Remettons les pendules à l’heure (encore une fois)
Je viens de lire l’article de Lactualité sur « la vague conservatrice que cachent… les conservateurs ». Et pour être franc, j’en ressors avec le même constat que ce matin avec Sophie Durocher : une incompréhension flagrante de leur part de ce qui se passe réellement sur le terrain.
Je le dis d’emblée : cet article est un peu plus nuancé que certains autres du genre. Il y a des éléments intéressants sur la structure classique d’une campagne électorale, sur les choix stratégiques de Poilievre, etc. On sent un effort pour comprendre.
Mais… (parce qu’il y a un gros « mais »).
Quand je lis encore une fois qu’il donne de la place à des « youtubeurs de la droite populiste » comme si c’était nécessairement péjoratif, comme si toute personne qui ne vient pas du « cercle sacré » des grands médias était automatiquement disqualifiée — je décroche.
Ce mépris constant et cette intolérance ubuesque pour les médias alternatifs, ça commence à faire!
Ce que les journalistes de la vieille école ne comprennent pas, c’est que le terrain a changé. Les foules que Pierre Poilievre attire sont bien réelles. L’enthousiasme est palpable. Ce n’est pas une illusion TikTok. C’est une mouvance — et elle passe par les podcasts, les vidéos YouTube, les lives Instagram, X, les reels, les plateformes que les jeunes consomment au quotidien. Et oui, Poilievre met son énergie à la bonne place.
Il ne perd pas son temps à répondre aux médias qui passent leur temps à chercher des poux, à tourner tout ce qu’il dit en ridicule, ou à systématiquement le peindre sous un mauvais jour. Il a compris que son électorat potentiel ne regarde pas Le Téléjournal avec Céline Galipeau. Ils sont ailleurs. Et il est allé les rejoindre.
Les médias traditionnels voient ça comme une stratégie suicidaire. Moi je vois ça comme du génie politique.
Pendant qu’ils se plaignent de ne pas avoir leur place dans l’avion, ils ne se demandent jamais : Pourquoi on n’est plus invités? Peut-être parce que, depuis trop longtemps, leur traitement est tellement biaisé que c’en est devenu inutile. Et arrêtons aussi de penser que l’électorat se résume aux « boomers » qui votent libéral sur l’émotion ou par habitude.
L’avenir politique du pays, ce sont les jeunes, ceux qui veulent comprendre, creuser, s’informer différemment.
Et ce sont eux que Poilievre va chercher — pas avec des clips de 15 secondes coupés au montage, mais avec de vrais échanges où on peut juger de la personne, de sa vision, de sa constance. Alors non, il ne se tire pas dans le pied. Il vous contourne. Il vous dépasse. Et si vous trouvez ça inconfortable, il serait peut-être temps de vous poser les bonnes questions. Parce que les règles du jeu ne sont plus les mêmes. Et pendant que vous regardez encore en arrière, lui, il fonce en avant.