Le spectre politique américain est fondamentalement divisé en deux perspectives idéologiquement opposées : le gouvernement limité contre l’interventionnisme. Ces deux perspectives sont représentées par les deux partis politiques qui dominent le marché politique : le Parti républicain, qui soutient (du moins en théorie) le concept de gouvernement limité, et le Parti démocrate, qui est plus favorable à l’intervention de l’État dans l’économie et d’autres aspects de la société.
Pour résumer brièvement l’essence de ces deux idéologies politiques : le gouvernement limité prône une restriction du pouvoir de l’État au profit des droits individuels. En d’autres termes, ce principe stipule que le rôle de l’État se limite à établir un cadre légal qui protège la liberté et les droits des individus—et non à dicter ce qu’ils peuvent ou ne peuvent pas faire. L’interventionnisme, en revanche, soutient que l’État est nécessaire pour réguler les marchés et d’autres aspects de la société afin de réduire les inégalités, corriger les injustices et rendre la société plus juste.
En résumé, les Républicains, aussi appelés conservateurs—car ils cherchent à préserver les valeurs du gouvernement limité—croient que la société prospère le mieux lorsque les droits individuels priment sur le pouvoir de l’État. À l’inverse, les Démocrates, aussi appelés libéraux—car ils cherchent à réformer les valeurs du gouvernement limité—pensent que les réglementations gouvernementales sont essentielles pour rendre la société juste et équitable. Maintenant que ce résumé philosophique des deux idéologies a été posé, permettez-moi d’expliquer le titre de cet essai et pourquoi je crois sincèrement que Donald Trump n’est pas un allié du libre marché.
Nous avons tendance à associer les positions économiques du Parti républicain aux principes du libre marché, puisque ce parti croit théoriquement en l’économie de laissez-faire. Cependant, cela n’a pas toujours été le cas en pratique. Le président Herbert Hoover, qui a dirigé les États-Unis de 1929 à 1933 pendant la Grande Dépression, a été à tort présenté dans les livres d’histoire comme un président adepte du laissez-faire—un président qui se serait abstenu d’utiliser le pouvoir politique pour redresser l’économie. Cette représentation est une véritable aberration historique et une caricature économique. Plutôt que de laisser l’économie se redresser seule, comme l’avait fait le président Warren Harding au début des années 1920 avant l’essor des « Roaring Twenties (Années folles) », le président Hoover pensait que l’économie ne parviendrait pas à se redresser d’elle-même. Il ne croyait pas en l’autorégulation du marché. Il a donc mis en place une série de politiques interventionnistes pour « résoudre le problème », telles que le Davis-Bacon Act, le Norris-LaGuardia Act ou encore le Federal Farm Board (FFB). Ne vous méprenez pas, cette liste de politiques n’est pas exhaustive. Ces politiques ont fait passer les dépenses gouvernementales de 3 milliards à 6 milliards de dollars, la dette nationale de 500 millions à 3 milliards de dollars et le taux de chômage de 3 % à 23 %. En somme, les politiques de Hoover ont aggravé la dépression au lieu de l’atténuer.
Le président Donald Trump, lui aussi républicain et élu pour ramener la prospérité économique aux États-Unis après l’échec retentissant du Bidenomics, suit la trajectoire du président Hoover. Depuis son entrée en fonction en janvier 2025, la plupart des politiques économiques qu’il applique vont à l’encontre de la doctrine du laissez-faire. Par exemple, il a imposé des tarifs douaniers à de nombreux pays, mais les tarifs douaniers ne sont pas une politique de laissez-faire, c’est une politique mercantiliste. Les tarifs sont une taxe sur les importations qui affecte les consommateurs nationaux. Ils augmentent le coût des biens, rendant ces derniers moins abordables, et cette inaccessibilité frappe en priorité les ménages à faible revenu. Les tarifs douaniers ne sont pas la seule politique interventionniste que Trump applique. Lors de son premier mandat, il a exigé que la Réserve fédérale augmente l’offre monétaire pour stimuler l’économie. Il s’agit là d’une intervention gouvernementale qui va complètement à l’encontre des principes du laissez-faire. L’augmentation de l’offre monétaire par la banque centrale ne fait que manipuler le marché du crédit. La Grande Récession de 2008 en est la preuve parfaite. L’expansion de l’offre monétaire a entraîné une distorsion du marché du crédit, créant une bulle immobilière qui a fini par éclater.
Si Donald Trump croit véritablement au libre marché, alors il devrait cesser d’appliquer des politiques interventionnistes qui ne font que rendre le gouvernement plus grand et plus omnipotent. Les tarifs douaniers ne sont pas favorables au libre marché, et l’augmentation des dépenses publiques n’est pas non plus une politique qui favorise le capitalisme de laissez-faire.