Éric Girard, c’est le gars qui fout le feu à la maison et qui promet qu’il va venir l’éteindre… dans cinq ans. Pendant ce temps, il nous vend des seaux troués et nous demande d’y croire.
Depuis qu’il est en poste, ses budgets sont un mélange de science-fiction économique et de fuites en avant. Chaque année, il prévoit une croissance modérée des dépenses. Chaque année, il les explose. Mais attention : cette fois, promis, juré, on va retrouver l’équilibre… en 2030. Grâce à quoi? À des « mesures à identifier plus tard ». Sérieusement? On est rendus à bâtir un plan budgétaire sur des « TBD » comme s’il s’agissait d’un PowerPoint d’étudiant en gestion?
Comme l’a souligné Francis Vailles :
« Malgré toutes ces contorsions, il restera encore un trou à combler de 2,5 milliards en 2029-2030 dans le scénario de référence, durant l’année du présumé déficit zéro. »
Francis Vailles, La Presse
Et tout ça, rappelons-le, malgré l’obligation légale de revenir à l’équilibre d’ici cinq ans.
Girard pense pouvoir nous endormir avec une pluie de chiffres optimistes, de courbes bien lisses, et de scénarios économiques où la croissance des revenus dépasse la croissance du PIB.
« Québec prévoit que les revenus autonomes croîtront de 5,6 % l’an prochain, alors que le PIB grimpera de seulement 3,4 %. »
Francis Vailles, La Presse
Ah oui, et il mise aussi sur une explosion des revenus d’Hydro-Québec. Vous vous rappelez de l’époque où Hydro devait servir les Québécois? Maintenant, elle sert à colmater les trous de Girard.
Pendant ce temps, les dépenses réelles, elles, explosent : +7,7 % cette année, +8,4 % si on exclut le service de la dette. Et là, comme par magie, on tombe à des hausses de 1,1 à 2,7 % pour les cinq prochaines années. Vraiment?
On nous parle de « transformation de l’État », d’« optimisation », de projets pilotes qui feraient économiser des milliards. Pourtant, chaque fois qu’on entend ces mots-là, c’est une manière polie de dire : « On a aucune idée comment on va s’en sortir, mais faites-nous confiance. » Ça fait 25 ans qu’on se fait raconter ça.
Et pendant qu’on rêve à des lendemains qui chantent, le service de la dette explose : +7,6 % en 2026-2027, +11,1 % en 2027-2028. On parle ici de 2 milliards de dollars de plus en intérêts. Ça, c’est l’équivalent d’un point complet de TVQ qui s’envole dans les poches des créanciers.
Et comme si ce n’était pas suffisant, Girard ose inclure dans ses revenus futurs les hausses d’impôt sur les gains en capital… que même Ottawa ne compte pas maintenir si un autre gouvernement prend le pouvoir.
« Comme il serait surprenant que Québec fasse cavalier seul sans le fédéral, ces revenus sont douteux. »
Francis Vailles, La Presse
Ce n’est pas de la gestion. Ce n’est même pas de l’impro. C’est du pari compulsif avec l’argent des contribuables. Et quand les dés tomberont mal — parce qu’ils tomberont mal — ce sont les citoyens qui vont payer la note, pendant que Girard, lui, dira que c’était imprévisible.
Non, ce n’est pas un budget. C’est une opération de relations publiques enveloppée dans des tableaux Excel.