IAN SÉNÉCHAL | Au Québec, l’hiver n’est pas une simple saison, c’est une épreuve. Et pourtant, certains voudraient priver les Québécois de l’une des solutions les plus fiables et abordables pour se chauffer : le gaz naturel. Gabriel Giguère, de l’Institut économique de Montréal, résume la situation sans détour : « Il fait frette au Québec, laissez-nous nous chauffer avec ce qu’on veut. » Mais derrière cette simple phrase se cache une réalité encore plus inquiétante : l’interdiction du gaz naturel menace directement la sécurité énergétique de la province.
Des surplus hydroélectriques qui fondent comme neige au soleil
Le Québec aime se vanter d’avoir une électricité « verte » grâce à son hydroélectricité. Mais ce qu’on oublie de dire, c’est que ces surplus, autrefois abondants, disparaissent rapidement. La demande croissante pour électrifier tout – des transports au chauffage résidentiel – met une pression énorme sur Hydro-Québec. Et lorsque les surplus seront épuisés, que restera-t-il ? Une dépendance aveugle à une seule source d’énergie. Est-ce là une stratégie sérieuse pour une province qui subit des hivers aussi rigoureux?
Un portefeuille énergétique non diversifié : la recette du désastre
Miser exclusivement sur l’électricité pour tout alimenter, c’est mettre tous nos œufs dans le même panier. En interdisant le gaz naturel, on réduit dangereusement la résilience de notre portefeuille énergétique. Que se passera-t-il lors des prochaines vagues de froid, quand la demande dépassera les capacités du réseau? Des pannes. Des familles dans le noir et le froid. Et des Québécois qui payeront le prix d’un pari idéologique absurde. Le gaz naturel, en revanche, offre une solution complémentaire. Il stabilise notre système énergétique en diversifiant les options. L’interdire, c’est volontairement affaiblir notre sécurité énergétique.
Gaspiller l’électricité pour chauffer, un non-sens économique
Utiliser l’électricité pour chauffer les maisons, c’est comme remplir un trou avec des lingots d’or. Cette ressource précieuse pourrait être bien mieux utilisée ailleurs. Par exemple, dans le développement de centres de données pour l’intelligence artificielle, un secteur en pleine expansion et créateur de richesse. Ces centres demandent une énergie stable et abondante, exactement ce que l’hydroélectricité québécoise pourrait offrir. Mais non. En choisissant d’électrifier massivement le chauffage, on gaspille cette ressource précieuse dans un usage qui pourrait être assuré autrement, notamment par le gaz naturel. Pendant ce temps, des entreprises et des investisseurs potentiels regardent ailleurs, attirés par des régions où la gestion énergétique est plus rationnelle.
Un choix idéologique aux conséquences réelles
Cette croisade contre le gaz naturel n’a rien de rationnel. C’est un choix dogmatique, déconnecté des réalités climatiques, économiques et énergétiques du Québec. En mettant tout sur l’électricité, on met en péril la sécurité énergétique, on gaspille des opportunités économiques majeures et, pire encore, on prive les Québécois d’un choix abordable pour se chauffer. Laisser le gaz naturel comme option, c’est assurer un avenir énergétique stable, diversifié et adapté aux besoins réels des citoyens. Continuer sur cette voie idéologique, c’est condamner le Québec à l’instabilité, à l’inefficacité et à l’imprévisibilité énergétique. Le gaz naturel n’est pas un luxe. C’est une nécessité.