Lundi, juin 9, 2025

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Un gouvernement de « fiascos » : le PCQ dresse un bilan accablant de la CAQ

Éric Duhaime et Adrien Pouliot pointent du doigt la « pire distorsion démocratique de l’histoire du Québec » et un déficit record de 13,6 milliards

Le Parti conservateur du Québec (PCQ) n’y est pas allé de main morte lors d’une conférence de presse tenue ce 6 juin 2025. Éric Duhaime, accompagné d’Adrien Pouliot, porte-parole en matière de finances et d’économie, a dressé un portrait pour le moins sombre du bilan de fin de session du gouvernement Legault.

Un désastre financier sans précédent

Les chiffres présentés par le duo conservateur donnent le vertige. « Quand on voit un déficit de 13,6 milliards, le plus élevé de l’histoire du Québec, ça commence très mal une session », a lancé Duhaime d’entrée de jeu.

Adrien Pouliot a enfoncé le clou avec des données particulièrement révélatrices : « La CAQ est partie en 2018-2019 avec un surplus de 4,8 milliards. Et là, on est rendu à un déficit de 13,6 milliards. Il y a une différence de 18,4 milliards de dollars. C’est vraiment hallucinant. »

Le porte-parole aux finances du PCQ a souligné que le problème ne vient pas des revenus, qui ont augmenté de 36 % depuis l’arrivée de la CAQ au pouvoir, mais bien des dépenses qui ont explosé de 56 %. « C’est quand même beaucoup quand on pense que l’inflation n’est pas importante. […] Les dépenses sont complètement hors contrôle », a dit Pouliot.

Investissement Québec : un naufrage de 87 millions

L’analyse d’Adrien Pouliot sur Investissement Québec révèle une gestion pour le moins préoccupante. « En trois ans, ils ont réussi à perdre 87 millions sur 7 milliards de dollars qui leur sont confiés », a-t-il déploré.

Plus troublant encore, selon ses calculs, si cet argent avait été laissé aux contribuables pour être investi sur les marchés financiers au taux de 13 % par année, « il aurait pu faire un profit de 3 milliards. La société québécoise a perdu finalement 3 milliards de dollars à cause de la mauvaise gestion d’Investissement Québec. »

La comparaison avec les firmes américaines est particulièrement saisissante : « Ils ont presque 1300 employés et ils gèrent 5-6 milliards de dollars. Des firmes américaines qui gèrent 30 fois, 40 fois plus d’argent, ont à peu près ça, 1300 employés. »

Les fiascos industriels s’accumulent

Au-delà de Northvolt, déjà largement médiatisé, Duhaime a énuméré une série de dossiers problématiques : « Il n’y a pas juste Northvolt, on a SAAQclic maintenant avec la commission d’enquête où on en apprend encore un peu plus tous les jours. Lion Électrique. »

Sur Lion Électrique, Pouliot a précisé l’ampleur des sommes en jeu : « On parle dans les journaux, dans les médias, d’un investissement de 200 millions. Mais ce n’est pas 200 millions, c’est 450 millions qu’on a mis dans Lion. Il y a 200 millions à investir dans la compagnie, puis il y a 250 millions de subventions données aux propriétaires d’entreprises de transports scolaires. »

L’impact environnemental de ces investissements est également questionné. Selon Pouliot, les 1000 autobus scolaires visés par les subventions « représentent en termes de CO2 évité, 33 secondes des émissions de la Chine. On dépense 250 millions pour rien. »

La santé en déroute

Le bilan du système de santé sous la CAQ n’est pas épargné par le PCQ. Duhaime a souligné que « l’attente a augmenté de 20 % d’insurgences au Québec, les plus élevés au Canada » depuis l’arrivée de la CAQ au pouvoir.

