La dette du Québec explose!

IAN SÉNÉCHAL | La gestion des finances publiques d’Éric Girard : des chiffres en désordre et des prévisions douteuses

Le ministre des Finances du Québec, Éric Girard, fait face à une avalanche de critiques sur sa gestion financière, alors que les écarts entre ses prévisions et la réalité continuent de creuser le malaise autour de sa crédibilité. Les estimations erronées de la dette et des dépenses publiques soulèvent des questions sur sa capacité à contrôler les finances publiques, et les accusations d’irresponsabilité financière se multiplient.


La dette brute : une histoire de révisions à répétition

En novembre 2024, Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec, a dénoncé les ajustements spectaculaires des chiffres liés à la dette brute. Dans une publication, il s’est insurgé :

Tweet du 30 novembre 2024

Cet écart monumental de 10,1 milliards $ en seulement quelques mois est difficilement explicable. Alors que le gouvernement promettait transparence et rigueur budgétaire, cette révision massive témoigne d’une gestion approximative et d’un manque de maîtrise des finances publiques. Ci-bas, voyez l’évolution des deux estimations principales de la dette brute lors des 3 dernières sorties du Ministre Girard. Les chiffres sont en millions de dollars :

De plus, les prévisions pour la dette brute au 31 mars 2025 connaissent également des fluctuations troublantes. En novembre 2023, le gouvernement anticipait une dette brute de 245,1 milliards $, une estimation révisée à 257,8 milliards $ lors du dépôt du budget de mars 2024, avant d’atteindre 262,8 milliards $ dans la mise à jour de novembre 2024. Cette série de révisions reflète un écart de 17,7 milliards $ par rapport à la première prévision, suscitant de sérieux doutes sur la capacité du ministre à anticiper les besoins réels de financement.


Les dépenses publiques : des prévisions systématiquement fausses

Les prévisions de dépenses du gouvernement de la CAQ sont tout aussi problématiques.

Ian Sénéchal, podcaster et analyste économique, a dénoncé l’incapacité chronique du ministre à produire des estimations réalistes. Il rappelle que pour 2024, le gouvernement avait initialement prévu des dépenses de 157,6 milliards $, mais qu’elles atteindront finalement 160,6 milliards $, soit une erreur de 3 milliards $. Selon lui, cette situation n’est pas nouvelle :

« En 2020, les prévisions tablaient sur 132,1 milliards $ de dépenses pour cette année. Cela représente une erreur monumentale de 28,5 milliards $! Ce n’est pas une question d’austérité, c’est une explosion des dépenses mal gérées. »

Cette explosion des dépenses contraste avec les attentes des Québécois, renforçant l’impression d’un gouvernement dépensier mais inefficace.


Un déficit hors de contrôle

Le déficit budgétaire, qui devait initialement être contenu, s’envole également. Adrien Pouliot, du Parti conservateur du Québec, a souligné l’ampleur de ces écarts :

« Le déficit prévu pour 2023-2024 devait initialement être de 4 milliards, puis il est passé à 6,3 milliards, avant d’être révisé à 7,5 milliards et finalement à 8 milliards. Aujourd’hui, il prévoit un déficit de 11 milliards pour l’année prochaine, mais peut-on vraiment le croire quand il s’est trompé de 366 % en seulement quelques mois? »

Ces erreurs constantes fragilisent la confiance des Québécois et des analystes financiers dans la capacité du gouvernement à stabiliser ses finances.


Une gestion qui soulève des inquiétudes économiques

Le portrait qui émerge est celui d’un gouvernement dépensier, mal organisé et incapable de prioriser efficacement. Les erreurs de prévisions budgétaires, que ce soit pour la dette ou les dépenses, minent la crédibilité du ministre Girard. Alors que les Québécois doivent absorber l’impact de ces choix financiers, le gouvernement Legault risque de payer un lourd prix politique.

En somme, la gestion actuelle des finances publiques illustre une perte de contrôle inquiétante. Ces approximations budgétaires et ces révisions constantes des chiffres sont non seulement source de confusion mais aussi de méfiance. Les Québécois attendent désormais des réponses claires et des actions concrètes pour remettre de l’ordre dans les finances publiques.

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