Lundi, Décembre 1, 2025

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Steven Guilbeault démissionne du cabinet de Mark Carney en désaccord avec l’entente Canada-Alberta

Steven Guilbeault a annoncé sa démission du cabinet fédéral le 27 novembre 2025, quelques heures après la signature de l’entente énergétique entre Ottawa et l’Alberta. L’ancien ministre de l’Environnement, qui occupait depuis janvier les postes de ministre de l’Identité et de la Culture canadiennes et de lieutenant du Québec, reste toutefois député libéral de Laurier—Sainte-Marie.​

Raisons avancées et critiques formulées

Dans sa lettre de démission et à « Tout le monde en parle », Guilbeault a expliqué son départ par un désaccord frontal avec l’orientation prise par le gouvernement Carney. Il critique l’abandon ou la suspension du plafond sur les émissions fossiles, la tarification carbone pour les particuliers, et le Règlement sur l’électricité propre. Il s’insurge également contre la levée annoncée du moratoire sur les pétroliers au large de la Colombie-Britannique, considérant qu’un nouveau corridor d’export de pétrole créerait de nouveaux risques de pollution et nuisances pour l’environnement marin et les collectivités côtières.

Il affirme que la région concernée est fragile, que la navigation y est difficile et que le Canada risquerait une augmentation des accidents maritimes et du risque de marée noire. Il estime également insuffisantes les consultations, en particulier avec les Premières Nations et le gouvernement britanno-colombien.

Les réalités maritimes : déjà un trafic de pétroliers

Le point soulevé sur le moratoire « canadien » mérite d’être nuancé dans le contexte nord‑américain. Les eaux visées par le projet de nouveau pipeline sont déjà traversées régulièrement, chaque mois, par des pétroliers américains de grande capacité qui assurent la liaison entre les ports d’Alaska et du continent américain. La circulation de navires pétroliers est permise sous pavillon américain et sous réglementation américaine dans les mêmes détroits et passages où circuleraient les éventuels navires rattachés au pipeline canadien. Le changement dans l’équation serait donc l’augmentation du nombre de voyages de navires canadiens, mais le type de trafic (pétrolier océanique) n’est pas inédit dans la zone.

Les promoteurs du projet font valoir que la flotte canadienne serait soumise à des standards canadiens qui, selon plusieurs analyses indépendantes, sont parmi les plus exigeants au monde sur le plan environnemental et des secours maritimes.

Les arguments économiques des partisans

Du côté du gouvernement et des milieux industriels, la suspension du Règlement sur l’électricité propre en Alberta est défendue comme une nécessité pour maintenir la fiabilité du réseau et encourager l’implantation de nouveaux projets industriels, tels que des centres de données, des installations liées à l’intelligence artificielle et la production de matériaux critiques. Les partisans de l’assouplissement mettent en avant que plusieurs provinces canadiennes font face à des tensions ou des pénuries d’approvisionnement électrique, entraînant parfois des retards ou des refus de grands projets. Selon eux, dans l’Ouest canadien, la sécurité énergétique repose encore sur un mix comprenant le gaz naturel, le charbon et, à moyen terme, le nucléaire, rendant la transition vers une électricité totalement renouvelable plus complexe et nécessitant des ajustements graduels adaptés aux réalités régionales.

Du côté du gouvernement fédéral, on évoque également le besoin de stabilité, d’attractivité pour les capitaux, et de conserver des marges de manœuvre afin d’adapter la transition à la réalité de chaque province, alors que chaque juridiction partie au pacte s’engage malgré tout à des réductions d’intensité carbone, au captage industriel du CO2 et à un rehaussement de la tarification sur les émissions.​

Consultations et suites

L’accord signé prévoit un processus de consultations officielles avec les Premières Nations et le gouvernement britanno-colombien avant toute autorisation finale concernant le pipeline et la chaîne logistique associée. Les résultats de ces démarches et l’accueil du projet localement restent inconnus à ce stade. Dans ce contexte, Steven Guilbeault affirme vouloir continuer d’agir comme député libéral, tout en gardant une voix indépendante sur ces enjeux au sein du caucus. Il appelle, selon ses mots, « à une prise de conscience sur les risques d’un recul climatique ».

Le débat demeure ainsi ouvert, alors que l’opinion publique et les milieux d’affaires réagissent aux multiples dimensions — économiques, sociales, environnementales, maritimes et énergétiques — mises en lumière par ce compromis, et que les prochaines étapes dépendront largement des consultations et décisions à venir tant au niveau local que fédéral.​

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Maxym Perron-Tellier
Maxym Perron-Tellier
Maxym Perron-Tellier est journaliste pour PiluleRouge.ca. Passionné de politique depuis plus de dix ans, il s'est impliqué à plusieurs reprises sur la scène provinciale. Entrepreneur en informatique, il allie rigueur journalistique et regard critique sur l’actualité. Son approche analytique et son sens de l’humour apportent une perspective unique aux sujets qu’il couvre.

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