Lundi, mars 31, 2025

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Mark Carney en mode « PM pour une journée »

Mark Carney met sa campagne sur pause le temps de « dealer » avec les tarifs de Trump. On se rappelle qu’il est le premier ministre canadien en poste jusqu’au 28 avril.

Y’a (encore une fois) plein de choses là-dedans.

Premièrement, les tarifs ne sont pas une surprise, ce n’est pas une urgence en soi. C’était prévisible avant même le déclenchement de l’élection, étant télégraphié par Trump depuis des semaines. Carney n’est pas en réaction d’urgence, bien que les tarifs aient évidemment une incidence assez forte sur notre économie.

Il a convoqué tous les premiers ministres des provinces pour en discuter. On va se dire les vraies affaires, c’est un contexte excellent pour renforcer son image de meneur et le crédibiliser comme premier ministre. Avec ses quelques heures comme PM avant les élections, il part pratiquement avec la même expérience que Poilièvre comme dirigeant (voire moins, PP ayant été ministre sous Harper) et il veut surement travailler sur son image de leader.

Il a été passablement bardassé dans les derniers jours. Que ce soit son français parfois approximatif, l’histoire des paradis fiscaux lorsqu’il faisait des placements financiers ou son lègue comme conseiller de Justin Trudeau, le vent de face commençait à se lever tranquillement. Se sortir de la campagne « pour le bien collectif » va l’abriter de ces attaques.

C’est d’ailleurs un dilemme plate pour Poilièvre. Il ne peut pas vraiment attaquer Carney sur le fait que ce dernier met sa campagne sur pause et ses chances d’élection à risque (en théorie du moins) pour le bien des Canadiens. Il est dans un catch -22 où ne rien dire à ce sujet laisse la place à Carney pour s’établir comme leader, mais l’attaquer va se revirer contre lui dans un spin « Poilièvre fait de la politique sur la sécurité économique canadienne ».

J’ai bien hâte de voir la dynamique autour de la table avec les PM. Doug Ford ne se laissera certainement pas mené facilement par Carney, non élu et sans expérience tangible comme PM, alors qu’il est lui-même devenu le capitaine Canada que tout le monde attendait. Ça risque de chauffer, surtout avec l’Alberta et Danielle Smith qui aide-nuit à Poilièvre avec ses communications malhabiles avec Trump.

Enfin bref, un rebondissement quand même opportuniste pour Carney dans un contexte prévisible.

La course devient de plus en plus bipolaire avec le NPD qui s’effoire et le Bloc qui peine à vraiment casser le PLC au Québec.

Bien hâte de voir comment Trump va réagir à cet appel du PM non élu. Il peut très bien feeler doux-pitou comme le déchirer complètement sur la place publique par la suite. Quand même risqué pour Carney.

Par ailleurs, si Carney doit agir sur l’économie durant la campagne avec un Parlement dissous, il se met à risque de prendre des décisions exécutives qui ne relèvent pas de lui. Le Conseil des ministres est toujours existant jusqu’au 28 avril et il a assurément la latitude légale de bouger, mais les autres partis auront la porte ouverte pour le dépeindre comme un autocrate illégitime.

Comme on dit, à suivre.

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David Chabot
David Chabot
David Chabot, professionnel des relations publiques et de la gestion politique, a d’abord été restaurateur avant de se réorienter vers la politique municipale, sa passion. Aujourd’hui Chef des communications et Directeur du bureau du président d’une grande entreprise immobilière, il collabore avec des décideurs politiques et économiques. Titulaire d’un baccalauréat en science politique, il complète une maîtrise en affaires publiques et un MBA en gestion immobilière à l’Université Laval. Pragmatique et stratège, il excelle en négociation, planification et influence.

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