cela signifie que les Ukrainiens et les Russes doivent tous deux abandonner une partie du territoire qu’ils possèdent actuellement », a-t-il précisé.

Zelensky riposte avec une déclaration de… Trump

Face à ces critiques, Zelensky a répondu de manière subtile en publiant sur Telegram une déclaration de l’administration Trump datant de 2018, signée par Mike Pompeo, alors chef de la diplomatie américaine, qui stipulait que « les États-Unis rejettent la tentative d’annexion de la Crimée par la Russie ».

« L’Ukraine agira toujours en respectant sa Constitution et nous sommes absolument sûrs que nos partenaires, en particulier les États-Unis, agiront en suivant leurs décisions fortes », a écrit Zelensky dans le message accompagnant cette déclaration.

Le président ukrainien faisait référence au fait que la Constitution ukrainienne stipule que la Crimée fait partie de l’Ukraine. « Il n’y a rien à discuter. C’est contre notre Constitution. C’est notre territoire », avait-il déclaré mardi.

Bombardements meurtriers sur Kiev et Kharkiv

Alors que les tensions diplomatiques s’intensifient, la Russie a lancé une attaque massive sur Kiev dans la nuit de mercredi à jeudi, faisant au moins neuf morts et soixante-trois blessés. La dernière attaque de missiles contre la capitale ukrainienne remontait à début avril.

La ville de Kharkiv, dans l’est de l’Ukraine, a également été visée par des « frappes répétées de missiles » et une « attaque massive de drones », selon son maire, Ihor Terekhov.

Poutine propose un gel du front, mais exige la Crimée

Selon le Financial Times, Vladimir Poutine aurait proposé aux États-Unis d’arrêter son invasion de l’Ukraine et de geler la ligne de front actuelle. Cette proposition impliquerait pour la Russie de renoncer à sa revendication de prendre le contrôle de la totalité des régions de Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporijjia, dont elle occupe déjà de vastes secteurs.

Toutefois, le président russe serait prêt à cette concession uniquement si les États-Unis accèdent à ses revendications majeures, comme la reconnaissance de la souveraineté de la Russie sur la Crimée et la non-adhésion de l’Ukraine à l’OTAN.

Le Kremlin s’est d’ailleurs félicité des efforts de médiation des États-Unis. « Les États-Unis poursuivent leurs efforts de médiation, et nous nous en félicitons », a réagi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Un bilan humain catastrophique

Depuis le début de l’invasion russe en février 2022, le conflit a fait des dizaines de milliers de victimes. Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, plus de 30 010 victimes civiles ont été recensées en Ukraine : 12 605 tués et 29 178 blessés jusqu’en janvier 2025.

Les pertes militaires sont encore plus lourdes, bien que difficiles à vérifier avec précision. Au 25 février 2024, l’Ukraine confirmait la mort de 31 000 de ses soldats, tandis que le projet UALosses documentait les décès de 44 712 combattants ukrainiens au 10 mars 2024.

Côté russe, selon les estimations de la BBC et de Mediazona, plus de 46 678 militaires russes seraient morts au combat, un chiffre qui pourrait en réalité dépasser les 90 000 selon leurs analyses.

Une guerre qui s’enlise

Après plus de trois ans de conflit, la situation sur le front reste tendue. En mai 2024, la Russie a ouvert un nouveau front à Kharkiv, intensifiant ses bombardements et visant le réseau énergétique ukrainien.

En août 2024, l’Ukraine a lancé une incursion surprise dans la région russe de Koursk, capturant 1320 km² de territoire russe et plusieurs centaines de soldats russes. Cette opération visait à servir de monnaie d’échange dans le cadre de futures négociations et à contraindre l’état-major russe à renforcer ses défenses en Russie.

Aujourd’hui, alors que les efforts diplomatiques semblent s’intensifier, la guerre continue de faire des victimes quotidiennes. Et pendant que les dirigeants s’affrontent sur la scène internationale, ce sont les civils ukrainiens et les soldats des deux camps qui paient le prix fort de ce conflit qui n’en finit plus.

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Maxym Perron-Tellier
Maxym Perron-Tellier
Maxym Perron-Tellier est journaliste pour PiluleRouge.ca. Passionné de politique depuis plus de dix ans, il s'est impliqué à plusieurs reprises sur la scène provinciale. Entrepreneur en informatique, il allie rigueur journalistique et regard critique sur l’actualité. Son approche analytique et son sens de l’humour apportent une perspective unique aux sujets qu’il couvre.

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