S’appuyant sur son expérience de campagne dans Arthabaska, il a témoigné : « L’Hôtel-Dieu d’Arthabaska est dans un état très similaire [à Maisonneuve-Rosemont] et je suis convaincu que dans un paquet d’autres régions qui ont un peu moins d’attention médiatique, la situation est tout aussi déplorable. »

Une crise démocratique majeure

L’un des arguments les plus percutants du PCQ concerne la représentativité démocratique. Duhaime a rappelé que son parti avait obtenu « 530 000 électeurs qui ont voté pour un parti qui n’a aucune représentation à l’Assemblée nationale. La pire distorsion de l’histoire du Québec. »

On a eu autant de votes que le Parti libéral, le Parti québécois et le Québec solidaire pratiquement. Et on se ramasse aujourd’hui avec aucune représentation sur 125.

Éric Duhaime, chef du Parti Conservateur du Québec

Cette situation crée, selon lui, un « vide démocratique » particulièrement visible sur des enjeux comme la taxe carbone, où « 56 % des Québécois qu’on apprenait il y a deux semaines qui sont contre et qui souhaitent l’abolition de cette taxe. Et malheureusement, il n’y a pas un député qui s’est levé il y a un mois quand ça a été le temps de voter sur cette taxe-là. »

La taxe carbone : un fardeau pour les régions

L’impact de la taxe carbone sur les régions rurales constitue l’un des chevaux de bataille du PCQ. Duhaime a précisé qu’« un agriculteur moyen dans le comté, et ce n’est pas moi qui le dit, c’est l’UPA, ça représente jusqu’à 10 000 $ de plus comparé à ses concurrents au Nouveau-Brunswick ou en Ontario. »

Il a également souligné que les Québécois sont « les seuls à payer maintenant au Canada » cette taxe, ce qui coûte « 25 sous de plus » à chaque litre d’essence.

L’identité de genre : un rapport « vaseux »

Sur le rapport du comité de sages concernant l’identité de genre, Duhaime n’a pas mâché ses mots : « J’ai trouvé que c’était très vaseux, en fait. Quand on lit le rapport, c’est très décevant. »

Le PCQ avait proposé trois recommandations précises que le rapport n’a pas retenues : « interdire les traitements chirurgicaux irréversibles chez les moins de 18 ans », « exiger que le traitement hormonal pour les mineurs se déroule sous un protocole de recherche » et « exiger le consentement des parents pour recevoir des bloqueurs d’hormones avant l’âge de 18 ans. »

Artabasca : un test démocratique

L’élection partielle d’Artabasca, dont la date reste incertaine, représente pour Duhaime un test crucial. « J’ai l’impression que ça risque d’être le réveil abrupt pour les caquistes », a-t-il prédit, comparant la situation à ce qui s’est passé « avec Justin Trudeau dans Toronto-Saint-Paul il y a quelques mois. »

Sa campagne se concentre sur trois enjeux principaux : l’abolition de la taxe carbone, les investissements à l’Hôtel-Dieu d’Artabasca et la réduction de la bureaucratie agricole. « C’est la paperasse, la bureaucratie, la surréglementation, les normes environnementales, les écofrais. On est en train d’étouffer l’agriculture au Québec », a-t-il dénoncé.

Un modèle québécois à bout de souffle

Au-delà des critiques spécifiques à la CAQ, Duhaime voit dans cette accumulation de problèmes le signe d’un système plus large en fin de vie : « Ces fiascos-là, ce n’est pas juste les fiascos de la CAQ, il faut quand même le dire, c’est, je pense, les fiascos d’un modèle d’intervention au Québec qui est en fin de vie. »

Pouliot a renchéri en parlant du modèle québécois: « C’est le modèle québécois dont Éric parlait tantôt, qui est à l’urgence, qui est vraiment sur la table d’opération, puis qui est en train de mourir. »

Les conservateurs promettent de continuer à faire entendre cette voix critique, en espérant que l’élection d’Artabasca leur donnera enfin une tribune officielle à l’Assemblée nationale pour porter leurs idées.

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Maxym Perron-Tellier
Maxym Perron-Tellier
Maxym Perron-Tellier est journaliste pour PiluleRouge.ca. Passionné de politique depuis plus de dix ans, il s'est impliqué à plusieurs reprises sur la scène provinciale. Entrepreneur en informatique, il allie rigueur journalistique et regard critique sur l’actualité. Son approche analytique et son sens de l’humour apportent une perspective unique aux sujets qu’il couvre.

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