IAN SÉNÉCHAL | Le 22 novembre 2024, Montréal a été le théâtre de manifestations pro-palestiniennes étudiantes qui ont rapidement dégénéré en actes de violence, vandalisme et discours haineux, laissant la ville et ses résidents sous le choc.
Une mobilisation qui tourne au chaos
La mobilisation, initialement organisée pour dénoncer le soutien occidental à Israël dans le conflit avec Gaza, a pris une tournure inquiétante. Plus de 85 000 étudiants se sont réunis, certains appelant à une « Intifada » et évoquant des messages d’extrême violence. À l’Université Concordia, des manifestants ont envahi les douze étages du bâtiment principal, entraînant des affrontements avec la sécurité et des dommages matériels.
Des scènes de chaos se sont également déroulées dans le centre-ville de Montréal. Des vitrines de commerces ont été brisées, des véhicules incendiés, et des policiers agressés, forçant le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) à procéder à plusieurs arrestations. Ces débordements ont suscité de vives condamnations de la part des responsables politiques et du grand public.
Une franchise de Second Cup au cœur d’un scandale
Au milieu des tensions, une vidéo montrant une femme faisant un salut nazi a fait surface. Identifiée comme une franchisee d’un café Second Cup situé au Jewish General Hospital, cette femme a suscité l’indignation nationale. La direction de Second Cup a réagi rapidement en dénonçant les actes de haine, annonçant dans un communiqué la résiliation immédiate de son contrat de franchise.
Dans un geste symbolique, l’entreprise a affirmé son engagement envers les valeurs d’inclusion et de respect communautaire.
Réactions politiques et publiques
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a exprimé son horreur face à ces débordements, rappelant que la violence et le vandalisme n’ont pas leur place dans une métropole pacifique. François Bonnardel, ministre de la Sécurité publique, a également dénoncé les actes de violence, qualifiant les attaques contre la police et la destruction des biens publics d’inacceptables.
Le Premier ministre Justin Trudeau a condamné fermement les actes d’antisémitisme et d’intimidation, soulignant que les responsables devaient être traduits en justice. Cependant, cette déclaration a été critiquée par Pierre Poilievre, chef de l’opposition, qui a accusé les politiques de Trudeau de contribuer au climat de chaos.
Par ailleurs, l’humoriste Martin Petit a lancé une pique cinglante à Québec Solidaire, affirmant que « Second Cup a une politique plus claire sur les discours haineux que Québec Solidaire. »
L’animateur Yannick Marceau a quant à lui souligner le silence des députés de Québec Solidaire dans ce dossier, eux qui pourraient aider à calmer les tensions.
Une fracture sociale et politique
Alors que Montréal tente de panser ses blessures, ces événements serviront sans doute de catalyseur pour des débats sur la liberté d’expression, la responsabilité individuelle et les limites de l’activisme dans une société démocratique.